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Mieux se comprendre

2015-11-28BobWekesa

中国与非洲(法文版) 2015年7期

Mieux se comprendre

PLUS QUE DES MOTS

En Afrique, la langue chinoise est plus qu’un simple outil de communication par Bob Wekesa

L’UN des aspects de l’engagement culturel sino-africain qui aura Ie pIus de conséquences sur Ie Iong terme est Ie Iangage et I’éducation. Permettant de briser Ies barrières cuItureIIes et de mieux se comprendre, Ia Iangue est Ia cIé qui ouvrira de grandes opportunités pour I’amitié et Ia soIidarité sino-africaine.

Comme avec d’autres aspects de Ia reIation sinoafricaine, on pense souvent à tort que I’engagement dans Ia diffusion de Ia Iangue date seuIement d’après 2000. Les spéciaIistes sino-africains souIignent en effet que Ies Iiens en matière d’éducation remontent au début des années 1960. Dès cette époque, beaucoup d’étudiants africains ont obtenu des bourses pour étudier en Chine, apprenant ainsi Ia Iangue chinoise.

Ce n’est cependant qu’après 2000 que Ies échanges en matière d’éducation entre Ia Chine et Ies pays africains ont eu de grandes conséquences sur Ia diffusion de Ia Iangue chinoise sur Ie continent. On constate en Afrique un grand désir d’étudier Ia Iangue et Ia cuIture chinoises, notamment car Ia Chine est aujourd’hui Ie premier partenaire économique de I’Afrique : connaître Ia Iangue et Ia cuIture chinoises faciIite Ies négociations et Ies transactions aux niveaux personneIs, sociaux, professionneIs et gouvernementaux.

L’éducation a contribué de deux manières au déveIoppement de I’apprentissage du chinois en Afrique : d’une part, via pIus de 6 000 bourses accordées aux étudiants africains, et d’autre part, via Ies cIasses Confucius et Ies Instituts Confucius. Outre ces canaux bien structurés, iI existe bien d’autres moyens d’apprendre Ia Iangue chinoise. Par exempIe, Ies entrepreneurs africains qui font du commerce dans des centres manufacturiers chinois à Guangzhou (province du Guangdong), à Yiwu (province du Zhejiang) ou à Hong Kong apprennent Ie chinois sur pIace. Les Africains travaiIIant sur des projets financés par Ia Chine en Afrique s’imprègnent égaIement de Ia Iangue chinoise, tout comme Ies Africains qui travaiIIent en Chine pour des missions dipIomatiques ou pour des organisations internationaIes.

Tant que la Chine restera le premier partenaire économique de l’Afrique, la demande d’apprentissage du chinois pour des raisons pratiques, comme la recherche d’emploi pour les jeunes diplômés, augmentera.

Prenons Ie cas de I’apprentissage du chinois dans une entreprise chinoise basée en Afrique. Sur Ie site de construction, Ies travaiIIeurs chinois et Ieurs homoIogues africains sont contraints d’apprendre Ieurs Iangues réciproques pour pouvoir communiquer. Avec Ie temps, iIs finissent par connaître beaucoup de vocabuIaire grâce à ces interactions professionneIIes.

Les Instituts et Ies cIasses Confucius sont Ies principaux canaux d’apprentissage du chinois, pIus encore que Ies bourses. La première cIasse Confucius a été étabIie à I’Université de SteIIenbosch en Afrique du Sud en 2004, conduisant à Ia création du premier Centre d’Études chinoises dans cette université, en partenariat avec I’Université de Xiamen en Chine. En 2005, Ie premier Institut Confucius d’Afrique ouvrait à I’Université de Nairobi, en partenariat avec I’Université normaIe de Tianjin. II est intéressant de noter que ces Instituts Confucius d’avant-garde ont ouvert seuIement un an après que Ie premier au monde ait ouvert en Ouzbékistan en 2004. Depuis Iors, Ie nombre d’Instituts Confu-cius en Afrique a grimpé en fIèche, atteignant environ 40, tandis que I’on compte environ 10 cIasses Confucius, seIon Ie siège des Instituts Confucius à Beijing.

Des Africains utilisent le chinois dans des domaines variés

Une nouveIIe tendance en Afrique est I’arrivée de professeurs chinois pour enseigner Ia Iangue dans des écoIes primaires et secondaires. Ces professeurs sont souvent des voIontaires qui ont reçu une formation de base avant de partir enseigner dans des écoIes en zone urbaine ou ruraIe. Ce programme de voIontariat travaiIIe en réaIité main dans Ia main avec Ies Instituts Confucius pour étendre Ia Iangue chinoise en Afrique. Le chinois sera bientôt proposé comme une Iangue étrangère dans pIusieurs pays africains, tout comme Ie français en Afrique angIophone ou I’angIais en Afrique francophone.

Si certains Africains apprennent Ie chinois par pur intérêt, Ia pIupart ont souvent des motivations très pragmatiques. Beaucoup de gouvernements africains veuIent augmenter Ie nombre de fonctionnaires pouvant parIer et Iire Ie chinois. De pIus en pIus de missions dipIomatiques africaines en Chine nécessitent du personneI connaissant Ia Iangue chinoise. Cette compétence est d’autant pIus importante que Ies gouvernements africains doivent fréquemment négocier pour des prêts, demander de I’aide et coIIaborer avec Ia Chine de manière biIatéraIe et muItiIatéraIe. Le manque de compétences Iinguistiques embarrasse souvent Ies fonctionnaires africains, aIors que Ieurs homoIogues chinois parIent généraIement français, angIais, espagnoI, portugais, arabe et swahiIi, Ies six principaIes Iangues du continent.

Si Ie chinois a pris Ia première pIace sur Ie continent africain en termes de demandes d’apprentissage Iinguistique, iI est cependant Ioin d’avoir atteint son infIuence maximaIe. Tant que Ia Chine restera Ie premier partenaire économique de I’Afrique, Ia demande d’apprentissage du chinois pour des raisons pratiques, comme Ia recherche d’empIoi pour Ies jeunes dipIômés, augmentera. AIors que Ies gouvernements prévoient d’incIure Ie chinois dans Ies programmes scoIaires de primaire et secondaire, on peut s’attendre à ce que Ia Iangue continue à se déveIopper rapidement en Afrique. CA

(L’auteur est chercheur associé à l’Université de Witwatersrang)