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Le choix du bon sens économique

2017-08-08avecinitiativedesnouvellesRoutesdelasoieleXinjiangetnotammentlavilledeKhorgosattirentsormaisdenombreuxentrepreneursparLiXiaoyu

中国与非洲(法文版) 2017年7期

avec l’initiative des « nouvelles Routes de la soie », le Xinjiang, et notamment la ville de Khorgos, attirent désormais de nombreux entrepreneurs par Li Xiaoyu

Le choix du bon sens économique

avec l’initiative des « nouvelles Routes de la soie », le Xinjiang, et notamment la ville de Khorgos, attirent désormais de nombreux entrepreneurs par Li Xiaoyu

AnCiEnnEMEnT basé à Shenzhen, dans le sudest de la Chine, le fabricant de robots industriels Boshihao Electronics a récemment délocalisé toutes ses chaînes de fabrication à Khorgos, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, au nord-ouest du pays. Or, le choix de Boshihao est loin d’être un cas particulier. Selon les statistiques du Bureau local des impôts, jusqu’en mars 2017, plus de 6 000 entreprises ont été enregistrées à Khorgos, soit plus de dix fois qu’il y a cinq ans. À quoi est due cette recrudescence massive de délocalisations dans le Xinjiang en général, et à Khorgos en particulier ?

Des avantages géostratégiques considérables

Au départ, la proposition de délocaliser à Khorgos a pourtant suscité de vives réticences chez les hauts responsables de Boshihao, se souvient Min Jianbo, le directeur général. « À leurs yeux, le Xinjiang était trop éloigné et pas assez familier. » Le propos correspond en fait à l’image de celui-ci, généralement présenté comme l’archétype de la périphérie chinoise en raison de son enclavement. « C’est l’initiative des ‘Nouvelles Routes de la soie’ qui nous fait réf l échir de nouveau sur le rôle géostratégique particulier du Xinjiang », aff i rme M. Min, dont les ateliers de fabrication emploient désormais près de 200 locaux, dont la moitié sont ouïgours, kazakhs et membres d’autres minorités.

En fait, situé au centre de l’Asie et frontalier de huit pays, le Xinjiang joue le rôle de « tête de pont » dans l’ouverture vers l’ouest du pays. À l’est de la région, vivent 1,3 milliard de Chinois, tandis que la population étrangère à l’ouest de celle-ci atteint sensiblement le même nombre. Selon le directeur général, l’entreprise a beaucoup à tirer de ces avantages géostratégiques. « Khorgos se trouve au cœur des infrastructures reliant la Chine aux pays situés le long de la Ceinture économique de la Route de la soie. En s’y implantant, nous pouvons servir plus eff i cacement nos clients », explique-t-il, alors que l’entreprise exporte 70 % de sa production à l’étranger. De fait, si la Russie reste son marché principal, la position frontalière de Khorgos peut permettre à Boshihao d’atteindre les marchés d’Asie centrale et du Moyen-Orient, précise encore le directeur.

Par ailleurs, la mise en service de la ligne de fret ferroviaire qui relie la Chine à l’Europe, et qui passe par Khorgos, renforce M. Min dans son choix. « Avec ce train, mon entreprise sera plus compétitive, car la livraison peut s’effectuer plus rapidement. » Avant cela, les produits devaient être transportés par voie maritime en 90 jours avant d’atteindre leur destination. Avec la voie ferrée, les marchandises pourront maintenant être acheminées de Khorgos en Russie en seulement deux semaines. « La réduction du délai de livraison accélérera la circulation des fonds et atténuera considérablement les pressions sur la capacité d’autof i nancement de la société », indique M. Min.

Khorgos se trouve au cœur des infrastructures reliant la Chine aux pays situés le long de la Ceinture économique de la Route de la soie. en s’y implantant, nous pouvons servir plus eff i cacement nos clients.

Min Jianbo, directeur général de l’entreprise Boshihao Electronics

Multiplication des politiques préférentielles

Mais en dépit de cet avantage stratégique considérable, il ne s’agit pas là de la seule raison qui a incité Boshihao à s’installer à Khorgos. « En s’y implantant, notre société bénéf i cie d’une exonération d’impôt sur les bénéf i ces pendant cinq ans, et d’un allègement f i scal pendant cinq années supplémentaires. Cette politique f i scale est évidemment très intéressante pour nous », aff i rme encore le directeur. Une analyse conf i rmée par les statistiquesdu Bureau local des impôts, qui révèlent qu’en 2016, le montant de l’exemption et de la réduction d’impôts pour les entreprises enregistrées à Khorgos s’est élevé à 3,2 milliards de yuans (470 millions de dollars).

Un ouvrier Ouïgour dans une usine de textile de la ville d’Aksu.

Concernant la ville de Khorgos, c’est à la fois un port sec centenaire, à la frontière de Kazakhstan, une zone économique spéciale, et la plus jeune ville de Chine, créée en juillet 2014. On y trouve aussi la première zone de libre-échange transfrontalière du pays, à savoir le Centre international de coopération frontalière (CICF) Chine-Kazakhstan. La multiplication des statuts particuliers en fait naturellement une zone jouissant de nombreuses politiques préférentielles.

Mais les gros entrepreneurs comme M. Min ne sont pas les seuls à en bénéf i cier. Beaucoup de petits commerçants y trouvent également leur compte. Pan Chunyan en fait partie. La revendeuse de vêtements du Zhejiang monte actuellement une boutique hors taxes de 2 000 m2dans le CICF. « Les clients sont tellement nombreux que l’on n’a pas à faire de la publicité », indique-t-elle àCHINAFRIQUE. En fait, chaque jour, une dizaine de milliers de personnes fréquentent sa boutique, dont le chiffre d’affaires quotidien atteint près de 8 000 yuans (1 200 dollars). La plupart de ses clients, expliquet-elle, sont originaires des pays d’Asie centrale, comme le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, qui trouvaient autrefois peu commode de faire du commerce en Chine à cause des problèmes liés au visa. Or, aujourd’hui, pour entrer dans le CICF, les commerçants de ces pays ont simplement besoin de leur passeport.

Aujourd’hui, grâce à ce type de mesures, le CICF a déjà donné d’excellents résultats, comme le conf i rment les chiffres : depuis la création du centre en 2012, le nombre de visiteurs n’a cessé d’augmenté, passant de 320 000 en 2013, à 5 millions en 2016.

Un service administratif eff i cace

Par ailleurs, l’eff i cacité de l’administration locale a beaucoup impressionné M. Min. « En dix minutes, on peut achever son inscription au registre du commerce. C’est très pratique. » D’après Guo Jianbin, directeur adjoint du Comité de gestion de la Zone de développement économique de Khorgos, la ville a investi 70 millions de yuans (10,3 millions de dollars) pour mettre en place un nouveau centre de service administratif, af i n de traiter eff i cacement les multiples demandes.

À cet égard, Yu Chengzhong, directeur général de l’entreprise Jinyi International Trade, a également beaucoup à dire. Tous les jours, près de 50 camions venus du Kazakhstan et d’autres pays, chargent des tonnes de fruits et légumes dans ses entrepôts. « Aujourd’hui, les fruits chargés à Khorgos le matin peuvent atteindre la table des consommateurs au Kazakhstan pour le dîner le soir même », précise M. Yu. « C’était inconcevable autrefois. » En effet, il fallait souvent plusieurs jours pour dédouaner des produits. Les fruits et les légumes étaient alors perdus. Mais aujourd’hui, les déclarations de douane peuvent être effectuées en ligne et l’inspection se fait directement aux entrepôts de l’entreprise, raccourcissant grandement le processus.

Pour conclure, M. Min lance cette comparaison : « l’initiative des ‘Nouvelles Routes de la soie’ serait un timonier, et notre entreprise, un marin qui suit sa direction pour braver vents et marées. Khorgos change à chaque seconde. Avec l’initiative, nous sommes persuadés que la ville deviendra le Shenzhen de l’avenir ». CA

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn