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Mondialisation 2.0

2017-08-07lesnouvellesroutesdelasoiepourlamondialisationsurunpiedgalitparYuLintao

中国与非洲(法文版) 2017年6期

les nouvelles routes de la soie : pour la mondialisation sur un pied d’égalité par Yu Lintao

Mondialisation 2.0

les nouvelles routes de la soie : pour la mondialisation sur un pied d’égalité par Yu Lintao

L’HiSTOiRe considère le système colonial

occidental, représenté par l’ancien empire colonial britannique, comme la première étape sur la voie de la mondialisation. Puis vient le processus de multinationalisation sous l’égide américaine avec l’expansion d’entreprises transnationales dans le monde, la « mondialisation 1.0 ». Aujourd’hui cependant, avec le mouvement antimondialiste, même le Royaume-Uni et les États-Unis préconisent le repli sur soi.

La Chine, victime et bénéf i ciaire de la mondialisation, a repris le relais. Avec les Nouvelles Routes de la soie, qui reposent sur le principe de coordination des mesures et de coopération inclusive, la Chine a posé les bases d’un nouveau type de mondialisation pour le développement commun.

Quatre années après que le Président chinois Xi Jinping ait proposé le concept, la première rencontre de haut niveau de cette initiative – le Forum de la Ceinture et la Route pour la Coopération internationale – s’est déroulée à Beijing les 14 et 15 mai. Au total, 29 chefs d’État et de gouvernement, des responsables d’organisations internationales ainsi que des représentants de plus de 130 pays et régions, étaient présents.

Dong Manyuan, vice-président de l’Institut des études internationales de Chine (CIIS), a estimé qu’il s’agissait d’une voie non seulement pour le développement de la Chine, mais aussi pour les pays le long des routes. L’idée de développement commun au centre de l’initiative a été bien accueillie par la communauté internationale. « La tâche principale de la plupart des pays est de poursuivre leur expansion économique. L’idée de développement commun proposé par les Nouvelles Routes de la soie sur le principe de construction par la consultation est très attrayante », a déclaré M. Dong àCHINAFRIQUE.

Des besoins pragmatiques

D’après M. Dong, de nombreux pays le long des Nouvelles Routes de la soie sont en développement et accusent des retards dans les infrastructures et l’industrie. Sur la liste des Nations unies des 48 nations les moins développées en mai 2016, près d’un tiers s’y trouvent. En tant qu’expert du Moyen-Orient, M. Dong a souligné que les infrastructures de certains pays de cette région sont aussi limitées, et que leur structure industrielle est incomplète et manque de diversité. De plus, en raison de l’intervention étrangère, de nombreux pays de la région ont subi des soubresauts politiques récemment. Le chaos actuel souligne encore davantage l’importance de la paix et de l’amélioration des conditions de vie. Les Nouvelles Routes de la soie sont donc devenues un choix populaire pour le monde sous-développé af i n de répondre aux besoins concrets de développement.

L’initiative pour connecter l’Asie et l’Europe et l’Afrique, et au-delà, en ravivant les anciennes routes commerciales et en créant de nouveaux réseaux commerciaux et d’infrastructures, porte ses fruits. Par exemple, la ligne de chemin internationale de fer Chongqing-Xinjiang-Europe qui relie la municipalité de Chongqing à Duisbourg, en Allemagne, est devenue une route commerciale importante, accélérant la circulation des marchandises entre la Chine, la Russie, l’Asie centrale et les pays européens.

Helga LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, un groupe de réf l exion allemand, a décrit la réaction vis-à-vis de cette ligne en Europe. « Les Serbes sont extrêmement heureux de [la ligne entre Budapest et Belgrade], qui réduit la durée de transport de 8 à 3 heures », a-t-elle expliqué. Cet effet est aussi notable en Afrique, générant de la conf i ance pour surmonter le sous-développement et la pauvreté. Mme LaRouche a déclaré lors d’une conférence récente à Hambourg que les représentants africains avaient parlé des investissements chinois dans les infrastructures, les chemins de fer, les centrales hydroélectriques et d’autres projets dans leurs pays. « Pour la première fois en Afrique, il est possible de surmonter le sous-développement et la pauvreté », a-t-elle remarqué.

Ndubuisi Christian Ani, un chercheur éthiopien de l’Institut des études pour la paix et la sécurité à Addis-Abeba, a considéré que les Nouvelles Routes de la soie « répondent complètement aux besoins tant attendus de l’Afrique pour le développement des infrastructures et de l’économie ».

Lors de la table ronde des dirigeants au Forum, le Président Xi a souligné que l’initiative était ouverte à tous, notant que le monde était confronté à une insuff i sance du commerce et des investissements, une mondialisation économique chancelante et un développement de plus en plus déséquilibré, sans parler des conf l its et du terrorisme, expliquant que seul l’alignement des mesures et l’intégration des facteurs et des ressources économiques sur le planmondial permettront aux pays de créer des synergies pour la paix, la stabilité et le développement partagé dans le monde.

Les participants à la table ronde des dirigeants au Forum de la Ceinture et la Route pour la Coopération internationale, posent pour une photo de groupe au Centre de convention et d’exposition international du lac de Yanqi le 15 mai.

Au cours des quatre dernières années, les entreprises chinoises ont investi plus de 50 milliards de dollars dans les pays le long des routes. La Chine a signé des accords de coopération avec plus de 40 pays et organisations internationales et mis en place un cadre de coopération sur la capacité de production avec plus de 30 pays. La Chine travaille aussi avec d’autres pays de l’initiative pour la facilitation du commerce et des investissements pour améliorer l’environnement commercial. Le commerce entre la Chine et les pays le long des Nouvelles Routes de la soie en 2014-2016 a dépassé 3 000 milliards de dollars.

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Le professeur Peter Drysdale, de l’Université nationale d’Australie, estime que l’initiative est plus qu’un moteur de croissance pour l’économie mondiale. « Ce n’est pas seulement un élément important pour stimuler la croissance du commerce et la reprise économique, mais aussi pour faire reculer les forces antimondialisation dans la zone Atlantique », a déclaré M. Drysdale àCHINAFRIQUE.

Il considère que l’initiative promeut l’intégration économique en renforçant la connectivité des politiques, des infrastructures, mais aussi commerciale, fi nancière et interpersonnelle. « C’est crucial à un moment où le régime économique global ouvert fait face à un dé fi », a souligné M. Drysdale.

Depuis la crise fi nancière internationale de 2008, la mondialisation a ralenti. En 2016, la proportion des exportations brutes mondiales par rapport au PIB est passée sous la barre des 20 %. Le Brexit et les politiques protectionnistes de Donald Trump illustrent la tendance antimondialiste dans les pays développés. Une conférence des Nations unies sur le commerce et le développement en janvier a estimé que les IDE dans le monde en 2016 avaient baissé de 13 % sur un an.

Wang Huiyao, président du Centre pour la Chine et la mondialisation, a remarqué qu’avec les déconvenues de la « mondialisation 1.0 », les Nouvelles Routes de la soie donnent au monde un nouveau choix. Selon lui, l’initiative enrichit le contenu de la mondialisation. Un nouveau type de mondialisation est la contribution de la Chine à la communauté internationale en tant que pays important, a fait savoir M. Wang àCHINAFRIQUE.

Engagement commun

Avec l’adoption d’un communiqué conjoint lors de la table ronde des dirigeants, le Forum a montré la voie pour la coopération future. Le conseiller d’État chinois Yang Jiechi a déclaré à la Télévision centrale de Chine que le forum avait clarif i é une variété de projets à mettre en œuvre dans le cadre de l’initiative. De plus, la Chine a signé des accords de coopération avec 14 organisations internationales pour des programmes d’assistance.

La Chine a annoncé qu’elle fournira une assistance de 60 milliards de yuans (8,7 milliards de dollars) au cours des trois prochaines années aux pays en développement et aux organisations internationales qui participent à l’initiative pour améliorer les conditions de vie. De plus, il y aura un fonds supplémentaire d’assistance de 2 milliards de yuans (290 millions de dollars) aux pays en développement et un Fonds d’assistance pour la coopération sud-sud.

Mme LaRouche envisage les Nouvelles Routes de la soie comme un véritable « pont terrestre mondial ». « Cela n’apportera pas seulement la prospérité économique dans les pays participants, mais servira aussi de base véritable pour un ordre de paix pour le XXIesiècle. » CA