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Un sentiment d’appartenance

2017-03-30LacommunautafricainedeBeijingsoudparleculteetentraideparLiuJian

中国与非洲(法文版) 2017年3期

La communauté africaine de Beijing soudée par le culte et l’entraide par Liu Jian

Un sentiment d’appartenance

La communauté africaine de Beijing soudée par le culte et l’entraide par Liu Jian

ANA Rita Tene est une journaliste de 27 ans originaire du Mozambique. Elle travaille depuis dix mois à Beijing pour Noticias, un quotidien de son pays en portugais dans le cadre d’un programme d’échange. La seule idée de vivre en Chine sans pouvoir aller à l’église lui était insupportable.

À son arrivée, ses recherches sur internet n’ont rien donné. Un mois plus tard, grâce à un ami, elle a intégré le Ministère africain de communauté (African Outreach Ministry – le MAC) et la surprise a été de taille. « lci, nous prof i tons d’off i ces religieux comme en Afrique, on s’y sent comme chez nous, parce que nous pratiquons, nous prions, et nous chantons même comme au pays », conf i e-t-elle à CHINAFRIQUE.

Le MAC a été créé par une dizaine d’Africains qui étudiaient et vivaient à Beijing en 2005, sous l’égide de l’Association internationale chrétienne de Beijing (AlCB), une église interconfessionnelle internationale fondée en 1980. « Nous voulions créer un environnement familial pour les Africains de Beijing, pour qu’ils prient Dieu à la manière africaine et dans leur langue, et qu’ils puissent s’élever spirituellement et dans la vie quotidienne », explique à CHINAFRIQUE Favour lbom, pasteur au MAC, qui y travaille depuis le début.

M. lbom précise qu’au cours de ces douze années, le nombre des fi dèles à la messe du dimanche matin est passé de 20 à 200 avec la venue croissante des Africains en Chine, la participation atteignant même 350 personnes à Noël et à Pâques. « Nous voulons tendre la main à la communauté africaine de Beijing et l’irradier de l’amour et de la vie de Jésus-Christ », souligne-t-il.

Comme au pays

Les services religieux du MAC mettent l’accent sur la ferveur dans les prières, mais aussi des chants et des danses africaines festives, une pratique approfondie et les enseignements de la parole de Dieu. « La pratique religieuse par la musique est très importante pour les Africains. Le culte africain est très festif, dynamique et stimulant, précise M. lbom. Au MAC, les gens se sentent libres de s’exprimer dans leur pratique et il n’y a pas de restriction. »

Pour ce qui est de la prédication, Mlle Tene estime que « du moment qu’il s’agit de la pratique cultuelle africaine, vous vous sentirez comme au pays, que vous soyez en Chine, aux États-Unis, en Russie ou n’importe où dans le monde ».

Sa collègue Liteboho Mahula, de l’agence de presse Lesotho News, partage ce sentiment. « On a un sentiment de solitude quand on se trouve dans un environnement complètement différent, notamment lorsque l’on se trouve loin des off i ces religieux habituels comme au pays. Je me sens cependant comme chez moi quand je vais à l’église ici en Chine », conf i e-t-elle.

Gloria Okolo, travaille depuis plusieurs années à Beijing pour une société du Nigéria, son pays d’origine. Elle ressent ce sentiment d’appartenance dans cette église. « Nos familles sont loin, mais cette église est comme une grande famille. lci, nous avons nos mères, nos pères, nos sœurs et nos frères avec lesquels nous pouvons parler et demander ce que nous voulons. »

Nous voulions créer un environnement familial pour les Africains de Beijing, pour qu’il prient Dieu à la manière africaine et dans leurs langues, et qu’ils puissent s’élever spirituellement et dans la vie quotidienne.

Favour Ibom, pasteur, Ministère africain du rayonnement Beijing

Une aide charitable

L’église aide aussi les fi dèles dans le besoin. À l’issue de son premier service religieux et après s’être présentée, Mlle Tene a reçu de nombreux courriels d’autres fi dèles qui lui ont proposé de prier pour elle et de lui apporter de l’aide. « Je ressens leur empathie, leur souci à notre égard. Si vous avez des problèmes, ils peuvent vousaider n’importe quand. »

C’est aussi ce que pense Mme Okolo. « Quand vous avez un problème, qu’il soit de santé ou spirituel, fi nancier ou émotionnel, ils sont disposés à vous aider et à s’assurer que le problème est réglé. » Quand elle est arrivée en Chine pour la première fois, elle a eu des diff i cultés à apprendre le chinois et en a ressenti de la frustration. Certains membres de son église lui ont offert des DVD et des livres qui l’ont aidée.

Pour ceux qui viennent juste de s’établir dans une grande ville comme Beijing, le MAC est un endroit idéal, souligne M. lbom. « Quand on voit les différences culturelles énormes et la forte population en Chine, on se sent facilement isolé, le pays vous manque. ll est important de sentir la connexion dans la famille de l’église », explique-t-il, ajoutant que les fi dèles qui vivent à Beijing depuis des années donnent des conseils pratiques aux nouveaux venus pour qu’ils s’adaptent rapidement à leur environnement.

Le pasteur Favour Ibom prêche la parole de Dieu lors de l’off i ce du Nouvel an du MACle 1erjanvier 2017.

REPORTAGES DE CHINE

Off i ce religieux du MAC (African Outreach Ministry)

Langue : anglais

Horaire : 11 heures (le dimanche)

Adresse : BICF 21st Century Hotel, salle de conférence du 2e

étage, No.40 Liangmaqiao Avenue, arrondissement de Chaoyang, Beijing Des membres de la congrégation dansent sur les rythmes de la musique africaine en priant Dieu.

Partager et apprendre

En plus de l’off i ce religieux de 90 minutes le dimanche, le MAC propose des activités en milieu de semaine et le week-end pour renforcer la communauté et aider davantage de gens.

Le MAC abrite d’autres ministères, comme les Fils d’Abraham (pour les hommes) et les Filles de Sion (pour les femmes), les Ambassadeurs du Christ (pour les diplomates) et les Rencontres de la gloire (pour les jeunes). L’association des femmes se réunit par exemple le mardi soir, avec une conférencière et un atelier qui proposent des thèmes relatifs à la santé et la responsabilisation des femmes dans leur rôle de mère et d’épouse. « Nous nous réunissons pour étudier la Bible, partager des conseils sur la vie quotidienne et les femmes, organiser des ateliers et célébrer des événements comme des naissances et des mariages », précise Mme Okolo.

Pour M. lbom, l’association des femmes vise à leur prodiguer un enseignement pratique pour qu’elles deviennent des femmes vertueuses à chaque étape de leur vie, que ce soit en tant que mères, épouses, sœurs, fi lles, mais aussi femmes au foyer ou employées. « De plus, nous avons des groupes mixtes et de tous âges constitués en fonction de leur situation géographique dans la ville, ce qui permet aux fi dèles de communiquer et de prendre ensemble et au quotidien le chemin de la spiritualité sur des plates-formes de médias sociaux et en se rencontrant. »

Les off i ces religieux ne sont pas réservés qu’aux Africains. Tous ceux qui aiment le culte à l’africaine sont les bienvenus. « Le MAC est aussi devenu la maison de certaines personnes qui ne sont pas originaires d’Afrique pendant leur séjour à Beijing. Nous désirons voir des gens de tous les milieux, des Africains et des amis des Africains, qu’ils viennent pour ressentir l’amour familial, l’attention, le réconfort et une véritable amitié », conclut M. lbom. CA

Pour vos commentaires : liujian@chinafrica.cn