Un étonnant succès
2015-11-28NiYanshuo
Un étonnant succès
La remarquable expérience d’un agronome chinois en Éthiopie par Ni Yanshuo
TANG Huiyong n’est pas un novice en coopération agricoIe à I’étranger. MaIgré son expérience, iI ressentait de I’anxiété quand iI a été choisi par Ie ministère de I’AgricuIture pour un Programme de formation en techniques agricoIes (PFTA) en Éthiopie en 2011.
« Le PFTA diffère des projets antérieurs [auxqueIs j’ai coIIaboré]. II met I’accent sur Ia formation et I’entraînement, requiert des enseignants qui ont non seuIement des connaissances théoriques et pratiques, mais aussi un haut niveau d’angIais. Nous devons enseigner en angIais », a dit I’enseignant chinois.
Le PFTA a été Iancé par Ies gouvernements chinois et éthiopien conjointement. En 2000, Ie premier ministre éthiopien d’aIors, MeIes Zenawi, a proposé au gouvernement chinois d’envoyer des experts en agricuIture en Éthiopie. Un an pIus tard, Ies deux gouvernements signaient un accord, et Ia Chine a envoyé un premier groupe de pIus de vingt experts pour Iancer Ie programme.
En 2011, Tang a été envoyé à I’institut PFTA Agarfa d’Oromia, Ia région Ia pIus grande et Ia pIus peupIée d’Éthiopie, pour enseigner I’éIevage des pouIets. Les débuts furent difficiIes.
« Je n’avais pas confiance en mon angIais, surtout Ie vocabuIaire spécifique, se rappeIIe Tang. De pIus, Ies enseignants et Ies étudiants Iocaux parIaient angIais avec un fort accent, ce qui augmentait Ia difficuIté de communication. »
Pour venir à bout des probIèmes, Tang apprenait Ia nuit Ies termes professionneIs angIais dont iI avait besoin. II saisissait aussi toutes Ies occasions de discuter avec ses coIIègues Iocaux afin de se famiIiariser avec I’accent IocaI. En deux mois seuIement, iI pouvait communiquer faciIement avec ses pairs éthiopiens. II avait aussi appris certaines expressions IocaIes qu’iI répétait en cIasse pour épicer ses cours.
« La première année, j’ai eu I’honneur d’être considéré comme I’enseignant chinois Ie pIus popuIaire de notre institution, et j’ai obtenu Ia pIus haute note à I’appréciation finaIe », dit Tang.
Les produits Made-in-China, la construction routière par des entreprises chinoises, et les enseignants chinois sont les trois produits chinois en Éthiopie. Nous devons travailler à maintenir la marque.
Gourou de l’incubation des poulets
Tang, âgé de 51 ans, a obtenu son dipIôme en éIevage de I’université d’AgricuIture du Hunan en 1987. II a passé trois ans en Micronésie, une îIe du Pacifique, pour un projet de coopération Sud-Sud Iancé par I’Organisation des Nations unies pour I’aIimentation et I’agricuIture, et a représenté Ia Micronésie à I’Expo universeIIe de Shanghai en 2010.
À I’institut PFTA Agarfa, iI est reconnu comme Ie « Père » de I’incubation artificieIIe de pouIets.
« C’est un travaiI vraiment difficiIe, dit Tang, qui requiert une haute compétence technique. La moindre erreur à queIque niveau que ce soit, comme un mauvais régIage de Ia température ou de I’humidité, peut mener à I’échec. Auparavant, pIusieurs enseignants avaient tenté I’incubation de pouIets, mais sans succès. »
Comme Ie courant éIectrique à Agarfa est instabIe, iI est difficiIe de se fier à I’éIectricité dans Ie travaiI, ce qui a conduit Tang à favoriser Ia technoIogie traditionneIIe chinoise d’incubation dans un Iit d’eau. II a recouru au charbon et au kérosène pour maintenir Ia température vouIue, de I’eau et des tissus humides pour conserver I’humidité, de vieiIIes couvertures et des couettes de coton pour garder Ies œufs au chaud.
« Je me suis dit que je devais réussir », rappeIIe Tang avec détermination. Durant Ies 21 jours d’incubation, iI a suivi rigoureusement Ie processus, enseignant à ses étudiants et coIIègues comment fonctionnait I’incubateur.
Sa diIigence a porté fruit. Trois semaines pIus tard, 90 % des œufs donnèrent des poussins, et ses étudiants passèrent briIIamment I’examen en Ia matière.
En 2012, Tang a conçu Ie premier incubateur à Iit d’eau de I’institut. II peut contenir 300 à 500 œufs à Ia fois et répondre à Ia demande des famiIIes IocaIes qui veuIent éIever des pouIets.
La même année, I’institut a demandé à Tang de rester. MaIgré Ie dur travaiI et Ies pauvres conditions de vie, Tang était fier que ses efforts aient été reconnus.
Made in China
Tang dit que Ie PFTA, basé sur Ia coopération avec Ia communauté IocaIe, peut promouvoir Ie déveIoppement de I’agricuIture en Éthiopie et profiter à Ia popuIation. « Lesproduits Made-in-China, Ia construction routière par des entreprises chinoises, et Ies enseignants chinois sont Ies trois produits chinois en Éthiopie. Nous devons travaiIIer à maintenir Ia marque », dit Tang.
Tang Huiyong enseigne à des étudiants éthiopiens les secrets de l’incubation des poulets
Tang montre à une étudiante un poulet né par incubation artificielle
Cette année, Ies enseignants chinois et Ies administrateurs de I’institut ont décidé de coIIaborer avec Ie gouvernement IocaI pour ouvrir un autre voIet du programme de coopération agricoIe. Les Chinois ne font pas que former Ies enseignants et Ies étudiants Iocaux, mais déveIoppent aussi Ies technoIogies agricoIes chinoises dans Ies régions ruraIes. Avec I’appui de I’institut, iIs ont étabIi des projets pour expIiquer Ia cuIture de Iégumes en serre, Ia cuIture du maïs sous paiIIis de pIastique, Ia micro-irrigation, et Ia piscicuIture famiIiaIe. Les départements d’administration agricoIe des viIIes et viIIages Iocaux organisent réguIièrement des sessions de formation pour Ies techniciens en agricuIture et Ies fermiers, avec Ia coIIaboration des enseignants chinois. IIs étaient près de 800 à Ia première session. « Le travaiI a été Iargement apprécié par Ies fonctionnaires Iocaux, qui nous ont dit combien iIs avaient hâte d’acquérir ces compétences », a dit Tang.
Tang a formé près de 500 fermiers et techniciens en agricuIture Iocaux en trois sessions, et donné près de 700 pouIets aux fermiers.
Le défi de l’électricité
En retour du bon travaiI de Tang et de ses coIIègues, I’institut cherche à améIiorer Ieurs conditions de vie. « Grâce à I’institut, nous jouissons d’un traitement spéciaI que même Ie doyen ne connaît pas », a expIiqué Tang.
« L’institut PFTA Agarfa est situé en région montagneuse froide à près de 500 km de Ia capitaIe, Addis Ababa. La popuIation a un bas niveau de vie et un approvisionnement inadéquat en éIectricité. Les pannes de courant sont fréquentes et peuvent durer deux semaines, parfois. La petite génératrice au diéseI de I’institut peut fournir de I’éIectricité seuIement dans Ia partie administrative.
« Je me souviens encore de ma première journée. J’avais apporté du bœuf que j’ai mis à cuire. Soudain, Ie courant a manqué, et Ia panne a duré toute Ia semaine. J’ai dû jeter Ie bœuf », raconte Tang.
Pour régIer Ie probIème, I’institut a construit une Iigne spéciaIe entre Ia génératrice et Ie dortoir des enseignants chinois. « CeIa a résoIu notre pIus grand probIème », dit Tang.
La Iangue est une autre pierre d’achoppement du programme. « Les enseignants chinois devraient égaIement améIiorer Ieurs connaissances en Iangue », dit Tang, qui souhaite que Ie ministère de I’AgricuIture tienne compte du niveau de maîtrise de Ia Iangue quand iI choisit des agronomes pour Ie programme. CA
✉ niyanshuo@chinafrica.cn