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Beautés de Xiamen

2017-07-05WEIYAO

今日中国·法文版 2017年5期

WEI YAO*

Beautés de Xiamen

WEI YAO*

À la découverte de Xiamen, l’une des villes les plus accueillantes de Chine

Xiamen, ville située dans le sud-est du Fujian, est l’une des premières zones économiques spéciales (ZES) en Chine. Le centre-ville est situé sur une île appelée « l’île des Aigrettes ». Depuis l’Antiquité, Xiamen, en face de l’île de Taiwan, est un centre portuaire qui joue un rôle important dans le commerce maritime. C’est aujourd’hui l’un des centres économiques et culturels les plus importants sur la côte Sud-Est, puisqu’elle représente l’un des pointes du « triangle d’or du sud du Fujian », avec Quanzhou et Zhangzhou aux deux autres extrémités.

Xiamen est une destination touristique en vogue, en raison de l’environnement exceptionnel de la ville qui se combine à la culture unique du Sud du Fujian. Les jeunes en particulier sont attirés par le littoral magnifique et l’île Gulangyu célèbre pour son architecture mondiale. Pour de nombreux touristes chinois, Xiamen est la destination romantique numéro un en Chine.

C’est une longue histoire

En chinois, Xiamen se traduit comme « la porte du manoir ». Bien que l’histoire de la ville remonte au troisième siècle de notre ère, celle-ci n’avait aucune importance au niveau administratif jusqu’en l’an 1387 qui marqua son accession au rang de cité. C’est depuis cette date que Xiamen est mentionnée dans les livres d’histoire.

Gulangyu est surnommé le « Musée de l’architecture mondiale » en raison de ses nombreux bâtiments historiques exotiques.

Le jardin Shuzhuang est la plus célèbre résidence privée à Gulangyu.

C’est vers la fin de la dynastie des Ming (1368-1644) et le début de la dynastie des Qing (1644-1911), c’est-à-dire vers la fin du XVIesiècle et le début du XVIIesiècle, que Xiamen a commencé à prendre de l’importance. Zheng Chenggong, un général de la dynastie des Ming en garnison dans le port de Xiamen s’est mis à développer avec beaucoup d’énergie le commerce côtier et maritime afin de procurer plus de moyens à ses armées. Après la chute des Ming, Xiamen et Jinmen servirent de bases principales à la lutte entreprise par le général Zheng contre la dynastie des Qing, mais aussi à sa volonté de reprendre Taiwan des mains des colons hollandais. À la suite de la guerre de l’Opium, Xiamen se vit imposer, ainsi que Guangzhou, Shanghai, Ningbo et Fuzhou, le statut de port de commerce ouvert, et elle fut ainsi l’une des premières villes de Chine à accueillir le commerce international.

Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, le Guomindang se réfugia à Taiwan. S’en tenant au principe d’une seule Chine, la partie continentale de la Chine et Taiwan échangèrent des tirs en 1958, un épisode que l’on nomme souvent la Seconde Crise du détroit de Taiwan. Les années suivantes, l’Armée populaire de Libération poursuivit ses pilonnages sporadiques de Jinmen jusqu’à la signature, en 1979, d’un cessez-le-feu. L’établissement officiel de relations diplomatiques avec les États-Unis marqua la fin de ces 21 années de bombardements.

Depuis l’adoption par la Chine de sa politique de réforme et d’ouverture, une ZES fut établie à Xiamen, l’une des premières du pays. Le XXIesiècle a vu également l’établissement d’une zone pilote nationale pour la réforme globale, soit une zone spéciale d’un type nouveau, puis une zone pilote de libre-échange. On peut dire que Xiamen s’érige en pionnière de la coopération sur les industries émergentes et l’industrie tertiaire moderne entre les deux rives du détroit, sans pour autant perdre son statut de centre portuaire international majeur dans l’Asie du Sud-Est et de centre régional pour les services financiers et centre du commerce inter-détroit.

Une ville qui respire

La zone urbaine de Xiamen est entourée par le littoral et on trouve de magnifiques plages de sable dans les zones Sud et Est. Son climat subtropical se distingue par sa végétation luxuriante, son avifaune très variée et des fleurs magnifiques qui embaument l’air toute l’année. Le point culminant de la ville, le rocher Yunding, se situe à 340 m au-dessus du niveau de la mer et offre des points de vue époustouflants sur la ville insulaire. En juin 2016, l’Académie des sciences de Chine a publié un rapport de recherche sur les villes les plus agréables à vivre de Chine, Xiamen a figuré dans le top 10.

Un rang mérité pour cette ville magnifique qui s’étend comme un immense parc de verdure. Le lac Yundang entouré de massifs forestiers constitue le poumon du centre-ville et abrite des milliers d’aigrettes dont le vol, chaque soir lorsqu’elles regagnent leurs quartiers de nuit, rappelle les anciennes estampes en rouleaux. À Xiamen, des arbres verdoyants bordent toutes les rues pour offrir de l’ombre aux passants. Arbres à coco tropicaux, palmiers d’arec, manguiers et banians restent verts toute l’année. Mais l’arbre emblématique de la ville est l’arbre à flamme. Ses feuilles plumeuses ressemblent à la queue du phénix et ses fleurs sont d’un rouge éclatant de feu d’artifice. En été et en automne, lors de sa floraison, toute la ville est pavoisée de ses bouquets flamboyants. La fleur-symbole officelle de la ville, la Bougainvillée, possède elle aussi du rouge. Elle est cultivée dans la plupart des parcs et jardins municipaux, mais on peut aussi en trouver sur les balcons des appartements. La saison de floraison des Bougainvillées est complémentaire de celle des arbres à flamme, puisqu’elles fleurissent en hiver et au printemps. La végétation de Xiamen s’enrichit encore d’orchidées et de kapokiers qui complètent la magnificence de ce spectacle floral.Que l’on soit en automne, en hiver, au printemps ou en été, la floraison y est permanente.

La « rue des chats » de Dingaozai à Xiamen attire une foule de touristes.

La concentration des fleurs est maximale dans le Jardin botanique de Wanshi. Ce jardin qui jouxte les premières falaises de la montagne du Lion est le plus beau de la côte Sud-Est. Il présente 4 000 espèces végétales. D’énormes serres et de vastes parcs sont tellement approvisionnés en oxygène que cela en devient enivrant. Le chemin de visite du parc serpente jusqu’au sommet du rocher Wanshi. Depuis le sommet on aperçoit à ses pieds le superbe campus de l’université de Xiamen.

Ce sommet offre également une vue imprenable sur les plages de la côte Sud-Est de l’île de Xiamen, une carte de visite qui suffit à convaincre bien des touristes de venir visiter la ville. La route périphérique qui suit les méandres de la côte de l’île accueille chaque année au mois de janvier le Marathon international de Xiamen. Des coureurs, professionnels et amateurs, citoyens chinois ou étrangers, viennent s’affronter ici tout en profitant des paysages paradisiaques qui font le tour de l’île. Chaque jour fait naître de nouvelles opportunités de baignade et de bains de soleil pour les touristes comme pour les habitants de la ville qui rejoignent les plages à vélo. On peut louer des tandems, mais aussi des bicyclettes à trois ou quatre places ; d’autres préfèrent s’arrêter pour marcher le long de la baie du Soleil ou de la baie Zhenzhu, de la plage Baicheng et d’autres plages tout aussi magnifiques. L’hiver est court par ici. Pendant plus de la moitié de l’année, la température est suffisante pour permettre la natation et les sports aquatiques. Les plus chanceux apercevront au cours de leurs ballades en bord de mer une escadre de dauphins blancs de Chine, espèce menacée, qui nagent dans les eaux qui entourent Xiamen.

Un musée à ciel ouvert de l’architecture mondiale

Xiamen est remplie de perspectives urbaines spectaculaires et l’île Gulangyu est semblable à une perle qui flotterait, comme un satellite, à quelque distance de l’île principale. À la fin de la guerre de l’Opium, les colons qui s’installèrent sur l’île Gulangyu y construisirent des manoirs confortables, et on peut aujourd’hui y admirer ces exemples de l’architecture classique européenne. C’est pourquoi on appelle parfois Gulangyu le « Musée de l’architecture mondiale ». On dénombre plus de 1 000 bâtiments historiques concentrés sur moins de deux kilomètres carrés, dont 70 % datent de la fin du XIXesiècle au début des années 1930. Au-delà de la présence coloniale, de riches marchands chinois, des familles influentes et des Chinois d’outre-mer ont fait construire ici des résidences qui souvent combinent des éléments d’architecture chinoise et occidentale.

Aujourd’hui, 400 bâtiments de l’île Gulangyu sont considérés comme des monuments historiques et à ce titre protégés par le gouvernement. Vingt d’entre eux possèdent le titre de site culturel et historique majeur de niveau national. C’est en récompense de son riche patrimoine historique et culturel que Gulangyu a été élue « plus belle zone urbaine de Chine » par le magazine Chinese National Geography en 2005.

Lorsqu’on visite Gulangyu de nos jours, il est presque impossible d’échapper aux foules compactes et aux boutiques qui se succèdent le long des avenues. Gulangyu est un nid à touristes. La rue Longtou est le centre de l’activité commerciale et il faut s’éloigner du flot touristique principal pour aller fl âner du côté du marché des aliments pour retrouver un aperçu de la vie quotidienne des gens du cru.

Les voyageurs qui fuient les lieux trop touristiques ne doivent pourtant pas s’inquiéter. Un petit tour dans l’arrière-pays offre un monde totalement différent. Un labyrinthe de ruelles entrecroisées s’étale, complexe et précis comme une toile d’araignée, et on peut facilement s’y perdre lorsqu’on le visite pour la première fois. Pas de panique : il n’y a aucun ris-que à se perdre sur une île aussi petite, le plus probable est que vous y trouviez une aventure enrichissante.

La terrasse d’observation du mont Wulao, derrière le temple Putuo du Sud, offre un panorama dégagé sur les deux tours Shimao Haixia et Gulangyu.

En parcourant ces ruelles étroites, vous pouvez vous repérer grâce au sommet du rocher Riguang qui reste visible, planté au centre de l’île, point culminant de Gulangyu. Depuis ce sommet, on peut jouir d’une vue magnifique : un patchwork de toits en tuile parsemé de jardins verdoyants. Tout autour, la mer d’un bleu intense complète le tableau.

Nourritures traditionnelles

En plus de l’environnement magnifique et d’une culture et d’une histoire fascinantes, Xiamen propose des nourritures traditionnelles qui constituent elles aussi une sorte d’héritage. Que ce soit ici ou à l’étranger, la nourriture reste l’un des transmetteurs les plus importants par lesquels le voyageur ressent un lieu. C’est par leurs papilles que les touristes reçoivent leurs impressions les plus fortes, et ils digèrent la culture locale en même temps que leurs repas.

Restaurant Huang Zehe

Hôtel Lujiang

L’histoire culturelle de Xiamen a absorbé des influences et des styles divers au cours de sa longue histoire. La cuisine Min, dont la cuisine de Xiamen est l’une des représentantes, est l’une des huit principales cultures gastronomiques que compte la Chine. Dans le contexte géographique e cuisines de Chaozhou et de Taiwan. Mais on y trouve aussi des influences venues de Malaisie et d’autres goûts venus de toute la région qui témoignent de la longue histoire de centre portuaire et de nœud commercial à la croisée des commerces d’Asie du Sud-Est.

Grâce à sa situation littorale, Xiamen offre à ses habitants un accès privilégié aux produits de la mer. Les Xianmenais aiment frire les fruits de mer avec une sauce de soja et un peu de piment, une spécialité que l’on trouve sur tous les étals du marché. Ce goût de « friture sauce de soja » légèrement épicée se marie particulièrement bien à la dégustation d’une bière en papotant avec des amis. Les « petits calmars » et « petits verres » sont deux éléments de la culture locale qui ont eu un succès virale sur Internet. Le terme « petit » transmet bien la nature terre-à-terre de la cuisine de Xiamen.

Le plat végétarien le plus célèbre d’ici est servi dans les temples, notamment dans ceux Putuo du Sud, Guanyin et Hongshan. Dans le Sud du Fujian la plupart des gens sont traditionnellement de confession bouddhiste, et on rencontre donc beaucoup de végétariens, ainsi que de restaurants qui proposent un menu végétarien. Un régime léger, à base de plantes, très différent des fruits de mer frits.

Ces en-cas locaux sont une autre carte de visite de Xiamen. Par ce côté, Xiamen ressemble à Taiwan, qui présente également une culture riche et variée des petits plats. Rien que sur un marché, on a le choix entre plus de 200 types de snacks, dont la fameuse gelée de pousses de bambou, l’omelette frite aux huîtres (qui n’est pas sans rappeler la crêpe aux huîtres taiwanaise), les nouilles sauce satay, les rouleaux de printemps, les ravioli à la viande frite, la soupe de cacahouètes, le brouet de nouilles, les bouchées frites à la sauce chinoise aux cinq épices et les crêpes de Xiamen. Les nouilles sauce satay sont un exemple typique de nourriture d’Asie du Sud-Est d’importation, puisque le terme de satay vient du mot indonésien sate. En plus des nouilles, cette sauce épicée et pleine d’arôme s’emploie aussi avec des produits de la mer, le tofu ou les plats de viande.

*WEI YAO est reporter pour Beijing Review. historique de la ville, sa culture culinaire rassemble de nombreux traits typiques des