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UA : s’intégrer économiquement

2017-08-08

中国与非洲(法文版) 2017年7期

UA : s’intégrer économiquement

Qi Kai

l’ua et les pays africains sont confrontés à un scénario mondial qui a changé sur deux aspects. tout d’abord, le 28esommet de l’ua a entériné le retour du Maroc, après son retrait en 1984. deuxièmement, l’ua et d’autres organisations régionales sont confrontées au danger d’un protectionnisme imminent. Qi Kai, chercheur à l’académie des sciences sociales de Beijing, examine la façon dont les discussions au 29esommet de l’ua qui se déroule ce mois-ci à addis-abeba, en éthiopie, pourraient accentuer les progrès de l’ua, pour parvenir à une afrique intégrée, prospère et pacif i ée. À quels déf i s l’UA sera-t-elle confrontée dans le processus ? découvrez son analyse dans l’extrait suivant.

LES nations africaines ont créé l’Organisation de l’unité africaine, le prédécesseur de l’Union africaine (UA), en 1963, inaugurant une nouvelle ère d’exploration de l’intégration économique continentale, après avoir acquis l’indépendance. Les efforts ont été conduits dans une optique de panafricanisme qui prône l’unité et la solidarité entre tous les africains. Selon les panafricains, l’intégration est la vision ultime ainsi que la garantie de la prospérité.

Dans les années 1960, les pays africains ont activement encouragé la création d’organisations régionales de coopération économique. Ces efforts comprennent un accord sur une union douanière, une zone monétaire unique et une politique unif i ée pour promouvoir les produits agricoles, comme le café et les arachides. En outre, cela comprend l’établissement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, de la Communauté économique des pays des Grands Lacs et de la Conférence de coordination du développement de l’Afrique australe, précurseur de la communauté du développement de l’Afrique australe dans les années 1970 et 1980. Toutefois, ces organisations ont été inf l uencées par les legs coloniaux, et n’étaient pas stables : les États membres se retiraient souvent sans prévenir. Par conséquent, le processus d’intégration a été très lent.

Dans les années 1990, les efforts visant à faire progresser l’intégration ont commencé à s’intensif i er. En 1991, le traité instituant la Communauté économique africaine, communément appelé traité d’Abuja, a été signé, établissant une feuille de route pour l’intégration économique continentale. Cela signif i ait aussi des progrès encourageants dans la mise en place d’un libre échange et de politiques coordonnées par-delà les frontières. En 2015, l’UA a adopté l’Agenda 2063 comme plan d’action à long terme pour réaliser la vision de transformer l’Afrique en un continent intégré, prospère et pacif i é d’ici à 50 ans.

Les défis à relever

À l’heure actuelle, l’intensif i cation des troubles dans certaines régions impacte les économies des pays africains, mettant en péril le processus d’intégration. De fait, l’UA doit faire face eff i cacement à plusieurs déf i s.

Premièrement, un terrorisme en provenance du Moyen-Orient est en train de pénétrer le continent. Typiquement, le soi-disant « État islamique » est le résultat de l’extrémisme religieux. Dans un tel contexte, le terrorisme inf i ltre l’Afrique, en particulier l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Est qui sont géographiquement proches du Moyen-Orient. Le groupe extrémiste nigérian Boko Haram et la faction militante de la Somalie Al-Shabaab, représentent une menace sérieuse à la stabilité politique et à la sécurité, et ont d’ores et déjà impacté les économies africaines.

Le 28eSommet de l’Union africaine s’est achevé à Addis-Abeba, le 31 janvier dernier, avec le retour du Maroc au sein de l’organisation.

Deuxièmement, certains pays africains demeurent trop dépendants des exportations d’énergie et sont facilement déstabilisés par un marché énergétique international déprimé. Les exportations pétrolières apportent habituellement des revenus considérables à l’Angola, au Nigeria et à la Libye. Toutefois, le cours du brut a chuté durant la deuxième moitié de 2014, ce qui a impacté le monde entier, l’Afrique n’étant pas une exception. Cette chute des prix s’est avérée être, non pas un simple accident, mais un long processus, sans signe d’amélioration à ce jour.

Troisièmement, alors que l’économie mondiale ralentit et que le protectionnisme augmente, certains pays développés vont réduire l’aide à l’Afrique. L’économie mondiale est maintenant confrontée à de multiples déf i s. Les pays développés restent englués dans une lente reprise, tandis que les taux de croissance des économies émergentes ralentissent également, entraînant une consommation d’énergie chroniquement faible. Le protectionnisme commercial sape les efforts de certains accords internationaux et régionaux de libre-échange. Les mécanismes de libre-échange de l’Organisation mondiale du commerce, de l’Union européenne (UE) et de la zone de libre-échange nord-américain ont été menacés, et les négociations de l’accord de Partenariat Trans-pacif i que sont bloquées. Depuis que Donald Trump est devenu Président des États-Unis, certains conservateurs extrêmes inf l uencent le commerce mondial. Le Brexit a intensif i é le différend sur le fait d’abolir ou non l’accord de libre-échange entre la Grande-Bretagne et l’UE, et il est possible que des guerres tarifaires, commerciales et monétaires éclatent entre les grandes économies mondiales. Compte tenu de ces facteurs, les pays développés se préoccupent de leurs propres intérêts et réduisent les budgets d’aide, se soustrayant à leur responsabilité envers l’Afrique et fermant les yeux sur les problèmes auxquels le continent est confronté.

Rôles futurs

Par rapport à d’autres organisations régionales existantes pour l’intégration économique, l’UA a beaucoup de mérites. D’une part, elle couvre l’ensemble du continent, ce qui représente un désir fort de consolider la solidarité entre les nations africaines. D’autre part, il s’agit d’une organisation régionale globale dont le programme politique va accélérer la coopération économique. Dans une communauté internationale de plus en plus complexe, l’UA devrait être responsable de l’ensemble du continent et jouer un rôle plus important dans l’avancement de l’intégration régionale, af i n que l’Afrique puisse avoir une voix plus forte sur la scène internationale.

Il est important pour l’UA de poursuivre fermement les principes de libre-échange et de lutter contre le protectionnisme. Il s’agit d’une grande famille de 55 membres, y compris des puissances régionales comme l’Égypte, des économies émergentes comme l’Afrique du Sud, et des nations riches en ressources comme le Nigeria. S’ils pouvaient s’unir pour parler d’une seule voix dans la communauté internationale, ils exerceront une in fl uence signifi cative sur les affaires mondiales. La mondialisation et le libre-échange sont toujours bénéf i ques. Les pays africains et l’UA devraient contenir les attaques contre les réalisations antérieures de la mondialisation et des mécanismes du commerce international. Autrement, l’intégration régionale sera gravement affaiblie.

Dans le même temps, il serait bon que l’UA renforce le soutien à l’éducation pour exploiter le grand potentiel des jeunes. L’Afrique bénéf i cie d’une plus-value démographique car elle compte environ 200 millions de jeunes, de 15 à 24 ans. Mais l’inconvénient est que cette frange de la population n’a pas toujours accès à une éducation poussée et manque encore de compétences techniques. En ce sens, l’UA peut créer un environnement favorable et améliorer le soutien à une meilleure éducation élémentaire et à la formation professionnelle. En réponse à l’escalade des menaces terroristes, l’UA peut promouvoir la mise en place d’un mécanisme unif i é de lutte contre le terrorisme, af i n de partager les renseignements et de coordonner les actions. De cette façon, ils pourraient contenir l’expansion de l’extrémisme religieux.

Plus encore, l’initiative des « Nouvelles Routes de la soie » demeure importante pour l’UA dans son optique d’intégration économique. En tant que promoteur de l’initiative, la Chine travaillera avec les pays africains avec un objectif commun de prospérité. Le pays soutient le continent pour réaliser la vision de la construction d’une Afrique intégrée, prospère et pacif i ée. De plus, les économies de la Chine et de l’Afrique sont très complémentaires. Les pays africains peuvent utiliser les capitaux, les technologies et l’expérience de la Chine pour mieux développer leurs propres économies. À cet égard, l’UA peut diriger la coopération avec la Chine et encourager ses membres à participer activement à l’initiative. CA