Le moment d’être audacieux
2017-03-30LanouvellecommissiondeUnionafricainedoitoptimiserlepotentieldeAfriqueparCharlesOnunaiju
La nouvelle commission de l’Union africaine doit optimiser le potentiel de l’Afrique par Charles Onunaiju
Le moment d’être audacieux
La nouvelle commission de l’Union africaine doit optimiser le potentiel de l’Afrique par Charles Onunaiju
EN rétablissant la vieille tradition consistant à donner la présidence de l’organe exécutif à des pays plus petits et moins inf l uents, les 54 membres de l’Union africaine (UA) ont voté à bulletin secret le 30 janvier pour élire le ministre des Affaires étrangères du Tchad Moussa Faki Mahamat au poste de président de la commission de l’UA.
L’élection de son prédécesseur, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, en 2012, avait rompu avec la tradition, le dirigeant administratif de l’UA et de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) provenant auparavant de petits pays, car moins inf l uents, ils n’avaient pas suff i samment de puissance diplomatique ou politique pour se servir de cette plate-forme pour leurs propres intérêts. Ces États peuvent ainsi y trouver un mécanisme dans lequel leurs intérêts peuvent fusionner dans un cadre plus large pour obtenir des résultats concrets.
En plus de 50 années d’indépendance dans la plupart des pays africains, les idées reçues politiques de l’Occident, qui ont marqué les institutions et les processus sur le continent, n’ont pas pu fusionner avec le tissu politique local des pays africains. De plus, la société africaine se caractérise par l’agitation des jeunes, l’aggravation de la pauvreté et la médiocrité des infrastructures. Pour le secrétariat exécutif de l’UA, les choses ne peuvent pas continuer comme si de rien n’était.
M. Faki, un politicien africain qui a toujours préféré le statu quo, doit trouver un courage inhabituel pour faire évoluer les choses, si l’Afrique doit sortir de ses habitudes asphyxiantes qui ont empêché le continent de peser de tout son poids dans le monde.
L’UA ne doit pas être qu’une plate-forme collaborative pour coordonner opinions et mesures, même si cela peut sembler important, mais doit générer des idées qui conduiront à de nouveaux modes de pensée des pays membres. Elle cessera d’être alors une simple plateforme syndicale des dirigeants africains, comme on le déplorait de la défunte OUA.
L’UA ne doit pas être qu’une plate-forme collaborative pour coordonner opinions et mesures, même si cela peut sembler important, mais doit générer des idées qui conduiront à de nouveaux modes de pensée des pays membres. Elle cessera d’être alors une simple plate-forme syndicale des dirigeants africains.
Le volet des relations et de la coopération au niveau global de l’Afrique – qui a la possibilité la plus forte de donner une valeur concrète à sa renaissance – doit être développé avec des initiatives pertinentes pour qu’il progresse. La Chine, qui a comme l’Afrique lutté contre le colonialisme et qui s’est identif i ée avec les préoccupations centrales de développement durable et inclusif de l’Afrique, a proposé sa feuille de route. Elle consiste non seulement en un partenariat stratégique avec l’Afrique, mais vise aussi à développer des accords de coopération globaux avec le continent. Le bras exécutif de la commission de l’UA doit faire preuve d’une compréhension en profondeur de ce partenariat important et concevoir la mise en œuvre de cadres politiques pour faire avancer ce processus.
Le cadre de coopération internationale le plus audacieux de la Chine, l’initiative « une Ceinture et une Route », est une plate-forme stratégique de connectivité par des réseaux d’infrastructure terrestres et maritimes. L’engagement sans équivoque de la Chine dans cette initiative fait coïncider les besoins les plus stratégiques de l’Afrique et les priorités internationales de la Chine.
Un tel alignement inhabituel de visions et de priorités doit être exploité par la direction de l’UA pour la renaissance et la régénération de l’Afrique. De nouvelles idées et des efforts intenses doivent garantir l’accomplissement de la destinée manifeste du continent. CA
(L’auteur est directeur du Centre pour les études chinoises à Abuja, au Nigeria.)