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Formation des jeunes Africains en Chine

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中国与非洲(法文版) 2017年3期

Le public et l’université en Chine coopèrent pour former de jeunes Africains par Ge Lijun et Ibrahima Mbodj

Formation des jeunes Africains en Chine

Le public et l’université en Chine coopèrent pour former de jeunes Africains par Ge Lijun et Ibrahima Mbodj

MARTINE Dieng Awa et Seydou Ka Thierno viennent tous les deux de Kolda, une ville située dans le sud du Sénégal. Âgés de 18 ans, jamais ils n’auraient pensé poursuivre leurs études universitaires en Chine. Un jour, Martine a remarqué une annonce du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Sénégal sur internet : l’entreprise chinoise China Road and Bridge Corporation (CRBC) octroyait 15 bourses à des étudiants sénégalais pour les former en ingénierie pendant cinq ans à l’Université de Chang’an, dans la province centrale du Shaanxi en Chine. Pour les élèves qui venaient d’obtenir leur baccalauréat, c’était une opportunité à ne pas laisser passer.

Les candidatures de ces deux jeunes de la même classe ont été retenues. « C’est la première fois que je vais en Chine. Je suis vraiment heureuse », s’est réjouie Martine lors d’un entretien à CHINAFRIQUE. Elle n’oubliera jamais la joie qu’elle a ressentie quand elle a reçu la réponse. « J’étais très nerveuse en attendant la réponse. Enf i n, j’étais soulagée ! ». Avec Seydou, ils ont attendu avec impatience le jour du départ pour la Chine pour continuer leurs études dans la même classe. Le 16 novembre 2016, avec 13 autres jeunes Sénégalais, ils sont arrivés à Xi’an, chef-lieu de la province du Shaanxi, une ville riche d’une histoire plurimillénaire. Le 14 juillet 2016, la succursale de CRBC au Sénégal a signé un accord avec le gouvernement sénégalais sur le projet de la formation des étudiants du pays en Chine. La société CRBC coopère aussi avec l’Université de Chang’an, réputée dans l’ingénierie. En vertu de cet accord, les frais de scolarité, de transport et de vie à l’Université de Chang’an sont entièrement pris en charge par CRBC. « Un comité de sélection au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a été mis en place avec le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement et les représentants de CRBC. La sélection a été rigoureuse et ce sont de jeunes bacheliers qui ont eu au moins une mention‘Assez bien’ qui ont été choisis. On espère que cet exemple de CRBC fera tâche d’huile au niveau des autres entreprises installées au Sénégal », explique Mary Teuw Niane, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Sénégal, à CHINAFRIQUE.

La coopération entre le public et l’université pour former les étudiants africains en Chine est une innovation. La formation dans l’ingénierie s’adapte non seulement au développement de l’initiative « une Ceinture et une Route » de la Chine et aux besoins des pays africains, mais montre aussi la responsabilité sociale des entreprises chinoises en Afrique.

Zhang Wei, vice-président du Département de l’éducation internationale, l’Université de Chang’an

Les études en Chine

« Il faut apprendre les caractères chinois, qui ont certain lien avec la prononciation, c’est très différent de notre langue », conf i e Martine. Ce groupe de jeunes Sénégalais étudie actuellement le chinois pendant un an. Les 15 jeunes forment spécialement une classe, et ont trois enseignants de chinois. L’apprentissage est rigoureux, et débute à 8 heures du matin. Seydou et ses camarades commencent à apprendre les caractères chinois. Lui qui au Sénégal manquait de discipline dans ses études doit s’efforcer de s’adapter au rythme rapide des études en Chine. « Je vois que les étudiants chinois travaillent du matin au soir, ce qui m’impressionne, et je les prends pour exemple ». Tous les étudiants sénégalais ont un partenaire chinois pour pratiquer la langue dans la vie quotidienne, même si seulement après deux mois d’études, ils peuvent communiquer de manière rudimentaire. Après un an consacré à l’apprentissage de la langue chinoise, ils vont continuer leurs études en ingénierie pendant deux ans ensemble, puis avec les autres étudiantschinois en troisième et quatrième année. Pour ce groupe de jeunes âgés de 18 à 22 ans, la première année d’apprentissage de la langue est donc très importante. En plus des trois enseignants de chinois, ils ont aussi une monitrice qui les assiste dans leur vie quotidienne. « Ce sont de très jeunes étudiants, ils sont loin de leur famille et arrivent dans un pays étranger. Nous faisons donc tout pour les aider et réduire leur fardeau psychologique », raconte Zhang Lei, leur monitrice. Martine peut préparer des plats traditionnels sénégalais dans leur cuisine quand le pays lui manque.

Des étudiants africains à l’Université de Chang’an.

Une formation répondant aux besoins

« La coopération entre le public et l’université pour former les étudiants africains en Chine est une innovation. La formation dans l’ingénierie s’adapte non seulement au développement de l’initiative « une Ceinture et une Route » de la Chine et aux besoins des pays africains, mais montre aussi la responsabilité sociale des entreprises chinoises en Afrique », explique Zhang Wei, vice-président du Département de l’éducation internationale de l’Université de Chang’an, à CHINAFRIQUE.

Depuis le rétablissement des relations diplomatiques sino-sénégalaises, la coopération dans les infrastructures ne cesse de s’accroître. Les entreprises chinoises participent à de nombreux projets de construction, comme des centrales hydrauliques, des projets immobiliers résidentiels et de bureau, l’Opéra national, le Palais de la culture, des autoroutes et un projet d’approvisionnement en eau. Ces dernières années, avec le développement de l’économie sénégalaise, de plus en plus de talents locaux sont nécessaires dans tous les domaines. « Notre coopération avec la Chine est basée sur les besoins de notre pays, elle est fl exible car elle s’adapte aux réformes en cours qui privilégient les sciences et les technologies, l’ingénierie et les mathématiques », fait savoir M. Mary Teuw Niane.

ll ajoute qu’un dispositif permet maintenant la reconnaissance des diplômes de l’enseignement public, du public et étranger. Cela met tous les diplômes sur un même pied d’égalité contrairement au passé. Les étudiants venant de Chine n’ont pas plus de dif fi cultés que les autres, d’autant plus que ces étudiants sont immédiatement opérationnels. lls sont aussi favorablement reçus dans les entreprises chinoises. « Ce sont des envoyés de l’amitié entre les deux pays », a déclaré Fall Abdoulaye, ambassadeur du Sénégal en Chine, lors de l’inauguration de la classe sénégalaise à l’Université de Chang’an.

En décembre 2015, le Président chinois Xi Jinping a proposé dix grands projets de coopération lors du Forum sur la Coopération sino-africaine à Johannesburg. Le projet relatif à la coopération dans l’éducation et les ressources humaines est remarquable. À travers la coopération entre le public et l’université, la formation des jeunes est assurée. À l’Université de Chang’an, il y a aussi une classe en ingénierie de la République du Congo, avec 100 jeunes Congolais. Après cinq ans d’études, 20 étudiants ont déjà été diplômés en 2016. « Nous avons des expériences dans ce genre de formation. lls [les jeunes Congolais] sont compétents. Le plus important est qu’ils connaissent bien la Chine et servent de pont pour la communication entre les deux parties dans la coopération dans les infrastructures », a déclaré Zhang Wei. CA

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