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Les enfants de travailleurs migrants

2017-01-04LaChinemetenplaceuneriedemesurespouraiderlesenfantsdontlesparentstravaillentdanslesvillesparXiaYuanyuan

中国与非洲(法文版) 2016年4期

La Chine met en place une série de mesures pour aider les enfants dont les parents travaillent dans les villes par Xia Yuanyuan

Les enfants de travailleurs migrants

La Chine met en place une série de mesures pour aider les enfants dont les parents travaillent dans les villes par Xia Yuanyuan

Pour résoudre ce problème, il est essentiel de permettre aux enfants de vivre avec leurs parents.

Zhang Xudong, chercheur au Centre de recherche chinois de l’enfance et de la jeunesse

LE 27 janvier, quand Zhang Meng arrive à

Daxiongma dans Ia province du Yunnan, au sud-ouest de Ia Chine, Ie petit viIIage sembIe désert. La pIupart des aduItes en âge de travaiIIer ont migré vers Ies viIIes à Ia recherche de meiIIeures opportunités, seuIs demeurent Ies très jeunes et Ies anciens. Sans agricuIteurs pour Ies cuItiver, Ies stériIes champs de maïs ne sèment que mé-IancoIie. Les enfants du viIIage, vivant sans Ia surveiIIance de Ieurs parents, viennent compIéter ce tabIeau de désoIation.

Ce sont Ies « enfants déIaissés » du pays. Leurs parents sont partis dans Ies viIIes, Ies Iaissant aux soins de Ieurs grands-parents ou autres parents avec peu de ressources pour Ies prendre en charge. Ces enfants manquent donc d’éducation, d’aptitudes sociaIes et d’assurance, souffrant souvent de probIèmes de déveIoppement. Mais Zhang, étudiant de I’Université normaIe de Tianjin et voIontaire dans une écoIe du viIIage, devrait voir Ia situation s’améIiorer. En effet, Ie 15 février, Ie ConseiI des affaires d’État a pubIié une série de mesures pour aider ces enfants désemparés. Pour assurer Ieur prise en charge et Ieur éducation, Ie texte fait appeI à Ia responsabiIité des parents et des gouvernements Iocaux.

contexte

Les medias chinois ont joué un rôIe essentieI dans Ia sensibiIisation du pubIic au sort de ces enfants. En janvier, I’histoire d’un garçon de 7 ans courant derrière une voiture en sangIots fait Ia Une des médias. Originaire de Ia province du Sichuan, au sud-ouest de Ia Chine, I’enfant tentait de retenir sa mère. Avant que ceIIe-ci ne monte dans Ia voiture, Ie garçon avait tenté en vain de s’accrocher à Ia main materneIIe : « Tu ne peux pas me traiter comme ça ! », criait I’enfant. MaIgré Ies cris et Ies Iarmes, sa mère, sans autre choix, monte dans Ia voiture pour aIIer travaiIIer en viIIe.

Les images de I’enfant en sangIots ont poussé Ies autorités à agir, d’autant pIus qu’eIIes rappeIaient une autre tragédie. En juin dernier, incapabIes de supporter Ie départ de Ieurs parents, quatre enfants de travaiIIeurs migrants de Ia même famiIIe décident de boire du pesticide dans ce qui sembIait être un pacte de suicide. Suite à ces morts, Ie Premier ministre Li Keqiang a demandé une enquête et exigé une pIus grande surveiIIance de ces enfants de Ia part des gouvernements.

Empêcher des tragédies

Des organisations spéciaIisées tentent de cerner I’ampIeur du probIème et de trouver des soIutions. SeIon un rapport de Ia Fédération nationaIe des femmes de Chine, pIus de 61 miIIions d’enfants étaient séparés de Ieurs parents dans Ies zones ruraIes en juin 2015. Soit 37,7 % de Ia popuIation infantiIe des zones ruraIes et 21,9 % de Ia popuIation infantiIe du pays. SeIon Ie Livre bIanc 2015 sur Ies enfants de travaiIIeurs migrants, ceux-ci font face à de sérieux troubIes psychoIogiques et émotionneIs, nuisant à Ieur déveIoppement. Cette étude a été menée en coIIaboration par I’ONG Sur Ia route de I’écoIe et un groupe de psychoIogues de I’Université normaIe de Beijing.

« Pour résoudre ce probIème, iI est essentieI de permettre aux enfants de vivre avec Ieurs parents », assure Zhang Xudong, chercheur au Centre de recherche chinois de I’enfance et de Ia jeunesse, une ONG travaiIIant à Ia promotion des droits des enfants et à Ieur bien-être. SeIon Ies mesures du ConseiI des affaires d’État, Ies parents sont Ies premiers responsabIes de Ia prise en charge de Ieurs enfants mineurs. Le texte stipuIe que Ies enfants âgés de moins de 16 ans ne doivent pas être séparés de Ieurs parents. Si un coupIe de migrants ne peut pas amener ses enfants, I’un des parents doit rester pour s’occuper d’eux. Si Ies deux doivent s’en aIIer, iIs doivent désigner un gardien responsabIe pour Ieurs enfants. Dans ce cas, iIs doivent rester en contact et visiter fréquemment Ies enfants pour s’assurer de Ieur santé mentaIe et de Ieur réussite scoIaire.

« C’est un probIème sociaI », affirme Tang Qiyun, directeur généraI du Groupe de voIontaires mobiIes desoutien à I’éducation, une organisation qui recrute des voIontaires pour enseigner dans Ies zones ruraIes où vivent Ies enfants déIaissés. « Les éIèves qui ne vivent pas avec Ieurs parents sont souvent déprimés, fermés émotionneIIement et détachés. IIs ont égaIement des probIèmes pour communiquer. Ces enfants ont besoin de I’aide et de I’attention de Ia société.

L’éducation est un important outiI pour aider Ies enfants à aIIer de I’avant. MaIheureusement, ces enfants habitent souvent avec Ieurs grands-parents, qui eux

mêmes ont reçu peu d’éducation et ne peuvent Ies aider avec Ieurs devoirs. Ces enfants ont donc des difficuItés et finissent généraIement par arrêter I’écoIe. Conscientes de ce probIème, Ies autorités ont mis en pIace des mesures pour pousser Ies gouvernements Iocaux à soutenir ces enfants. II a été demandé aux écoIes de fournir un bon environnement pour ces enfants et d’approfondir I’éducation en matière de santé mentaIe pour éviter Ies probIèmes psychoIogiques et comportementaux chez Ies pIus jeunes.

Une éducation salvatrice

Bien que Ies mesures insistent sur Ia responsabiIité primordiaIe des parents, eIIes poussent égaIement Ies gouvernements Iocaux et Ies comités de viIIage à rester informés sur Ie sort de ces enfants. Ceux-ci sont encouragés à contacter des organisations caritatives ou des associations de voIontaires pour fournir I’aide nécessaire aux enfants déIaissés. Zhang Meng a été envoyé à I’écoIe primaire de Daxiongma par Ie Groupe de voIontaires mobiIes de soutien à I’éducation : « Dans I’écoIe, 70 à 80 % des enfants ne vivent pas avec Ieurs parents. II y a pIus de 100 éIèves mais seuIement 4 professeurs », confie Zhang à CHINAFRIQUE.

Leurs parents sont pour eux des étrangers, qu’iIs voient une fois par an Iors de Ia Fête du printemps, Ie NouveI An chinois. Quand Ies pIus jeunes sont en âge d’aIIer à I’écoIe, iIs sont envoyés à I’écoIe primaire du viIIage. Cependant, Zhang constate que Ies enfants ont peu d’intérêt pour Ies études. « IIs ne se rendent pas compte de I’importance de I’écoIe puisque personne ne Ieur a jamais dit qu’iIs peuvent changer Ieur vie par I’éducation », regrette I’enseignant.

SeIon Tang, outre Ia surveiIIance accrue et I’attention portée à I’éducation de ces enfants, Ie gouvernement devrait égaIement s’attaquer aux inégaIités sociaIes qui sont à Ia racine du probIème et causent ces séparations forcées. « Pour permettre aux parents de vivre avec Ieurs enfants, Ie gouvernement devrait travaiIIer à réduire

I’écart de revenus entre Ies zones ruraIes et urbaines », affirme Tang. « Pour que Ies parents puissent travaiIIer près de chez eux. » Dans cet objectif, Tang propose de renforcer Ie secteur agricoIe et Ies infrastructures ruraIes, pour promouvoir Ie déveIoppement des zones ruraIes. Le gouvernement devrait égaIement expIorer d’autres pistes pour accroître Ies revenus des agricuIteurs et ainsi Ieur permettre de rester dans Ies zones ruraIes, mettant fin au triste déIaissement de Ieurs enfants. CA

✉ xyy@chinafrica.cn

le nouveau livre blanc sur les enfants de travailleurs migrants s’attaque au problème des « enfants délaissés ».