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Le Soudan réalise un sans-faute

2017-09-18

中国与非洲(法文版) 2017年9期

Le Soudan réalise un sans-faute

Un étudiant soudanais remporte le grand prix lors de la compétition de langue chinoise « Passerelle vers le chinois » par François Dubé

Mohammed Elmoiez (à droite) célèbre sa victoire lors de « Passerelle vers le chinois » avec les autres participants.

Ghofran Shamseldin (à droite) reçoit son certificat d’aptitude des mains de la présentatrice du JT Hai Xia (au milieu).

C’était une soirée mémorable pour Mohammed EImoiez, qui a été couronné champion de Ia 16ecompétition internationale de langue chinoise « PassereIIe vers Ie chinois », Ie 12 août à Changsha, dans la province du Hunan au centre de la Chine. C’était la première fois qu’un participant africain remportait le prestigieux évènement.

L’étudiant soudanais de troisième année à la Faculté des arts de l’Université de Khartoum, dont le nom chinois est Zhao Zhihang, a impressionné à la fois les juges et le public avec sa maîtrise presque parfaite de la langue chinoise. Bien qu’ayant reçu le plus haut score parmi Ies 145 participants venus de 112 pays, Ie jeune homme de 19 ans demeure humble.

« Ma famille m’a toujours encouragé à apprendre le chinois. Sans eux, je ne serais pas ici ce soir. Ils pensent que la Chine est un pays majestueux avec une longue histoire et une cuIture muItimiIIénaire », a dit Mohammed àCHINAFRIQUE, peu de temps après Ia fin du concours. Au-delà d’une occasion pour Mohammed de montrer ses excellentes compétences linguistiques, Ia compétition a égaIement confirmé I’importance croissante du chinois dans son pays, le Soudan.

À toute épreuve

Organisée chaque année depuis 2002 par Ie Bureau national pour l’enseignement du chinois langue étrangère et le gouvernement provincial du Hunan, « PassereIIe vers Ie chinois » est une chance pour Ies jeunes du monde entier de participer à une expérience culturelle extraordinaire pendant un mois.Arrivés en Chine au début juillet, les jeunes ont participé à une série de tours éliminatoires successifs. Tout au long de la compétition, ils ont bavardé, ri, chanté et pleuré en chinois, faisant tomber les barrières de la langue.

« Je me suis fait beaucoup d’amis parmi tous les gens qui sont venus participer à cette compétition de partout au monde, et ils sont devenus comme ma deuxième famiIIe, a dit EImoiez, qui est né à Dubaï, mais qui a grandi à Khartoum. Peu importe qui gagne ou perd, nous resterons toujours des amis. »

À Ia fin, iI ne restait que cinq finaIistes, chacun représentant un continent : Zhao Zhihang (Mohammed EImoiez) du Soudan, Sha Mier (Bin Muhamad Shahmeer) de Malaisie, Liu Siyuan (Anne-Aelis Myriam) d’Australie, Mu Chenpeng (Daniel Patrick) des États-Unis et He Bende (Bernhard Bende) d’Allemagne. Le 12 août, Mohammed et Ies quatre autres finaIistes se sont affrontés sur scène devant les caméras de Hunan Télévision. Face à un barrage de questions, ils ont démontré leurs compétences linguistiques et leur amour de la langue et de la culture chinoises les uns après les autres.

Mohammed a placé la barre haute en présentant un rap en chinois sur I’importance des « câIins », démontrant son attitude positive et enjouée. Sa performance décontractée a conquis le cœur des juges et du public.

« Au début, j’étais intimidé par Ies autres finaIistes. Je n’ai jamais pensé que leur niveau de chinois serait aussi bon », a-t-iI dit àCHINAFRIQUE.

Mais c’est véritablement sa vaste connaissance de la culture chinoise qui a mené Mohammed à la victoire contre Sha Mier. Sans une seconde d’hésitation, il a répondu correctement à une série de questions précises qui feraient hésiter même les sinologues les plus experts. Mohammed, qui est retourné au Soudan quelques heures seulement après la compétition, explique que son retour en Chine ne saurait tarder. En tant que gagnant, il a obtenu une bourse complète pour poursuivre sa maîtrise dans l’une des meilleures universités du pays.

« Je reviendrai en Chine l’année prochaine et j’utiliserai la bourse que j’ai obtenue en tant que gagnant pour postuler à l’Université des langues étrangères de Beijing, a-t-il déclaré. C’est l’une des meilleures universités linguistiques du monde, et si j’ai de la chance, je veux y faire mon doctorat aussi. »

L’étoile de la soirée

Mais Mohammed n’était pas le seul Soudanais à briller sur scène ce soir-là. Pour beaucoup, sa compatriote Ghofran Shamseldin, Li Can de son nom chinois, a volé la vedette.

Sur scène, Ia vedette jeune fiIIe de 17 ans, aveugIe de naissance, a raconté au public, dans un chinois exceptionnel pour son âge, son plus grand rêve : devenir interprète de langue chinoise. « Beaucoup de gens m’ont dit que ce n’était pas possible à cause de mon handicap, beaucoup ont essayé de me décourager d’apprendre Ie chinois, mais je ne Ies ai pas écoutés ».

Ne reculant devant rien, elle s’est inscrite à des cours de chinois à l’Institut Confucius de l’Université de Khartoum, où elle étudie quatre heures par jour. Incapable de lire ou d’écrire, elle s’est mise au chant pour perfectionner sa connaissance de la langue. Elle s’est ensuite lancée dans une interprétation impeccable de la chansonInvisible Wingsd’Angela Chang, dont les paroles incarnent parfaitement sa détermination.

Dans ce qui a été le moment le plus émotif de la soirée, Ghofran a été informée qu’elle avait passé le test de compétence de chinois de niveau trois, lui permettant de réaliser son rêve de longue date. En larmes, la jeune fiIIe a reçu sur pIace son certificat des mains de la présentatrice de nouvelle vedette Hai Xia.

« Si vous suivez vos rêves, vous pourrez trouver Ie sens de Ia vie. Nos rêves signifient des choses différentes pour chacun d’entre nous, mais j’espère que cette compétition pourra rendre notre monde plus paisibIe et pIus harmonieux », a décIaré Xu JiaIu, ancien directeur du Collège de langue et de culture chinoises de l’Université normale de Beijing, encourageant les participants à suivre l’exemple de Ghofran.

EImoiez s’est dit impressionné par Ia persistance de Ghofran face à tant de difficuItés. « Je I’admire vraiment, car elle ne peut que parler et écouter pour apprendre le chinois. À sa place, je pense que beaucoup de gens auraient abandonné et cessé de faire ce qu’iIs aiment », a-t-iI décIaré. CA

Pour vos commentaires : francoisdube@chinafrica.cn