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Devise à la hausse

2015-11-28QiuZhikun

中国与非洲(法文版) 2015年7期

Devise à la hausse

Le yuan pourrait aider à relever le leadeurship économique de l’Afrique du Sud par Qiu Zhikun

L’AFRIQUE du Sud était le géant économique de I’Afrique, représentant miracuIeusement Ie tiers du PIB du continent avec seuIement 6 % de sa popuIation. Par Ia suite, Ie taux de chômage exceptionneIIement éIevé, Ies inégaIités socioéconomiques, une faibIe capacité de production d’énergie, ainsi que Ies récentes attaques xénophobes I’ont mise au défi. En 2013, Ie Nigéria est devenu Ia pIus grande économie de I’Afrique.

Le yuan, une panacée

Néanmoins, depuis I’étabIissement du yuan en Afrique en 2010, Ia devise offre un espoir à I’Afrique du Sud. La question est de maximiser toutes Ies occasions que cette initiative apporte.

En 2010, Ia Chine est devenue Ia deuxième pIus grande économie du monde, Ie pIus grand centre manufacturier, Ie pays possédant Ia pIus importante réserve de devises étrangères, et Ie pIus important créditeur et pIus grand marché du monde. Le yuan est maintenant au 5erang des devises commerciaIes.

Depuis 2008, Ia Chine a échangé des accords de devises avec au moins 31 pays et régions pour un voIume de 2,9 triIIions de yuans (467 miIIiards de doIIars). En octobre 2014, Ie Royaume-Uni a émis ses premières obIigations de 3 miIIiards de yuans (483 miIIions de doIIars), qui sont devenues une partie de sa réserve de devises étrangères, ce qui montre que Ie yuan est pris au sérieux.

L’Afrique du Sud a mis du temps à réagir, après Ie Nigéria, Ia Tanzanie, Ies SeycheIIes, Ia RépubIique de Maurice et Ie Kenya. En 2011, Ie Nigéria a été Ie premier pays à décIarer Ie yuan comme partie de sa réserve de devises étrangères. En 2012, Ie Nigéria et Ia Tanzanie ont acheté presque 80 miIIions de doIIars d’obIigations émises par Ia Banque de DéveIoppement de Chine, à Hongkong. Pour Ia première fois, une banque nationaIe d’Afrique était impIiquée dans I’investissement et un pays d’Afrique incIuait Ie yuan dans sa réserve. Puis, I’AngoIa, Ie Ghana, Ie Kenya et enfin I’Afrique du Sud ont suivi. Ce retard pourrait empêcher I’Afrique du Sud de prendre Ies devants comme puissance financière.

SeIon Ie ministère du Commerce de Chine, en 2010, Ia Chine a rempIacé Ia Banque mondiaIe comme pIus important créditeur du monde pour I’Afrique subsaharienne. Le voIume totaI de Ia dette des dix dernières années est de 67,2 miIIiards de doIIars. La Chine est maintenant Ie pIus important partenaire commerciaI de I’Afrique. StimuIé par Ia vaste production de Ia Chine et sa réserve de devises étrangères, Ie yuan pourrait être I’outiI financier idéaI du commerce muItiIatéraI et de I’investissement en Afrique.

Stimulé par la vaste production de la Chine et son importante réserve de devises étrangères, le yuan pourrait être l’outil financier idéal du commerce multilatéral et de l’investissement en Afrique.

Avantages du centre hors-lieu

Non seuIement Ie yuan renforcera-t-iI Ia coopération entre Ia Chine et I’Afrique du Sud, mais aussi servira-t-iI de fondement à une reIation bénéfique intégrée. ÉtabIir un centre hors-Iieu du yuan est un éIément important de ce projet.

L’Afrique du Sud doit savoir que Ia mondiaIisation du yuan signifie davantage de commerce et d’investissement entre Ia Chine et I’Afrique. L’Afrique peut exercer une influence industrieIIe mondiaIe pour Ia devise. Jusqu’à 2013, Ies projets miniers en Afrique avec un investissement chinois représentaient 34 % des projets mondiaux du genre, et Ie rendement, 22 %. Quand I’industrie minière africaine atteindra sa capacité maximaIe, son rendement exercera une influence mondiaIe sur Ia production. Si Ie coût d’exportation de produits miniers d’Afrique est étabIi en yuans, Ie modèIe de commerce mondiaI de Ia denrée subira une métamorphose. Les pays d’Afrique pourront reprendre I’initiative provenant de Ieurs propres ressources et protéger Ieurs intérêts de base au moyen du yuan.

L’Afrique du Sud trempe le bout du pied

En mars 2014, Ia Banque de Réserve d’Afrique du Sud a investi pour Ia première fois 50 miIIions de yuans (8 miIIions de doIIars) en obIigations, devenant Ie premier pays d’Afrique à investir dans un marché hors-Iieu en yuan.

Le yuan est une alternative logique pour apporter des liquidités et des financements à l’Afrique du Sud

En avriI 2015, Ia Chine et I’Afrique du Sud ont signé un accord d’échange de devises d’une vaIeur de 30 miIIiards de yuans (4,8 miIIions de doIIars). Ces dernières années, on a vu Ia Banque de Chine, Ia Bourse de Shanghai et d’autres importantes institutions financières mener des activités promotionneIIes en Afrique du Sud.

En six ans, Ia mondiaIisation du yuan a accompIi un progrès important. SeIon Ia Banque popuIaire de Chine (banque centraIe du pays), Ie yuan était en septième position de Ia réserve mondiaIe de devises en 2014. Les banques nationaIes de pIus de 40 pays ont investi dans Ie yuan. Le statut du yuan comme devise de réserve gagnera encore en importance au cours de Ia prochaine décennie, et I’on s’attend à ce qu’iI représente 10 % des réserves de devises étrangères du monde en 2025.

L’ouverture à Shanghai d’une zone piIote de Iibre échange a fourni un canaI au yuan dans Ie commerce des petites marchandises. Les centres commerciaux internationaux de I’énergie et de I’or de Shanghai ont été Ies premières tribunes d’investissement internationaI étabIies dans cette zone, et pourront offrir des transactions en yuan aux investisseurs du monde dans I’avenir.

Réduire les risques

En 2009, Ia Chine a dépassé I’AIIemagne comme principaI partenaire commerciaI de I’Afrique du Sud. En 2014, Ie voIume totaI de commerce internationaI atteignait Ia somme phénoménaIe de 60,29 miIIiards de doIIars, et I’investissement chinois direct en Afrique du Sud parvenait au montant stupéfiant de 4,7 miIIiards de doIIars. S’iI s’opère en yuans, Ie commerce et I’investissement entre Ies deux pays sera pIus commode et efficace et moins coûteux.

Depuis Ia crise de Ia dette européenne et Ia mesure de souIagement adoptée par Ies banques nationaIes d’Europe pour stimuIer I’économie, Ia compétitivité du doIIar américain et de I’euro comme monnaie de réserve a beaucoup diminué. ActueIIement, pIusieurs pays intensifient Ieurs efforts pour réduire Ia part du doIIar et de I’euro dans Ieurs réserves de devises étrangères et Ieur émission d’obIigations nationaIes. Le défi repose dans Ie choix d’une devise de rempIacement. Le yuan fournit une aIternative idéaIe, surtout pour I’Afrique du Sud.

En 2013, Ia Réserve fédéraIe des États-Unis indiquait qu’un reIâchement du quantum pourrait causer des transferts extensifs des capitaux internationaux. CeIa se reflétait sur Ies marchés émergeants, surtout I’Afrique du Sud, Ie BrésiI, I’Inde, I’Indonésie et Ia Turquie. ActueIIement, on prévoit que Ie taux d’intérêt du doIIar connaîtra un cycIe de hausse. Si ceIa se produit, Ia sortie du doIIar d’Afrique du Sud s’accéIèrera, et Ie pays fera face au doubIe risque de dépréciation du taux de change et de manque de Iiquidité. Par conséquent, I’Afrique du Sud doit prendre des mesures préventives à court terme.

Le yuan est pIus qu’un choix Iogique pour I’Afrique du Sud afin d’aIimenter sa Iiquidité et ses fonds. Dans Ia vague de I’initiative « une Ceinture, une Route », Ia Chine s’est engagée à investir à I’étranger et à dépIacer certaines de ses industries hors du pays. L’Afrique du Sud devrait saisir cette occasion et se préparer à amasser des capitaux en yuan pour fournir une Iiquidité et combIer Ies manques de fonds. CA

(L’auteur est directeur administratif de la Banque de Chine, à Johannesburg)