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À cœur ouvert

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中国与非洲(法文版) 2017年6期

les échanges croissants rapprochent davantage les chinois et les africains par Hou Weili

À cœur ouvert

les échanges croissants rapprochent davantage les chinois et les africains par Hou Weili

MêMe si elle est née à des milliers de kilomètres

de là dans un village près de Dar es Salam en Tanzanie, Edimund Malecela avoue qu’elle entretient une relation intime avec la Chine, presque familiale. Cette jeune femme traduit des séries télévisées chinoises en swahili et sait combien les Chinois et les Tanzaniens partagent de nombreuses valeurs. L’une d’entre elle est l’importance centrale de la famille. « La famille, c’est la famille, que vous soyez en Chine ou en Tanzanie », remarque-t-elle lors d’une session sur la connectivité interpersonnelle au Forum de la Ceinture et la Route pour la Coopération internationale qui s’est déroulé à Beijing les 14 et 15 mai.

Grâce au partenariat entre la Chine et l’Afrique, destiné à améliorer la connectivité des infrastructures sur le continent, des Tanzaniens comme Mme Malecela sont de plus en plus connectés au monde et aux parties les plus reculées de Chine. Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, de la culture ou des médias, les échanges interpersonnels sont dynamisés par l’accroissement de la coopération sur les Nouvelles Routes de la soie.

De meilleures conditions

La télévision était un luxe en Afrique, l’abonnement mensuel aux réseaux câblés coûtant environ 50 dollars, dit-elle. « Maintenant, cela ne coûte que 3 dollars par mois et la plupart des foyers peuvent se le permettre. »

Les Nouvelles Routes de la soie changent ainsi la vie des gens ordinaires. « Ce sont les gens qui construisent les Nouvelles Routes de la soie. L’objectif de développement vise à améliorer la vie des gens », note Charles Kayonga, ambassadeur du Rwanda en Chine.

Une telle initiative ne conduirait nulle part si elle n’avait pas le soutien total des pays participants. « C’est seulement quand les pays ont des contacts interpersonnels fréquents que leurs cœurs peuvent se rapprocher », a remarqué Song Tao, ministre du Département international du Comité central du Parti communiste chinois, lors de son allocution durant cette session.

Depuis qu’elle a été proposée en 2013, l’initiative a bénéf i cié d’un soutien important de nombreux gouvernements locaux et d’entreprises en Chine. La plupart des efforts ont été cependant concentrés sur les infrastructures, le commerce et les projets fi nanciers. L’investissement dans la compréhension des cultures et des populations des pays participants semble néanmoins être à la traîne. « Connaître la culture, les lois et les coutumes avant de s’aventurer dans un pays étranger, c’est essentiel parce que si les locaux n’accueillent pas favorablement nos entreprises, notre démarche est vouée à l’échec », a souligné Zhao Kejin, professeur associé en études internationales de l’Université Tsinghua de Chine.

Raphael Oni, un journaliste nigérian présent au forum, estime que la compréhension interculturelle rend les affaires plus faciles. « S’il n’y a pas d’échanges interpersonnels, il nous est impossible de faire passer le message que vous souhaitez transmettre, même si nous le traduisons pour l’adapter à notre culture », a-t-il remarqué.

Sur un pied d’égalité

M. Oni salue les Nouvelles Routes de la soie, disant qu’elles font œuvre pionnière et font le plein d’opportunités pour l’Afrique. « Le fait de faire partie decette initiative va permettre à l’Afrique de réaliser plus rapidement l’agenda pour le développement. »

Des journalistes africains discutent au centre des médias du Forum de la Ceinture et la Route pour la Coopération internationale à Beijing le 14 mai.

Une sculpture symbolise le pont de l’amitié entre les pays participants aux Nouvelles Routes de la soie à l’extérieur du Centre national de convention de Chine.

L’initiative collabore maintenant avec des mécanismes établis pour la coopération bilatérale et multilatérale, comme le Forum sur la Coopération sino-africaine et les programmes de développement régional comme l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Grâce aux efforts conjoints sous l’égide de tels mécanismes, les échanges dans le domaine de l’éducation, de la santé, du développement personnel et des technologies sont de plus en plus fréquents, selon les experts.

Les statistiques du ministère de l’Éducation de Chine montrent qu’il y avait f i n 2016 environ 200 000 étudiants de pays participants aux Nouvelles Routes de la soie en Chine. La Chine a fait de même, avec 350 000 étudiants dans ces pays depuis 2012.

De nombreux pays africains ont attaché une grande importance à l’accroissement de leur capacité à se développer indépendamment dans la coopération dans la formation du personnel avec la Chine. Comprenant cela, la Chine a mûrement réf l échi à cet aspect en établissant des partenariats dans le secteur des transferts de technologie. « C’est important car nous pouvons être indépendants dans le développement », a souligné M. Oni. Et d’ajouter que les programmes destinés à partager l’expertise de la Chine permettent aux Nigérians de fabriquer des produits dans leur pays.

Dans son allocution prononcée lors de la cérémonie d’ouverture du forum, le Président chinois Xi Jinping s’est engagé à ce que la Chine invite 2 500 jeunes scienti fi ques des pays participants pour des projets de recherche à court terme en Chine, forme 5 000 scienti fi ques, ingénieurs et gestionnaires, et établisse 50 laboratoires pour la recherche scientifi que conjointe au cours des cinq prochaines années.

Des projets d’avenir

La session a dressé un plan d’action de trois ans pour promouvoir la connectivité interpersonnelle le long des Nouvelles Routes de la soie. Il prête une attention spéciale aux ONG par l’établissement du réseau de coopération des ONG de la Route de la Soie. Avec le soutien du réseau des ONG pour les échanges internationaux de Chine (CNIE), il a réussi à assurer la participation de 160 ONG chinoises et étrangères.

À l’avenir, le CNIE va optimiser les ressources et renforcer les contacts avec les ONG et les groupes de réf l exion étrangers pour encourager plus de talents des secteurs non gouvernementaux à contribuer à l’initiative », a indiqué Zhu Rui, secrétaire général du CNIE, lors de la session.

Les membres du réseau vont régulièrement partager les besoins et approches en termes de coopération pour approfondir les échanges par le biais de visites, séminaires et ateliers mutuels. Les ONG vont aussi être encouragées à initier des programmes de coopération dans le bénévolat dans l’éducation, la santé et l’amélioration des conditions de vie af i n d’approfondir la compréhension et instaurer la conf i ance entre les pays participants.

Ces efforts vont être soutenus par le gouvernement chinois avec davantage de programmes d’échanges interpersonnels. Ding Wei, vice-ministre de la Culture, a déclaré avant le forum que les programmes d’échanges culturels de la Chine avec les pays participants à l’initiative vont concerner 30 000 personnes et un millier d’institutions au cours des trois prochaines années. Et 13 autres centres culturels chinois seront ouverts à l’étranger. La Chine va aussi lancer un programme national de bourse d’études de la Route de la Soie pour aider 10 000 étudiants par an à faire leurs études en Chine. « C’est une interaction interculturelle qui nous conduit vers un point commun et nous aide à nous adapter localement », a souligné M. Oni. Il souhaite qu’avec de tels programmes, les échanges interpersonnels entre la Chine et l’Afrique seront renforcés pour concerner plus de gens et plus de domaines. CA

Pour vos commentaires : houweili@chinafrica.cn