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Pour ou contre

2017-03-30

中国与非洲(法文版) 2017年3期

Pour ou contre

Les start-ups en ligne, un danger pour l’économie réelle ?

Dong Mingzhu, la PDG de l’entreprise d’électroménager Gree basée à Zhuhai, a récemment déclaré lors d'un programme de la Télévision centrale de Chine, que de nombreuses personnes nées dans les années 1990 étaient aujourd’hui réticentes à travailler dans l’économie réelle, préférant ouvrir des magasins en ligne pour gagner 2 000 yuans (300 dollars) par mois et ne souhaitant pas subir les restrictions des règles d’entreprise.

Selon elle, « cette tendance pose un risque latent pour le développement économique du pays. La multiplication des magasins en ligne ne réduit pas seulement de façon drastique [le nombre de] magasins en dur, mais la tendance nuit également à l’ensemble de la société. » Connue pour ses remarques controversées, Dong Mingzhu a une fois de plus déclenché un débat enf l ammé parmi les internautes sur la menace que représente l’économie virtuelle pour l’économie réelle.

Certains avancent qu’un excès d’économie virtuelle pourrait compromettre la base de l’économie réelle et poser des risques quant à la stabilité de l’économie et de la société dans leur ensemble. Cependant, d’autres maintiennent que l’ouverture d’un commerce en ligne constitue une façon pour la jeunesse d’exprimer leur liberté de choix, ainsi qu’une bonne façon de soulager la pression du chômage.

POUR Zong Qinghou Président du groupe Wahaha

L’économie réelle, et particulièrement le secteur manufacturier, constitue le fondement de la prospérité économique d’un pays. Les entreprises internet font partie de l’économie virtuelle, mais elles devraient servir l’économie réelle. Si l’économie virtuelle applique une pression telle sur l’économie réelle que les bulles des entreprises virtuelles fi nissent par éclater, l’économie dans son ensemble sera en danger.

Les commerces en ligne ont eu une inf l uence profonde sur l’économie réelle. Avec les e-commerces évaluant les biens sur la base du traf i c généré sur internet, une certaine frénésie s’est emparée des fl ux avec l’achat de données numériques pour tromper les consommateurs potentiels et faire croire à un bon traf i c. Cela perturbe le système de tarif i cation de l’économie. Par ailleurs, la contrefaçon endémique sur internet met en péril l’intégrité des fabricants dans l’économie réelle.

Mon entreprise n’ira pas en ligne. Si tout le monde se

CONTRE Tan Haojun Commentateur pour le China Youth Daily

Voir les commerces en ligne dirigés par des jeunes gens comme « un danger latent qui nuirait à l’économie réelle » est une idée radicale. L’économie réelle est indubitablement importante, mais d’autres formes de l’économie importent également.

Les jeunes, qui dirigent des commerces en ligne, ne s’opposent pas nécessairement à l’économie réelle. Plus encore, on ne peut pas dire qu’ils se satisfassent de 2 000 yuans par mois. Le seuil pour lespréoccupait uniquement de l’économie virtuelle, comment notre société pourrait-elle se développer ? C’est l’économie réelle qui créé de la richesse. L’économie réelle est également la base du développement pour l’économie virtuelle. Sans elle, les entreprises en ligne ne sont que du vent. CA

CONTRE Jiang Debin Commentateur pour le New Express Daily

Dans une économie de marché, toute personne a la liberté de choisir le travail qu’elle se sent capable de faire. Les jeunes choisissent d’ouvrir des commerces en ligne parce qu’ils souhaitent lancer leur propre activité ou tout simplement vivre sans être restreints par une quelconque discipline d’entreprise. Certains n’apprécient pas le fait que de jeunes gens dirigent des commerces en ligne. Mais ils en ont le droit, leur choix devrait être respecté.

L’économie chinoise fait face au problème de surcapacité dans de nombreux secteurs industriels. Dans le processus d’élimination des capacités industrielles désuètes, de nombreux travailleurs sont licenciés et certains domaines d’activité économique ont commencé à remplacer les travailleurs humains par des robots.

Les jeunes nés dans les années 1990 ont grandi dans une époque d’abondance des ressources et la plupart d’entre eux ont développé une forte personnalité. Ils sont pleins d’idées et sont passionnés par le fait de trouver un emploi, dans lequel ils peuvent pleinement mettre en valeur leur caractère et leurs capacités personnelles. En comparaison, ils sont moins préoccupés par leurs revenus. De nombreux facteurs ont poussé les jeunes générations à ouvrir des commerces en ligne et, dans l’ensemble, il s’agit d’une tendance positive.

L’économie numérique n’est pas en conf l it avec l’économie réelle. Les marchandises vendues en ligne sont produites par de vraies usines. Ces commerces sont simplement un moyen permettant aux consommateurs d’acheter des biens. Pour les fabricants, les commerces en ligne facilitent même la vente de leurs produits. Il n’y a pas de différence intrinsèque entre les e-commerces et les magasins traditionnels en dur. Il s’agit tout simplement de deux modèles commerciaux différents. CA

POUR Chi Qiang Internaute

Si la plupart des jeunes gens refusent de se joindre à l’économie réelle, il existe alors un « risque latent » réel. Une ville ne peut pas prospérer sans ses centres commerciaux ou ses rues marchandes. Le gouvernement peut également proposer de meilleurs services grâce aux revenus fi scaux provenant d’entreprises fl orissantes. Cependant, à l’ère du e-commerce, l’augmentation des loyers et du coût de la main d’œuvre rend la survie des magasins traditionnels extrêmement diff i cile. Ainsi, de nombreux grands magasins ont dû arrêter leur activité dans certaines villes, du fait de la pression des e-commerces.

L’un des risques du commerce en ligne est d’acheter des produits de qualité inférieure, car ceux-ci ne peuvent être jugés que sur photos et sur les commentaires – parfois faux – de clients. L’anonymat de la vente de marchandises en ligne encourage par ailleurs les fabricants de ces produits de contrefaçon, compromettant au fi nal les efforts de la Chine pour promouvoir l’image du « made-in-China » et moderniser sa production. CA

POUR Wu Xu Fonctionnaire dans la province du Jiangsu

Alors que la plupart des gens sont contre les remarques de Dong Mingzhu, je suis d’accord avec elle. Mon fi ls, par exemple, après avoir été diplômé de l’université, a trouvé un travail en tant qu’assistant du directeur général dans une entreprise. Mais au bout de seulement trois mois, il a posé sa démission, arguant que beaucoup de ses camarades de classe avaient ouvert des commerces en ligne et gagnaient facilement de l’argent.

Je n’eus pas d’autre choix que de lui donner de l’argent, qu’il utilisa pour ouvrir un commerce en ligne. Un an plus tard, il avait tout perdu. Il réalisa à quel point son rêve d’entreprise était irréaliste et il retourna dans l’entreprise pour laquelle il avait déjà travaillé.

Si une majorité de ceux nés dans les années 1990 choisissent d’ouvrir des commerces en ligne, les industries manufacturières pourraient faire face à un manque de main-d’œuvre et cela poserait un risque latent pour l’économie et la société dans leur ensemble.

Enf i n, les jeunes trouveront de nombreux problèmes dans les biens qu’ils vendent en ligne. Peut-être même que ceux qui ne peuvent tolérer les marchandises de mauvaise qualité se tourneront vers le secteur manufacturier pour fabriquer de meilleurs produits. L’économie virtuelle n’est pas mauvaise en soi, mais le fait que trop de jeunes gens s’impliquent dedans n’est pas une bonne chose. Seule l’économie réelle apporte la force fondamentale. CA

commerces en ligne est faible. C’est la raison pour laquelle, ceux-ci sont privilégiés en tant que moyen pour se lancer dans une activité. Avec de plus en plus de jeunes gens choisissant d’ouvrir des commerces en ligne, la pression sur l’emploi dans l’économie réelle diminue quelque peu. Certains d’entre eux continuent de rechercher des postes dans des entreprises traditionnelles, tout en dirigeant leur commerce en ligne. Comparés aux jeunes sans emploi, qui ne cherchent pas à subvenir à leurs besoins et passent leur temps à ne rien faire ou à chercher des problèmes, ceux-ci bénéf i cient à la stabilité sociale dans son ensemble.

En fait, les commerces en ligne alimentent même l’économie réelle en soutenant la circulation des marchandises. Aujourd’hui, de nombreuses grandes entreprises choisissent également de coopérer avec des détaillants en ligne, af i n de promouvoir leurs ventes. Le rejet des commerces en ligne montre une certaine incapacité à s’adapter aux nouvelles tendances. En tant que directrice générale d’une grande entreprise, Mme Dong devrait aff i cher plus de tolérance envers les jeunes propriétaires de commerces en ligne. CA