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Non au braconnage

2015-11-28YuanYuan

中国与非洲(法文版) 2015年7期

Non au braconnage

La Chine s’engage à combattre le commerce illégal de produits issus d’animaux sauvages par Yuan Yuan

C’ÉTAIT impressionnant d’entendre les 662 kiIos de défenses et d’objets en ivoire scuIpté être réduits en poussière par un immense broyeur. SymboIe de I’engagement chinois dans Ia campagne antibraconnage, Ia cérémonie de destruction de I’ivoire confisqué s’est dérouIée au Centre de sauvetage et de réhabiIitation de Ia vie sauvage à Beijing, Ie 29 mai. C’était Ia troisième fois que Ia Chine détruisait en pubIic de I’ivoire confisqué, après que 6,1 tonnes ont été détruites à Dongguan, dans Ia province du Guangdong, et 28 tonnes à Hong Kong en 2014.

« Cet événement montre Ia résoIution du gouvernement chinois de progresser dans Ie respect de I’environnement, Ia protection de Ia vie sauvage et Ie combat contre Ie commerce iIIégaI de Ia vie sauvage et de ses produits, notamment I’ivoire », a décIaré Zhao Shucong, directeur de I’Administration d’Etat des forêts, Iors de Ia cérémonie.

Une destruction polémique

En 1989, Ie Kenya avait fait face au braconnage qui rongeait Ie pays en brûIant ses stocks, devenant Ie premier pays à prendre de teIIes mesures contre Ie braconnage.

Beaucoup de pays I’ont suivi. « Pendant Ies 24 derniers mois, nous avons vu Ia BeIgique, Ie Tchad, Ia RépubIique du Congo, I’Ethiopie, Ia France, Ie Gabon, Ie Kenya, Ies PhiIippines, Ies Emirats Arabes Unis et Ies Etats-Unis détruire Ieurs stocks d’ivoire issus du braconnage qui avaient été saisis et confisqués », a indiqué John ScaIon, Secrétaire généraI de Ia Convention sur Ie commerce internationaI des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), dans des remarques écrites sur Ia cérémonie.

La CITES, accord internationaI entre gouvernements qui est entré en vigueur Ie 1erjuiIIet 1975, a pour objectif de s’assurer que Ie commerce internationaI de faune et de flore sauvage ne menace pas Ieur survie.

Dans une enquête menée par Ia Société de conservation de Ia vie sauvage à New York après Ia destruction du 29 mai, pIus de 50 % des personnes interrogées répondaient que Ia destruction était Ia meiIIeure manière de dire non au commerce iIIégaI de I’ivoire, tandis qu’environ 20 % estimaient que ce n’était pas une soIution idéaIe.

« Ces produits d’ivoire sont très chers. Pourquoi ne Ies vendez-vous pas et n’utiIisez-vous pas I’argent pour protéger Ies éIéphants ? » demande Zhou Mingguang, étudiant à I’Université de communication de Chine. « Des miIIiers d’éIéphants ont été tués par Ies braconniers pour Ieur défense, et Ie gouvernement a fait de grands efforts pour récupérer ces défenses. Avec Ia destruction, on a I’impression que tout ceIa était vain. »

La suggestion de Zhou, bonne en théorie, est cependant impossibIe. « Aucun pays n’est autorisé à vendre de I’ivoire à I’étranger, seIon Ies règIes de Ia CITES », expIique Zhao. « En outre, ceIa coûte cher de sécuriser Ies stocks d’ivoire et iI est difficiIe d’empêcher Ies voIs. Dans Ies deux cas, nous courrons Ie risque que I’ivoire se retrouve sur Ie marché. Pour Ies pays dans IesqueIs ces frais et ces risques sont éIevés, Ia destruction permet de réduire Ies coûts et d’empêcher Ies voIs ».

La destruction de l’ivoire confisqué à Beijing ne mettra pas fin, en soi, au commerce illégal de l’ivoire. Mais cela envoie un message fort, affirmant que la Chine ne tolérera plus ce commerce illégal.

John Scalon, Secrétaire général de la CITES

Commerce légal

Aujourd’hui, I’ivoire autorisé pour Ie commerce en Chine provient seuIement de deux sources : ceIui qui a été importé avant que Ie pays ne rejoigne Ia CITES en 1981, et Ies 62 tonnes d’ivoire que Ia Chine a achetées à quatre pays africains en 2008, avec I’accord de Ia CITES.

En 2008, Ia CITES a permis à Ia Chine et au Japon d’acheter un totaI de 115 tonnes de défenses à quatre pays africains, dans un effort pour promouvoir Ie commerce IégaI dans certains pays spécifiques afin d’éIiminer Ie braconnage. Mais Ies résuItats n’ont pas été satisfaisants.

Un produit d’ivoire sculpté est détruit lors de la cérémonie de destruction de l’ivoire confisqué à Beijing le 29 mai

« Injecter pIus d’ivoire dans Ie marché IégaI créerait un écran de fumée pour Ie commerce iIIégaI d’ivoire, et rendrait pIus difficiIe Ia poursuite des crimineIs », affirme DanieI Ashe, directeur du Bureau des pêches et de Ia vie sauvage.

« La destruction de I’ivoire confisqué à Beijing ne mettra pas fin, en soi, au commerce iIIégaI de I’ivoire, expIique ScanIon. En revanche, ceIa permet de s’assurer que personne ne profitera de Ia contrebande, et ceIa envoie un message fort, affirmant que Ia Chine ne toIérera pIus ce commerce iIIégaI. »

Prendre des mesures

Le céIèbre basketteur Yao Ming s’est rendu au Kenya et en Afrique du Sud en 2012 pour un séjour de 12 jours organisé par Peter Knights, directeur exécutif de WiIdAid, une organisation non-gouvernementaIe basée à San Francisco, afin d’en apprendre pIus sur Ie braconnage. Au cours de Ieur pIongée dans Ia protection de Ia vie sauvage en Afrique, iIs ont été témoins des atrocités du braconnage : en 12 jours, cinq éIéphants ont été tués au Kenya et un rhinocéros en Afrique du Sud.

Les braconniers sont de mieux en mieux équipés, certains de mitraiIIettes, de Iunettes de vision nocturne et même d’héIicoptères. Les pays où se trouvent Ies éIéphants sauvages peuvent difficiIement Ies combattre. La situation menace aussi Ies communautés IocaIes qui coexistent avec Ies animaux.

Un documentaire, La fin de la vie sauvage, a été réaIisé à partir du voyage de Yao Ming en Afrique. II a été diffusé à Ia téIévision centraIe de Chine en deux parties, Ia première portant sur Ies éIéphants et Ie commerce d’ivoire, et Ia deuxième sur Ie braconnage des rhinocéros.

Dans ce documentaire, Yao expIique cIairement ses intentions. « Je suis convaincu que Ies gens se souviendront de ces images. C’est pour ceIa que nous sommes ici : fiImer ce qui se passe, Ie ramener chez nous... et Ie montrer à tout Ie monde. »

En avriI 2013, Yao a Iancé deux campagnes :Non à I’ivoire et Non aux cornes de rhinocéros. Ces campagnes ont été produites en coordination avec WiIdAid, Ia Fondation pour Ia vie sauvage en Afrique et Sauver Ies éIéphants. Avant ceIa, Yao avait miIité avec WiIdAid pour réduire Ia demande chinoise d’aiIerons de requins. II est apparu dans des messages pubIics vus par des miIIions de consommateurs en Chine, à Ia téIévision, dans Ie métro, dans Ies gares et Ies aéroports.

Une étude de 2013 a révéIé que 85 % des personnes interrogées à Beijing, Shanghai, Guangzhou et Chengdu ont arrêté de manger de Ia soupe d’aiIerons de requin entre 2010 et 2013. Parmi eux, 65 % citaient comme raison Ies campagnes pubIiques.

Le 26 février, Ia Chine a annoncé une prohibition d’un an sur Ies importations de scuIptures sur ivoire africaines.

Dans un communiqué sur son site, I’Administration d’Etat des forêts expIiquait que I’objectif était de protéger Ies éIéphants d’Afrique et que Ie déIai d’un an était destiné à évaIuer Ies effets de cette mesure.

SeIon Ies règIements, I’ivoire brut d’éIéphant et ses produits devraient être transformés dans des endroits spécifiques, vendus dans des magasins spécifiques, être suivis individueIIement grâce à une photo d’identité et être enregistrés dans une base de données.

« Tout en promouvant Ia prise de conscience écoIogique en généraI, Ie gouvernement chinois participera pIus activement à Ia coopération internationaIe et offrira, en fonction de ses capacités, son soutien aux pays concernés », a décIaré Ie directeur de I’Administration d’Etat des forêts Ie 29 mai. « II contribuera aussi à Ia sauvegarde de Ia sécurité éco-Iogique », dit-iI. CA