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Vision à long terme

2015-11-09LuAnqi

中国与非洲(法文版) 2015年10期

Vision à long terme

Des entrepreneurs chinois partagent leurs points de vue sur l'engagement en Afrique par Lu Anqi

LA Chine est engagée dans une série d'investissements en Afrique, soit de l'agriculture,l'exploitation minière et la construction d'infrastructures jusqu'à la fabrication, les fnances, la logistique commerciale et l'immobilier. L'investissement direct étranger de la Chine sur le continent a augmenté de 20,5 % entre 2009 et 2012, selon un livre blanc sur les relations économiques et commerciales sino-africaines publié par le Conseil des affaires d'État en 2013. L'investissement direct cumulatif en Afrique a atteint 30 milliards de dollars à la fn de 2014.

L'investissement chinois a créé des emplois, développé des infrastructures absolument nécessaires, et contribué à la croissance économique, surtout dans les secteurs ou les régions géographiques où les institutions fnancières et les entreprises internationales ne voulaient pas s'engager.

Toutefois, tout en admettant que l'investissement chinois a contribué à l'amélioration du niveau de vie et fourni des occasions économiques sur le continent, certains s'inquiètent d'une recherche possible de profts rapides.

Deux fonctionnaires d'entreprises chinoises en Afrique du Sud ont partagé leurs points de vue sur le sujet lors d'une table ronde sur les relations Chine-Afrique, tenue conjointement par la frme conseil sud-africaine Frontier Advisory et l'école commerciale Henley de Johannesburg.

Charles Wang, représentant du marketing chez UnionPay, et Richard Heinz Leiter, directeur général des Fabricants de véhicules FAW, ont tous deux confance en l'engagement chinois dans la croissance économique africaine et prévoient que cet investissement va continuer d'augmenter tout comme les liens entre la Chine et l'Afrique.

Quand on parle d'investissement en Afrique, il s'agit toujours d'un accord à long terme, soit de 20, 30 ou même 50 ans.

Richard Heinz Leiter, Directeur général des Fabricants de véhicules FAW, Afrique du Sud

Un engagement durable

Établi en 1953, le groupe FAW, important fabricant de voitures de la province du Jilin, est entré en Afrique en 1994. ll avait investi 600 millions de rands (44,6 millions de dollars) dans la zone de développement industriel de Coega à Port Elizabeth, en Afrique du Sud, en juillet 2014.

Expliquant pourquoi tant d'entreprises chinoises,comme FAW, doivent aller en Afrique, Leiter a dit que la qualité des produits chinois s'était beaucoup améliorée ces dernières années.

L'usine FAW, de 30 000 m2, complète avec ses installations de formation, produit des camions et des marchandises connexes. Dans une première phase,elle prévoit mettre sur le marché 5 000 camions annuellement et créer 280 emplois.

« Quand on parle d'investissement en Afrique, il s'agit toujours d'un accord à long terme, soit de 20,30 ou même 50 ans », a dit Leiter. C'est ainsi que les entreprises chinoises s'implantent, a-t-il ajouté.

Au début, les produits FAW n'étaient pas bien reçus par le marché sud-africain sensible aux marques commerciales, selon Leiter. Même les marques de voitures japonaises et sud-coréennes qui avaient précédé FAW en Afrique du Sud avaient connu cette expérience. Toutefois, Leiter prédit que FAW sera de mieux en mieux accepté dans cinq ou dix ans.

À la recherche d'opérations mondiales

Une raison qui pousse les entreprises chinoises vers l'international est que les coûts de fabrication en Chine ont beaucoup augmenté, disent Leiter et Wang.

Wang dit qu'un diplômé d'université en Chine gagnait entre 2 000 et 3 000 yuans par mois (322-484 dollars) dans le passé, mais aujourd'hui, les chiffres ont plus que doublé.

Leiter dit que FAW vend maintenant dans toute l'Afrique : Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Zambie et Angola, parce que les coûts de fabrication en Afrique du Sud sont aussi hauts qu'en Chine. Les entreprises chinoises qui s'implantent outre-mer le font aussi suivant la demande du marché.

Investissements chinois à long terme dans les infrastructures africaines

Fondé en 2002, UnionPay, l'équivalent chinois de cartes de crédit comme Visa et MasterCard, a émis 5 milliards de cartes dans 30 pays, acceptées dans 150 pays. Son volume de transaction a atteint 1,9 milliard de dollars au premier semestre de l'année. En Afrique, la carte UnionPay est émise dans cinq pays et acceptée dans 45 pays. La compagnie s'est faite une place en République démocratique du Congo où elle est très populaire auprès des hommes d'affaires congolais. lls peuvent déposer n'importe quelle devise et utiliser leur carte pour payer des achats quand ils sont en Chine.

Wang a expliqué qu'UnionPay a un réseau intégré et est parfaitement accepté en Chine, où les autres cartes de crédit se partagent seulement 17 % du marché.

UnionPay bénéfcie également du nombre imposant de touristes chinois qui voyagent outremer. Lors d'une récente campagne de promotion,UnionPay et ses collaborateurs offraient aux détenteurs d'une carte 5 à 10 % d'escompte dans 16 aéroports internationaux et 80 districts commerciaux de grandes villes comme Paris, New York et Londres. De tels avantages favorisent autant les gens d'affaires étrangers que les touristes chinois.

Wang dit recevoir souvent des questions de banquiers africains à savoir quand UnionPay commencera ses opérations dans leurs pays.

Un engagement bénéfque

D'accord avec l'idée de « long terme » émise par Leiter,Charles Wang dit que la Chine considère l'Afrique comme un ami et un frère, et qu'elle offre son aide à l'allègement de la pauvreté et à l'éducation.

« Les entreprises chinoises construisent des hôpitaux, des écoles et des infrastructures en Afrique pour aider les communautés locales », dit Wang, ajoutant qu'elles offrent aussi des prêts à seulement 2 ou 5 % d'intérêt.

Selon Wang, l'investissement chinois en Afrique n'est pas alimenté par le désir de proft mais par celui de construire des relations avec l'Afrique et de l'aider à se développer. « J'ai appris à l'école que l'Afrique était un pays ami et frère », dit-il.

Dans les années 1980 et 90, les gens disaient, selon Wang, que la richesse vient par la route. Comprenant l'importance d'établir des infrastructures pour engendrer le développement économique, c'est justement ce que fait la Chine sur le continent, dit-il.

« Les Africains ont réellement bénéfcié de l'investissement chinois », a signalé Leiter, ajoutant que la Chine construit des routes et des aéroports partout en Afrique. À Harare, la Chine a construit les routes qu'on attendait depuis vingt-cinq ans. » cA