APP下载

Danse colombe, danse !

2017-08-08unmetteurenscnededansechinoistravailleavecdespartenairesafricainspourpromouvoirlesartsetlaculturelocauxparCuiXiaoqin

中国与非洲(法文版) 2017年7期

un metteur en scène de danse chinois travaille avec des partenaires africains pour promouvoir les arts et la culture locaux par Cui Xiaoqin

Danse colombe, danse !

un metteur en scène de danse chinois travaille avec des partenaires africains pour promouvoir les arts et la culture locaux par Cui Xiaoqin

CE n’est pas un secret : la danse rapproche lesgens, peu importe leurs origines. Lin Hai, un danseur et réalisateur chinois, le sait mieux que quiconque. Depuis qu’il a mis en scène des spectacles de danse en Érythrée et en République centrafricaine, l’artiste se sent un lien étroit avec le continent.

« J’ai été profondément marqué par mon expérience en Afrique, et j’ai l’intention de mettre en scène plus de spectacles de danse africaines à l’avenir », a déclaré Lin àCHINAFRIQUE.

Une expérience qui remonte, entre autres, à février 2011, avec son voyage en Érythrée. Il allait alors y diriger une importante représentation. Après un vol de plus de 20 heures, il se sentait étrangement stressé. De ce même stress qu’il ressent avant de monter sur scène...

À ce moment-là, Lin avait été chargé par le gouvernement érythréen de diriger un spectacle de danse à grande échelle, pour l’événement culturel le plus important du pays : l’Exposition du Festival Érythrée 2011, qui se tiendrait dans la capitale Asmara en août.

Mais au-delà de sa nervosité, l’artiste savait qu’il avait les épaules pour s’en charger, d’autant que des metteurs en scène érythréens étaient désireux de travailler avec lui sur le projet.

« L’Afrique est riche en art et en culture originels, qui sont des ressources artistiques précieuses. Chaque fois que je me rends sur le continent, j’espère travailler avec mes partenaires locaux pour mieux exploiter ces ressources », expose Lin.

Des débuts prometteurs

Déjà en 2006, il avait été invité par la République centrafricaine.

« J’ai été amené à diriger un groupe de gymnastes pour célébrer la 46eJournée de l’Indépendance du pays », se souvient Lin. En collaboration avec des troupes artistiques locales, Lin avait alors ajouté divers éléments aux célébrations, créant un spectacle vivant, dynamique et qui ref l était pleinement la thématique.

Après trois mois de répétition, le spectacle a connu un franc succès. Un succès qui a contribué à la notoriété du metteur en scène sur le continent, et lui a valu, deux ans plus tard, une première invitation du gouvernement érythréen pour composer un spectacle de célébration de l’indépendance du pays.

« Avant chaque représentation, je fais de nombreuses recherches sur la culture, les coutumes, le contexte de l’événement et l’histoire du pays pour m’en inspirer dans la composition du spectacle. »

C’est ainsi qu’il f i nit par participer au plus grand festival d’Érythrée en 2011. Avec des chorégraphies inédites, près de 4 000 danseurs, la performance s’est avérée être une véritable fête visuelle.

« Le spectacle était intituléDésir de paix. J’ai utilisé les symboles traditionnels érythréens pour exprimer cette aspiration, comme la branche d’olivier et la colombe », explique Lin.

Lin joue avec son collègue Erythréen.

« La danse est une langue artistique qui peut exprimer non seulement des thèmes politiques, mais aussi les sentiments d’un peuple moderne », a déclaré Lin. Les retours ont d’ailleurs été relativement positifs.

L’Afrique est riche en art et en culture originels, qui sont des ressources artistiques précieuses. Chaque fois que je me rends sur le continent, j’espère travailler avec mes partenaires locaux pour mieux exploiter ces ressources.

Lin Hai, directeur artistique

Valse à deux temps

Mais peut-être plus important encore, Lin met l’accent sur l’échange avec ses collègues locaux. Pourtant, la barrière de la langue reste un obstacle majeur.

L’Érythrée compte neuf groupes ethniques, chacun d’entre eux avec sa culture et son art. Avec un seul interprète, la collaboration n’a donc pas toujours été évidente. Et pendant un temps, Lin s’est chargé de tout : de la sélection du thème, aux arrangements de danse, en passant par l’éclairage.

Heureusement, Lin a formé un certain nombre de réalisateurs érythréens avec lesquels il a travaillé en 2008. En 2011, ses étudiants étaient désormais devenus ses partenaires, jouant un rôle clé dans les préparatifs du festival.

Désiré Kolingba, alors ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture de la République centrafricaine, a commenté : « comme le disent les Chinois, ’mieux vaut apprendre à quelqu’un comment pêcher que de lui donner un poisson’, Lin a formé des réalisateurs de danse pour notre pays, qui favorisera le développement des arts du spectacle à l’échelle nationale. » souhaite que de telles performances puissent aider à répandre la culture africaine et apporter des retours fi nanciers pour améliorer les moyens de subsistance des artistes africains. CA

Pour vos commentaires : cuixiaoqin@chinafrica.cn

Apprendre les uns des autres

Les Africains ont fait des efforts pour préserver l’identité de la culture ethnique, ce qui a beaucoup impressionné Lin. Lors de la performance, dans un parc national, chacun des groupes ethniques du pays a eu son stand pour présenter certains aspects de sa culture.

Au cours des dernières années, les autorités chinoises ont fait des efforts pour promouvoir et préserver le patrimoine culturel immatériel de la Chine. Mais le chemin est encore long.

« Il est bon de développer des produits touristiques culturels, et nous devons combiner le patrimoine culturel avec le développement économique. Mais dans ce processus, nous devons veiller au risque de commercialisation trop exagérée », a déclaré Lin, ajoutant que l’esprit africain de protection de la culture ethnique est un exemple dont la Chine peut apprendre.

Selon lui, la richesse de l’art et de la culture originale de l’Afrique n’est pas encore complètement découverte. Il

Lin avec ses élèves.