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FCSA : l’heure du bilan

2022-02-19parLIUTING

中国与非洲(法文版) 2022年2期

par LIU TING

La 8eConférence ministérielle du FCSA, qui s’est tenue fin novembre 2021 au Sénégal, a donné le cap du développement des relations sino-africaines au cours des trois prochaines années et au-delà. À cette occasion,Abdallah Abdillahi Miguil, doyen par intérim du Corps diplomatique africain et ambassadeur de Djibouti en Chine, a accordé une entrevue àCHINAFRIQUE. Il s’est exprimé sur la tenue du FCSA à Dakar et sur les relations sino-africaines.

CHINAFRIQUE : La 8e Conférence ministérielle du FCSA s’est tenue à Dakar du 29 au 30 novembre. Que pensez-vous des acquis de cette rencontre ? Quels aspects ont plus particulièrement attiré votre attention ?

Abdallah Abdillahi Miguil :Les résultats obtenus sont à la hauteur de nos attentes. Pour la première fois, le Corps diplomatique africain en Chine a pleinement travaillé avec le ministère des Affaires étrangères et le ministère du Commerce pour la mise en œuvre des huit initiatives majeures. Il a également fait le bilan des résultats obtenus au Sommet de Beijing, et réfléchi aux grands projets et orientations de notre coopération prioritaire.

Dans la perspective de la Vision 2035 de la coopération Chine-Afrique, la Chine s’est engagée solidairement au côté des nations africaines avec neuf programmes allant de la santé, à la réduction de la pauvreté, en passant par le développement de l’agriculture, la promotion du commerce, la promotion de l’investissement, l’innovation numérique, le développement vert, le renforcement des capacités, les échanges humains et culturels ainsi que la paix et la sécurité. Personnellement, je qualifierais notre coopération avec la Chine de dynamique, amicale, sincère et qui reflète parfaitement nos priorités africaines. Ainsi, nous comptons renforcer davantage cette coopération par la mise en place d’un mécanisme permanent de concertation et de suivi des engagements et des résultats obtenus lors de la 8eConférence ministérielle du FCSA à Dakar, mais également en réfléchissant à la 9econférence qui se tiendra dans trois ans.

Abdallah Abdillahi Miguil (YU JIE)

En tant que doyen par intérim du Corps diplomatique africain et ambassadeur de Djibouti en Chine, comment comptez-vous favoriser la mise en œuvre des engagements et des initiatives pris au cours de cette réunion ?

Le FCSA épouse parfaitement les priorités de l’Agenda 2063 de l’UA, et le travail entamé aujourd’hui par les deux parties va dans ce sens. Nous pensons continuer dans un esprit d’amitié et de renforcement de nos liens, afin que tout le travail important réalisé ces deux dernières décennies, puisse permettre à l’Afrique de concrétiser ses aspirations en 2063, et d’atteindre un niveau de développement qui pourra lui permettre d’être en concurrence sur tous les plans avec les autres continents. C’est dans cet esprit que j’ai initié, au nom du Corps diplomatique africain, un symposium le 18 janvier à Beijing, en collaboration étroite avec le ministère chinois des Affaires étrangères et la Représentation des Nations unies sur le plan technique. Ce symposium offre un cadre de réflexion à la mise en œuvre des résultats obtenus lors de la 8e Conférence ministérielle du FCSA. Cela a pour objectif de garder cette flamme intacte, mais également de réfléchir à la façon d’impliquer le Système des Nations unies. Ce système est, par essence, l’émanation de nos États par le biais de ses représentations au niveau national dans le renforcement des capacités des récipiendaires.

Djibouti a été l’un des premiers pays africains à répondre à l’ICR. À l’heure actuelle, quels résultats les deux pays ont-ils obtenus dans le cadre de cette initiative ? Quels sont les projets en cours et à venir ?

Des vaccins contre la COVID-19 à destination de Djibouti sont chargés à Beijing, le 13 mars 2021. (CNSPHOTO)

En juin 2012, le Président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, était venu en Chine sur invitation du Président chinois en vue de participer à la 5eConférence ministérielle du FCSA. Il avait signé à cette occasion un accord de partenariat stratégique avec la Chine, faisant de Djibouti l’un des premiers pays africains à répondre à cette initiative. Dès lors, beaucoup de projets ont été initiés à Djibouti tels que la construction des ports, du premier chemin de fer électrique africain reliant Djibouti à l’Éthiopie, de la plus grande zone franche en Afrique, etc.

Nous sommes actuellement en train de travailler afin que, dans le cadre du FCSA, la place financière et bancaire de Djibouti puisse capter une partie des flux financiers entre la Chine et l’Afrique. D’autre part, nous sommes également en train de faire en sorte d’attirer le maximum d’entreprises chinoises dans notre zone franche, qui est la plus grande d’Afrique. Notre ambition est de faire de Djibouti un endroit privilégié, où les Africains pourront venir acheter des produits chinois plus facilement et sans contrainte.

L’autre engagement avec les ports que nous avons construits et que nous sommes en train de construire, est de faire de Djibouti un centre du trafic maritime international. Notre objectif de devenir un hub de transbordement et une base logistique se fera en captant une partie des marchandises chinoises transitant vers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, mais également en sens inverse.

Vous êtes en poste en Chine depuis 2011. Vous y avez visité de nombreuses villes et été témoin de l’évolution et des changements du pays au cours des dix dernières années. Quels sont ceux qui vous ont le plus touché ? Comment expliquez-vous ces changements ?

La Chine est un pays-continent. Le développement initié par les autorités chinoises m’a fortement impressionné, notamment sur le plan des infrastructures. Je pense aux routes, au chemin de fer, aux aéroports, aux ports, etc. Sur le plan social, la construction de logements, l’éducation, la formation professionnelle et la couverture sanitaire ont été menés avec brio pour une population avoisinant 1,5 milliard de personnes. Ces succès se retrouvent également dans l’industrie et la recherche. La Chine a fait un grand bond en avant sur tous les plans, principalement sur ces 40 dernières années.

Certains pensent que la faiblesse de l’Afrique réside dans le fait que le continent est composé de 54 pays. Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que cette diversité est une richesse et que nous sommes en train de réunir toutes nos forces à travers le parapluie de l’UA pour parler d’une seule voix, et traiter d’égal à égal avec les autres puissances continentales. Le développement de la Chine est une source d’inspiration. Elle dispose d’un leadership visionnaire et patriote, qui a mis en place une gouvernance puissante au service de son pays et de son peuple. Elle a également érigé la lutte contre la corruption et la pauvreté en priorité nationale, et a réveillé l’esprit patriotique des Chinois. Il me serait difficile d’énumérer toutes les réalisations de la Chine, mais il s’agit d’un exemple, de toute évidence. CA