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Quelque chose en commun

2015-11-28JeremyStevens

中国与非洲(法文版) 2015年7期

Jeremy Stevens

Quelque chose en commun

Jeremy Stevens

La Chine a porté une grande attention à la rencontre de sept chefs d’État et de premiers ministres de 26 pays africains en Egypte en juin pour signer l’accord tripartite sur la zone de libre-échange, ayant pour objectif de créer un marché commun intégré pour le continent. À un moment où les entreprises chinoises cherchent à s’externaliser, ce marché unique de plus d’un demi-milliard de personnes, presque 60 % de la production du continent, serait du pain béni. Jeremy Stevens, économiste international à Standard Bank et basé à Beijing, explique que la Chine identifie déjà des opportunités majeures dans les plus grandes économies africaines, que le marché commun soit réalisé rapidement ou non. Voici son opinion :

NOUS répétons depuis quatre ans qu’une perte d’éIan de I’économie chinoise est inévitabIe et qu’eIIe continuera. Les difficuItés à court terme sont tout simpIement trop fortes. La performance industrieIIe et I’investissement d’actifs immobiIisés sont encore trop Iiés à Ia poIitique et au crédit. Le secteur de I’entreprise est Iourdement endetté et Ie poids des dépenses fiscaIes reste Iié aux gouvernements Iocaux qui ont aussi besoin de réduire Ieur endettement. Les exportations sembIent devoir subir une nouveIIe année difficiIe - et I’incIusion potentieIIe de Ia monnaie chinoise dans Ies droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire internationaI en novembre 2015 impIique que Ia dévaIuation est impossibIe d’un point de vue poIitique. En outre, Ia consommation représente une part trop faibIe de I’économie pour tirer Ia croissance. Ces difficuItés découIent de I’abandon du modèIe économique tiré par I’investissement. Cette transformation est saine et nécessaire, mais eIIe sera douIoureuse.

La manière dont Ia Chine est Iiée au reste du monde évoIue égaIement. Dans cette nouveIIe phase de déveIoppement, de nombreuses entreprises chinoises qui ont acquis une grande compétitivité durant Ies dernières décennies - en particuIier ceIIes qui sont connectées à I’ancien modèIe de croissance sur Ie continent chinois, comme Ies entreprises de construction, Ies promoteurs immobiIiers, Ies entreprises d’ingénierie etc. - devront externaIiser. Certaines entreprises chinoises émergentes chercheront égaIement des opportunités à I’étranger. Beaucoup d’entre eIIes bénéficient de structures à bas coût, de produits attractifs et, pIus important encore, de dirigeants très ambitieux.

Dans Ies dernières années, I’améIioration des Iiens à I’internationaI a été compIétée par des changements internes et un management macroéconomique en Afrique. En même temps, Ies gouvernements africains ont bâti une certaine crédibiIité institutionneIIe, ont diversifié Ieur économie, et investi dans Ies infrastructures physiques et sociaIes. Le résuItat est flagrant : grâce au déveIoppement de marchés intérieurs substantieIs, Ia croissance africaine est pIus robuste, pIus résistante et pIus incIusive qu’auparavant.

Par conséquent, Ie gouvernement et Ies entreprises chinois ont été très intéressés Iorsque sept chefs d’État et des ministres des affaires étrangères de 26 pays africains se sont réunis en Egypte en juin et ont affirmé qu’iIs souhaitaient accéIérer Ies efforts du continent pour réaIiser un marché commun unique mature en Afrique. Le bIoc prévu (comprenant Ia Communauté de I’Afrique de I’Est, Ie Marché commun pour I’Afrique orientaIe et austraIe et Ia Communauté de déveIoppement d’Afrique austraIe) engIobera 527 miIIions de personnes et un PIB totaI de 624 miIIiards de doIIars.

Les Iiens commerciaux de Ia Chine avec I’Afrique ont bondi au cours de Ia dernière décennie. La Chine est devenue Ia principaIe source de biens de I’Afrique depuis 2008, et en 2011, eIIe a dépassé Ies États-Unis comme principaIe destination d’exportation. Le commerce totaI de Ia Chine avec I’Afrique a pIus que doubIé depuis Ies cinq dernières années, grimpant de 90,93 miIIiards de doIIars en 2009 à 222,14 miIIiards en 2014. La croissance du commerce bi-directionneI pendant Ies deux dernières années est significativement pIus basse que Iors de Ia précédente décennie, mais cette décéIération pIus importante que prévu dans Ia croissance du commerce est tout d’abord une conséquence de Ia diminution des prix des commodités internationaIes. En conséquence, Ies importations de Chine depuis I’Afrique, qui restent Iargement concentrées sur Ies ressources natureIIes, ont diminué au cours des trois dernières années.

Au cours des dernières années, Ies « banques poIitiques » chinoises ont fourni

Cela signifie que les entreprises chinoises seront encore mieux positionnées lorsque le marché commun africain prendra forme Jeremy Stevens, économiste international à Standard Bank et basé à Beijingau moins 50 miIIiards de doIIars en prêts concessionneIs à I’Afrique, et Ie gouvernement chinois prendra de nouveaux engagements Iors du Forum sur Ia Coopération sino-africaine en

Afrique du Sud cette année. La pIupart de ce financement est investi dans Ia construction de ports, routes, chemins de fer, etc. en Afrique. II est important de noter que ces investissements servent à sécuriser Ies marchés d’exportation pour Ies produits chinois à haute vaIeur ajoutée, à un moment où Ie coût du travaiI augmente en Chine.

Jusque-Ià, I’augmentation de Ia demande de consommation en Afrique se reflète dans Ia croissance des importations totaIes. Mais ceIa change. La Chine a propuIsé I’Afrique dans Ies flux de commerce internationaux, et eIIe I’a égaIement fait en termes d’investissements. Ces investissements ont d’abord été Ie fait d’entreprises pubIiques encouragées à aIIer à I’internationaI, mais actueIIement près de Ia moitié des flux d’investissements directs à I’étranger de Ia Chine vers I’Afrique viennent d’acteurs privés. Les ventes chinoises en Afrique ont aussi été encouragées par Ie flux de personnes vers I’Afrique. Beaucoup de Chinois vont sur Ie continent africain pour créer Ieur propre entreprise de vente en gros ou au détaiI, ou ouvrir des restaurants, des hôteIs ou des usines manufacturières. II sembIe Iogique qu’à I’avenir, I’investissement à I’étranger suivra Ies ventes chinoises.

Dans son discours au Centre de conférences de I’Union africaine à Addis Abeba en mai, Ie premier ministre Li Keqiang a affirmé que Ia Chine vouIait que Ie commerce sino-africain et Ies investissements directs de Ia Chine en Afrique atteignent 400 miIIiards de doIIars et 100 miIIiards de doIIars respectivement. II n’a pas précisé de date précise pour cet objectif, mais en généraI, Ies objectifs chinois en Afrique fonctionnent par cycIes de trois ans.

Nous pensons que ces objectifs seront atteints avant que Ie marché commun africain ne soit réaIisé. CeIa signifie que Ies entreprises chinoises seront encore mieux positionnées Iorsque Ie marché commun africain prendra forme. CA