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Niches pour la MTC

2017-03-30LesentreprisespharmaceutiqueschinoisestrouventleurcrneauenAfriqueparCuiXiaoqin

中国与非洲(法文版) 2017年3期

Les entreprises pharmaceutiques chinoises trouvent leur créneau en Afrique par Cui Xiaoqin

Niches pour la MTC

Les entreprises pharmaceutiques chinoises trouvent leur créneau en Afrique par Cui Xiaoqin

LES habitants de Johannesburg, en Afrique du Sud, peuvent maintenant plus facilement accéder à la médecine traditionnelle chinoise (MTC) lorsqu’ils tombent malades. Beijing Tongrentang Afrique, une fi liale de Beijing Tongrentang - une marque chinoise de MTC fondée il y a 348 ans – s’est installée à Johannesburg en novembre dernier.

« La création de cette société en Afrique marque une étape importante dans l’introduction de la MTC en Afrique. C’est aussi l’une des initiatives visant à concrétiser les résultats du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino–africaine (FCSA) qui s’est tenu en décembre 2015 », a déclaré Huang Wei, conseiller scientif i que et technologique à l’ambassade de Chine en Afrique du Sud.

La société a annoncé qu’elle envisageait d’ouvrir cinq magasins dans trois villes: Johannesburg, Pretoria et Durban, dans le but d’introduire des produits et des services médicaux de haute qualité aux habitants.

Avec le développement rapide de la coopération sino-africaine ces dernières années, le commerce bilatéral des médicaments est en plein essor. Les statistiques montrent que les exportations chinoises de produits pharmaceutiques vers l’Afrique en 2015 ont atteint 2,32 milliards de yuans (33,73 millions de dollars), soit une augmentation en glissement annuel de 2,59 %.

Potentiel de coopération énorme

Le parc industriel oriental d’Éthiopie a vu en octobre 2016 la création de Sansheng (Ethio) Pharmaceutical Plc. - une société pharmaceutique chinoise, qui est devenue la première société pharmaceutique à s’installer dans le parc.

Selon des statistiques, certains pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas leur propre industrie pharmaceutique. Ils ne peuvent produire qu’un petit nombre de produits pharmaceutiques. En outre, les produits pharmaceutiques locaux sont limités aux médicaments de base tels que les analgésiques, les antibiotiques, les médicaments antipaludiques et les vitamines, qui ne peuvent répondre qu’à 20 à 30 % de la demande intérieure.

Vu l’énorme demande pour les médicaments et le manque de capacité en auto-approvisionnement sur le marché africain, de nombreuses sociétés pharmaceutiques chinoises ont déjà investi et ouvert des usines en Afrique pour localiser leur production. Cette tendance est bien accueillie, a déclaré le ministre éthiopien de l’Industrie Mebrahtu Meles, car elle contribuera à renforcer la capacité de production pharmaceutique du continent.

Selon Diarra Boubacar, médecin malien, premier praticien étranger en MTC, il existe une énorme demande de médicaments dans de nombreux pays africains. Il a fait savoir à CHINAFRIQUE que l’Afrique a une longue histoire dans la médecine traditionnelle, mais que la recherche n’en était qu’à ses débuts. Il estime que l’Afrique doit apprendre beaucoup de la MTC. L’Afrique est également riche en plantes médicinales, et la Chine peut importer certains médicaments spécif i ques africains à base de plantes, a-t-il ajouté.

Comme l’Éthiopie, de nombreux pays africains sont confrontés au déf i de la forte demande de médicaments, mais aussi au manque de capacité de production. Au Kenya, par exemple, Kenya Medical Supplies Authority (KEMSA) a un budget annuel de 300 millions de dollars pour la santé publique, alors que l’ensemble du marché pharmaceutique est de 500 millions de dollars. Les producteurs locaux du pays ne peuvent satisfaire que 30% de la demande, tandis que 70 % des médicaments sont importés.

Production sur place

China Associate (Group), basé à Shenzhen dans la province du Guangdong, est bien connu sur le marché pharmaceutique africain. Depuis 1992, l’entreprise exporte des médicaments vers l’Afrique, où elle est rapidement devenue un important fournisseur d’ingrédients pharmaceutiques.

En 2003, l’entreprise a rejoint le groupe chinois Dandong Jinwan Group et la société éthiopienne ZAF Pharmaceutical pour créer Sino-Ethiop Associate (Afrique), une coentreprise qui produit 2 milliards de gélules chaque année.

Si la société s’est installée à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, c’est parce que le pays est riche en os de bovins, utilisés pour produire de la gélatine - la matière première principale utilisée dans la fabrication de gélules. La société peut ainsi procéder à une utilisation optimale des ressources locales pour répondre à la demande croissante sur le marché africain.

Xie Xiaoyan, ancien ambassadeur de Chine en Éthiopie, a souligné les efforts de la société à capitauxmixtes en matière de production localisée. « Ce projet constitue un bon modèle pour la coopération sino-éthiopienne. Les gélules répondent non seulement aux besoins croissants de l’Éthiopie, mais ont également été exportées vers les pays voisins », a déclaré M. Xie lors de la cérémonie d’ouverture de la 2ephase de production le 14 décembre 2013.

En comparaison avec les sociétés pharmaceutiques internationales, les entreprises pharmaceutiques chinoises ont l’avantage de fournir des médicaments de haute qualité à des prix abordables. En moyenne, le prix des médicaments chinois se situe à juste un tiers du prix du produit équivalent des autres pays étrangers.

D’autres sociétés pharmaceutiques chinoises, comme Guilin Pharma, Kunming Pharmaceutical Corp. et China Sinopharm International Corp. sont également devenues des marques bien connues en Afrique. Certaines sont entrées dans le système d’approvisionnement national des pays africains, tandis que d’autres ont établi de canaux de vente eff i caces, établi leurs marques et même mis en place des succursales locales.

« Lors de la localisation de leur production à l’étranger, les entreprises chinoises devraient également tenir compte des habitudes des clients locaux », a déclaré Cao Jun, directeur adjoint de l’Institut des maladies parasitaires du Jiangsu.

Des médicaments de MTC dans les rayons.

Soutien juridique

M. Boubacar a noté que l’Afrique accueille les entreprises pharmaceutiques chinoises, mais n’accueille que des entreprises qualif i ées et des produits réels, ajoutant que son pays punit sévèrement les pratiques médicales illégales et les produits médicaux contrefaits et de mauvaise qualité.

Guilin Pharma, une fi liale du groupe Fosun Pharma, a signé en 2016 un accord de trois ans avec le Centre de collaboration africaine pour la pharmacovigilance, basé à Accra, capitale du Ghana, pour superviser la sécurité des médicaments.

Guilin Pharma est le producteur mondial d’artésunate, un médicament utilisé pour traiter le paludisme. Cet accord est le premier du genre en Afrique entre une société pharmaceutique globale et une institution africaine spécialisée dans la pharmacovigilance.

La médecine traditionnelle chinoise a une longue histoire en Afrique, où elle est utilisée depuis plus de 50 ans. En Afrique du Sud en particulier, le gouvernement attache une grande importance au développement de la MTC et a reconnu son statut juridique dès l’année 2000, apportant un soutien juridique à son développement dans le pays.

Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine, a chaleureusement accueilli l’arrivée de Beijing Tongrentang (Afrique) à Johannesburg. « À part le traitement, la MTC met l’accent aussi sur la prévention des maladies, cela signif i e des économies massives pour les Sud–Africains », a-t-elle dit lors de la cérémonie d’ouverture de la société en novembre dernier. CA

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