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NBD : un nouveau venu dans la cour des grands

2017-09-18

中国与非洲(法文版) 2017年9期

NBD : un nouveau venu dans la cour des grands

La NBD des BRICS, une plate-forme financière pour aider les économies émergentes par Hou Weili

LES toits de la Zone industrielles de Lingang à Shanghai ne servent pas qu’à recouvrir les usines et les entrepôts car depuis le mois d’août, des panneaux soIaires y ont été instaIIés afin de générer de I’énergie pour les entreprises et les foyers environnants.

Ce projet inaugural dans les énergies nouvelles a été financé en 2016 par Ia NouveIIe banque de déveIoppement (NBD) des BRICS, une institution financière multilatérale internationale cofondée par les pays BRICS. « Les stations photovoltaïques sur les toits avec leur capacité de 100 kW vont réduire les émissions de dioxyde de carbone de 88 360 tonnes », a indiqué Wang Tai, vice-directeur général de Shanghai Hongbo New Energy DeveIopment Ltd., qui a bénéficié du premier prêt chinois de la NBD et est maître d’œuvre du projet.

La priorité à la protection de l’environnement

La protection de l’environnement est une priorité de la NBD. D’après Leslie Maasdorp, vice-président et directeur financier de Ia NBD, 50 % du capitaI sera Ievé via l’émission d’obligations vertes pour des projets relatifs à l’environnement. C’est une modalité effective pour soutenir les projets à long terme d’économie d’énergie et respectueux de l’environnement en empruntant à des taux faibles, a-t-il noté.

Pour garantir l’allocation concrète des capitaux dans le secteur environnemental et du développement des infrastructures, la NBD a dressé une liste des priorités pour chacun des pays BRICS. Pour la Chine, l’urbanisation est une tâche à Iong terme difficiIe qui doit être effectuée de manière durable. Les projets d’infrastructure vert et à faible teneur en carbone sont une nécessité. Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine – la Banque centrale du pays – a fait savoir en 2016 que Ia Chine avait besoin de 600 milliards de dollars d’investissements dans la protection et la restauration environnementale, l’exploration et les applications dans les énergies nouvelles, l’amélioration de I’efficacité énergétique et Ies transports verts.

Grâce aux obligations vertes, l’Afrique du Sud a fait des énergies vertes une de ses priorités. Parmi les prêts accordés par Ia NBD en 2016, on trouve un financement à Eskom, le plus grand fournisseur d’électricité du pays, avec près de 95 % de I’éIectricité consommée du pays et 45 % de Ia consommation en Afrique. Le prêt de 180 miIIions de doIIars Iui permettra d’investir dans des projets d’énergie renouvelable et devrait réduire Ies émissions de dioxyde de carbone de 2 miIIions de tonnes, d’après la banque.

Cette institution financière cofondée par Ies économies émergentes a pour objectif d’aider les pays membres à prospérer dans la voie du développement durable plutôt que de parvenir à une croissance du PIB au prix de la pollution de l’environnement, a déclaré Zhan Shu, conseiller auprès de la NBD.

Un moteur économique

Le ralentissement économique actuel en Chine et la récession dans les autres pays des BRICS a jeté une ombre sur les perspectives de la coopération des BRICS. M. Maasdorp estime cependant que la coopération ne sera pas menacée, mais au contraire renforcée à court terme dans le contexte d’une économie stagnante.

Selon lui, la banque adopte une perspective à long terme qui favorise les projets d’infrastructure générant des rendements sur une longue période. « Sur le court terme, la banque est un investisseur avec une bonne assise financière. Ce n’est qu’en accroissant Ies investissements dans le secteur des infrastructures que la banque pourra aider les économies en récession à renouer rapidement avec Ia reprise. »

Pour faciliter les projets en Afrique du Sud, la NBD a ouvert une succursale régionale à Johannesburg en août. « Cela va permettre d’accroître la sphère d’influence de Ia banque dans toute I’Afrique », a noté Xu Xiujun, chercheur spécialisé dans la NBD à l’Institut des études d’économie et de politique mondiales relevant de l’Académie des Sciences sociales de Chine.

Le renminbi est utilisé dans de nombreux pays en développement.

De plus en plus de pays africains pourraient adhérer à la NBD, car elle prévoit de s’ouvrir à de nouveaux membres à l’avenir. Bien que le continent soit confronté à des défis gigantesques dans Ie financement des infrastructures, il abrite des économies dynamiques comme le Nigéria et l’Éthiopie. « Avec l’arrivée de nouveaux membres, la banque sera plus puissante et jouera mieux son rôIe d’institution financière muItiIatéraIe de déveIoppement », a remarqué M. Xu. II a aussi noté qu’il était important que la banque obtienne une notation élevée des agences de notations internationaIes et accroisse Ies financements en devises des pays membres. Actuellement, les notations les plus élevées ont été accordées par les agences chinoises Chengxin International Credit Rating et China Lianhe Credit Rating, mais pas par des agences de notation internationales.

Faciliter l’internationalisation du renminbi

La NBD est Ia première institution financière internationale dont le siège se trouve en Chine, mais cela ne signifie pas que Ia Chine domine, d’après M. Maasdorp. « Shanghai a été choisie car c’est un centre financier important et cela attirera l’attention mondiale en termes financiers », a-t-iI remarqué. En fait, Ies droits de vote sont répartis à part égale entre les cinq pays signataires, qui contribuent à hauteur de 10 milliards de doIIars au capitaI initiaI de 50 miIIiards de doIIars.

Fan Yongming, directeur du Centre d’étude des pays BRICS de l’Université de Fudan, estime que cette disposition permettra de donner aux pays en développement une plus grande voix au chapitre dans Ies systèmes monétaires et financiers internationaux, ainsi qu’une diversification. « La création de Ia NBD va faciliter l’internationalisation du renminbi en fournissant une plate-forme pour la circulation de la devise », a-t-iI dit. Et d’expIiquer que Ia banque émet des obIigations sur Ie marché financier internationaI. « Les obligations libellées en renminbi étant souscrites par des investisseurs internationaux à grande échelle, cela fait progresser le processus d’internationalisation de Ia devise. »

La NBD va aussi fournir des services de banque commerciale, comme le règlement des transactions. « L’accroissement de la part du renminbi dans le règlement des transactions internationales est aussi un facteur important de I’internationaIisation », seIon M. Fan. Et d’ajouter que la NBD ne remplace pas les institutions internationales ou régionales actuelles, mais les complète et fait progresser les réformes des mécanismes financiers internationaux. « La NBD et les autres institutions sont davantage des partenaires que des concurrents. C’est la coopération et la concurrence qui font avancer les réformes des mécanismes actuels et permettent d’attirer l’attention des institutions internationales établies sur les économies émergentes. » CA

Pour vos commentaires : houweili@chinafrica.cn