APP下载

Vers l’interconnexion énergétique

2017-08-07interconnexionduseauhydrolectriqueafricainpeutilsoudrelesproblmesparKiramTadesse

中国与非洲(法文版) 2017年6期

l’interconnexion du réseau hydroélectrique africain peut–il résoudre les problèmes ? par Kiram Tadesse

Vers l’interconnexion énergétique

l’interconnexion du réseau hydroélectrique africain peut–il résoudre les problèmes ? par Kiram Tadesse

À la veille du forum de la Ceinture et la Route

pour la coopération internationale qui s’est déroulé mi-mai à Beijing en présence de 29 dirigeants mondiaux pour discuter de l’amélioration de la connectivité mondiale et du développement vert, le 6e Congrès mondial sur l’hydroélectricité a été organisé à Addis-Abeba du 9 au 11 mai sous l’égide de la Commission de l’Union africaine (CUA), de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et de la Banque mondiale avec pour thème « Une meilleure hydroélectricité dans un monde interconnecté ».

C’est la première fois que le congrès se déroule en Afrique, montrant le rôle que le continent peut jouer dans les énergies propres renouvelables. Un rapport publié durant l’événement souligne que l’hydroélectricité est la technologie la plus rentable et la plus mûre. Elle représente plus de 16 % de l’énergie générée dans le monde et environ 85 % de l’énergie renouvelable utilisée.

L’Afrique possède près de 12 % du potentiel mondial hydroélectrique, mais avec sa capacité totale installée de 34 gigawatts, elle ne représente qu’environ 3 % du total mondial. Cela signif i e que le continent n’exploite son potentiel technique qu’à hauteur de 10 %, le plus faible au monde. La République démocratique du Congo (RDC) peut produire 42 % du potentiel africain.

Kwesi Quartey, vice-secrétaire général de la CUA, a souligné l’importance de l’hydroélectricité pour l’Afrique, disant que l’abondance des ressources dans ce domaine et sa maturité technologique peuvent lui faire jouer un rôle crucial pour accroître l’accès à l’électricité, qui se situe à 31 % en Afrique subsaharienne. Les énergies fossiles représentent plus de 80 % du mix énergétique africain.

Les déf i s sont considérables pour maîtriser les énergies renouvelables et produire de l’électricité en Afrique. Ainsi, la faible capacité installée, les infrastructures énergétiques faibles et peu f i ables ou les sources d’approvisionnement instables ont entravé le développement socioéconomique de la région. C’est une des priorités sur le continent et le congrès a souligné qu’il fallait un effort collectif pour libérer ce potentiel. « L’hydroélectricité va jouer un rôle signif i catif dans l’intégration régionale », a expliqué M. Quartey. « Le développement de cette ressource au niveau continental et régional va renforcer la coopération économique et le commerce et créer des marchés intégrés entre pays membres. »

Liu Zhenya, président de l’Organisation de coopération et de développement pour l’interconnexion énergétique globale (GEIDCO), une ONG internationale basée à Beijing, a proposé de constituer une « interconnexion énergétique globale », estimant qu’il s’agit d’une « voie inévitable pour la transition vers les énergies propres et à faible teneur en carbone ».

L’interconnexion énergétique globale est une combinaison : « réseau électrique intelligent + réseau à ultra-haute tension + énergie propre ». Elle aboutit à un système d’énergies vertes pour le développement durable. Son projet est d’établir des réseaux électriques transcontinentaux et transfrontaliers pour la globalisation de la production, la distribution et le commerce de l’électricité. Il faudra aussi notamment maîtriser l’internet des objets pour fournir des services intelligents. « Travaillons ensemble pour l’interconnexion énergétique en Afrique avec plus de communication et de consentement en commun, et contribuons au développement durable. »

Intégration régionale

L’Union africaine (UA) reconnaît aussi que le développement de l’hydroélectricité est l’un des moyens principaux d’accroître et d’améliorer l’accès à l’électricité bon marché sur le continent et de renforcer l’intégration régionale. Son Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) met l’accent sur les centrales hydroélectriques.

L’Afrique de l’Est est un bon exemple de l’interconnexion énergétique régionale. L’Éthiopie, qui possède la capacité hydroélectrique installée la plus élevée du continent avec 4 054 mégawatts, étend rapidement son réseau de transmission et de distribution af i n de parvenir à devenir la plaque tournante énergétique au sein du Bassin électrique d’Afrique orientale (EAPP), créé en 2005 pour faciliter l’intégration régionale pour la croissance et le développement durable. Aux côtés des sept membresfondateurs – le Burundi, la RDC, l’Égypte, l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et le Soudan – la Tanzanie a fait son entrée en 2010.

Le projet hydroélectrique de Bui au Ghana, construit par SINOHYDRO Corp.

Seleshi Bekele, ministre éthiopienne de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Électricité, a expliqué la contribution de son pays à l’EAPP en vendant l’énergie produite aux pays voisins. « Nous allons accroître la capacité par le Kenya pour atteindre la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et les autres pays. »

Les capacités de transmission des interconnexions transfrontalières existantes de l’Éthiopie sont de 100 mégawatts vers le Soudan et 50 mégawatts vers Djibouti. Quand le Projet d’autoroute électrique oriental de 1000 km sera terminé en 2018, sa capacité d’exportation vers le Kenya se sera accrue à 2 000 mégawatts.

L’Angola fait aussi un plan d’interconnexion. Fin 2016, le pays a signé un accord avec la Banque industrielle et commerciale de Chine pour un prêt de 4,5 milliards de dollars pour le projet hydroélectrique de Caculo Cabaca. Situé sur le bassin moyen du f l euve Kwanza, il devrait être terminé en six ans et assurera la sécurité énergétique du pays et des pays voisins du Pool énergétique d’Afrique australe (SAPP). Les avantages socioéconomiques seront substantiels en garantissant la fourniture d’énergie, en encourageant les énergies vertes, en stimulant l’activité économique et en accélérant l’intégration régionale.

Des déf i s à surmonter

Tout ne sera pas simple. La majorité des pays africains ont besoin d’investissements, de technologies et de capacité pour faire progresser le développement de l’hydroélectricité. Les Objectifs de développement durable de l’ONU visent à garantir l’accès universel à des services énergétiques disponibles, f i ables et modernes, ainsi que l’accroissement des infrastructures et la remise à jour des technologies dans les pays en développement.

Cela ne pourra se faire en Afrique que par l’hydroélectricité, estime Soteri Gatera, directeur de la section pour l’industrialisation et les infrastructures de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Et de mentionner que le seul projet d’Inga en RDC peut fournir de l’électricité à la moitié de l’Afrique. Le coût est cependant problématique. « Le coût de la production d’électricité est supérieur à d’autres régions dans le monde, comme l’Amérique latine. » L’UA travaille avec la RDC pour développer ce projet clé de son Agenda 2063 malgré des problèmes f i nanciers.

Abdalla Hamdok, secrétaire exécutif en exercice de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, est préoccupé par la dépendance à l’égard de l’hydroélectricité et son impact sur l’environnement et la société, notamment avec les sècheresses durables, citant pour exemple la Zambie et le Mozambique.

Plus en avant

Le PIDA compte 9 projets hydroélectriques qui vont être développés sur le court terme et 20 projets supplémentaires sur le long terme, ce qui ajoutera 54 gigawatts de capacité sur le réseau africain d’ici à 2040.

Zhou Yuanbing, vice-directeur général du Centre de recherche sur l’économie et la technologie de GEIDCO, a déclaré àCHINAFRIQUEqu’il y avait un potentiel énorme pour faire progresser l’interconnexion hydroélectrique en Afrique et accélérer le développement du continent. « Le GEIDCO a déjà entamé une coopération avec l’UA pour développer un réseau électrique. »

Avec une participation accrue du secteur privé, et de nouvelles mesures et des programmes qui injectent des fonds considérables dans les industries énergétiques locales, la connectivité des réseaux électriques africains aura lieu tôt ou tard. La promotion d’un réseau énergétique en Afrique est aussi une priorité de l’initiative des Nouvelles Routes de la soie. CA

(Rapport d’Addis-Abeba)