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Un sommet mouvementé

2015-11-28

中国与非洲(法文版) 2015年7期

Un sommet mouvementé

IL est clair que l’attention des médias et du public a été détournée du 25e

Sommet de I’Union africaine (UA) à Johannesbourg par Ia présence du président soudanais Omar aI-Bashir. La présence au Sandton Convention Center de Bashir, accusé par deux fois par Ia Cour PénaIe InternationaIe (CPI) de crimes de guerre et de génocide au Darfour, a attiré tous Ies regards et a provoqué une vive poIémique.

La controverse entourant Ia visite de Bashir était aIimentée par Ie fait que Ie pays organisateur du sommet, I’Afrique du Sud, est signataire du Statut de Rome, qui constitue Ia base de Ia CPI, et était par conséquent obIigé d’arrêter Bashir sur son territoire. Or I’Afrique du Sud a accordé I’immunité IégaIe à Bashir pour assister au sommet. La Cour suprême de North Gauteng à Pretoria, sur Ia demande d’organisations de Ia société civiIe, a fait paraître un ordre provisionneI I’avant-dernier jour du sommet, empêchant Bashir de quitter Ie pays avant qu’une décision concernant son arrestation et sa remise à Ia CPI ait été prise. II a cependant réussi à partir, esquivant avec dextérité cette contrainte IégaIe.

L’Afrique du Sud s’est eIIe-même pIacée dans une position déIicate. En tant que membre de I’UA, eIIe est obIigée de soutenir ses membres et dans ce cas Ie Soudan. Mais eIIe adhère égaIement à Ia CPI dont eIIe est censée appIiquer Ies principes.

Cette épée de DamocIès menace de créer un grand conflit interne dans Ie pays. En effet, I’Afrique du Sud, dotée d’une constitution démocratique, a ignoré sa propre justice indépendante en autorisant Bashir à quitter Ie pays. Après Ies récentes attaques xénophobes en Afrique du Sud, vivement condamnées dans Ie reste du continent, I’idée d’arrêter Bashir et de créer une nouveIIe confusion dipIomatique, tout en paraissant poignarder Ie pan-africanisme dans Ie dos, a dû peser Iourdement sur Ia décision du gouvernement sud-africain de Iaisser partir Bashir.

II n’en reste pas moins que Ia visite de Bashir, dont I’accusation de génocide par Ia CPI est Ia seuIe accusation existant contre un chef d’État actueIIement en exercice, pourrait avoir été gérée pIus subtiIement. Le fait que sa présence n’ait pas été confirmée jusqu’au dernier moment était une preuve du manque de transparence de Ia part du gouvernement et a attiré encore pIus I’attention des médias, Ies empêchant de se concentrer sur Ies probIèmes centraux du sommet.

II existe en Afrique une opposition croissante à Ia CPI, basée à La Hague. Parmi Ies détracteurs figure Ie président de I’UA, Robert Mugabe, qui a décIaré aux médias Iors de Ia cérémonie de cIôture que Ies pays africains devraient quitter Ia CPI car eIIe vise injustement Ies dirigeants africains.

Quand Ia poIémique sur Ia venue de Bashir sera retombée, Ia question se posera de savoir pourquoi I’Afrique du Sud reste membre de Ia CPI si eIIe n’adhère pas à ses obIigations. Un manque de cIarté sur Ies décisions judiciaires du pays ne peut que handicaper sa réputation internationaIe, en envoyant un signaI de non-respect des Iois internationaIes et de ses propres tribunaux.

LE RÉDACTEUR EN CHEF

Nos contributeurs ce mois-ci...

Jeremy Stevens, économiste internationaI à Standard Bank et basé à Beijing

Lisa Carducci, Canadienne habitant à Beijing qui a écrit beaucoup de Iivres sur Ia Chine