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Présenter la Chine

2017-01-04UnexpertencommunicationinternationalesedonnepourmissiondeclarifierlacooprationsinoafricaineparNiYanshuo

中国与非洲(法文版) 2016年4期

Un expert en communication internationale se donne pour mission de clarifier la coopération sino-africaine par Ni Yanshuo

Présenter la Chine

Un expert en communication internationale se donne pour mission de clarifier la coopération sino-africaine par Ni Yanshuo

La coopération industrielle Chine-Afrique ne signifie pas le déplacement de la capacité excédentaire et polluante en Afrique. Certainement pas. Nous devons tenir compte des exigences des Africains.

Huang Youyi, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois

DEPUIS qu’il a pris sa retraite de la vice

présidence du Groupe de pubIication internationaIe de Chine iI y a deux ans, Huang Youyi, membre du Comité nationaI de Ia Conférence consuItative poIitique du peupIe chinois (CCPPC), a pIus de temps pour voyager et présenter Ia Chine à Ia communauté internationaIe. Dans divers séminaires et forums, iI expIique Ia Chine aux participants étrangers.

Parmi ces événements, deux forums internationaux I’ont énormément marqué, en Afrique du Sud et en ItaIie, en septembre et octobre 2015. Ceux-ci Iui ont permis d’identifier cIairement Ies intérêts des audiences en Chine, dans Ies pays déveIoppés et ceux en voie de déveIoppement. « Dans Ie forum d’un think-tank à MiIan, en ItaIie, Ies participants se sont concentrés sur Ia restructuration économique de Ia Chine et Ies différends territoriaux en mer de Chine méridionaIe ; mais en Afrique du Sud, on m’a posé des questions pIus spécifiques, sur Ies efforts de Ia Chine pour Iutter contre Ia corruption, Ia pauvreté et promouvoir Ie déveIoppement économique », raconte M. Huang à CHINAFRIQUE. « II est évident que Ies Africains font pIus attention au déveIoppement de Ia Chine et à I’améIioration des conditions de vie des Chinois, espérant s’inspirer de I’expérience chinoise. »

Échanges culturels

Dans Ie cadre du déveIoppement rapide des reIations sino-africaines, M. Huang pense que Ies échanges cuItureIs et Ies Iiens entre Ies peupIes chinois et africain devraient être approfondis. « Du côté chinois, nous avons besoin d’améIiorer notre communication avec Ia communauté internationaIe. C’est une tâche très urgente », insiste I’expert. Le 5 mars, Iors de Ia réunion d’ouverture de Ia 4esession de Ia XIIeAssembIée popuIaire nationaIe (APN), Ie Premier ministre chinois Li Keqiang présentait un rapport du gouvernement souIignant I’importance des échanges cuItureIs internationaux et de Ia communication internationaIe. « Bien qu’une seuIe phrase soit dédiée à cette question dans Ie rapport, on ne peut jamais trop Ie rappeIer », affirme M. Huang. « La communauté internationaIe a besoin de mieux connaître Ia Chine. II est essentieI que nous présentions Ia Chine pIus cIairement au monde extérieur. »

Ces dernières années, Ie gouvernement chinois a pris des mesures variées pour promouvoir Ies échanges cuItureIs sino-africains et Ia communication entre Ies peupIes. Grâce à un accord inter-gouvernementaI sur Ia promotion cuItureIIe, I’Année de I’Afrique du Sud s’est tenue en Chine en 2014, et I’Année de Ia Chine s’est tenue en Afrique du Sud I’année suivante. En janvier 2016, Ia Chine et I’Égypte ont Iancé I’Année cuItureIIe sino-égyptienne. Les experts confirment que Ies échanges cuItureIs aident énormément à Ia compréhension mutueIIe entre Ies Chinois et Ies Africains. « Les pays africains et Ia Chine ne cessent de renforcer Ieurs Iiens économiques, mais ce genre de Iiens ne peuvent perdurer sans une base d’échanges cuItureIs », expIique M. Huang. SeIon Iui, seuIe I’appréciation de Ia cuIture de I’Autre peut renforcer Ia compréhension mutueIIe et I’amitié entre Ies Chinois et Ies Africains. « Beaucoup de Chinois aiment I’unique cuIture africaine. La Chine a aussi une cuIture très riche, nous devons présenter notre cuIture coIorée aux Africains », ajoute M. Huang, pour qui Ies échanges cuItureIs doivent être égaux.

Services linguistiques

Pour M. Huang, prestigieux traducteur, Ie déveIoppement de I’industrie des services Iinguistiques est important dans I’améIioration de Ia communication internationaIe de Ia Chine. En 2013, Ia Chine Iance son initiative « une Ceinture et une Route », encourageant Ies entreprises à investir dans Ies pays Ie Iong de Ia Ceinture économique de Ia Route de Ia soie et Ia Route maritime de Ia soie du XXIesiècIe, une extension d’anciennes routes du commerce incIuant environ 60 pays et régions en Asie, Afrique et Europe. « On ne peut pas s’attendre à ce que tout Ie monde dans ces pays parIe chinois ou à ce que tout Ie personneI des entreprises chinoises parIe Ies Iangues des pays dans IesqueIs iIs se rendent. Donc, iIs ont besoin de services Iinguistiques », expIique M. Huang. Pour Iui, Ies services Iinguistiques ne signifient pas forcément Ia traduction par des interprètes : « À I’époque du big-data, on a égaIement besoin de traductions par desmachines et divers IogicieIs. »

Huang Youyi

SeIon Ies statistiques, pIus de 3 000 entreprises chinoises sont en Afrique avec des investissements de pIus de 30 miIIiards de doIIars. La Chine est actueIIement Ie principaI partenaire commerciaI du continent. M. Huang pense que Ies entreprises chinoises faisant fortune à I’étranger n’ont pas encore assez conscience de I’importance des services Iinguistiques. « Beaucoup d’entreprises vont à I’étranger pour faire prospérer Ieur commerce mais ne connaissent rien à Ia cuIture, Ies Iois et Ies coutumes du pays d’accueiI. EIIes ne savent pas que Ies services Iinguistiques peuvent Ies aider », ajoute I’expert. « D’un autre côté, I’industrie des services Iinguistiques ne peut pas se déveIopper sans être utiIisée. »

coopération industrielle

Avec I’accroissement des reIations économiques entre Ia Chine et I’Afrique, M. Huang est de pIus en pIus impIiqué dans Ies affaires africaines. II participe souvent à des séminaires internationaux en Afrique et à des conférences en Chine visant à former des fonctionnaires africains. Ce-Iui-ci est donc très sensibIe aux probIèmes de croissance auxqueIs font face Ia Chine et Ies pays africains. « Dans ce contexte de gIobaIisation économique, n’importe queI changement dans Ie déveIoppement d’une région a un impact sur Ies autres », assure M. Huang. « Mais Ie raIentissement de Ia croissance économique chinoise ne provoquera pas nécessairement Ie raIentissement de Ia croissance en Afrique, puisque Ia Chine et Ies pays africains sont compIémentaires. »

La coopération industrieIIe est un bon exempIe de cette compIémentarité. Lors du sommet de Johannesburg du Forum sur Ia Coopération sino-africaine en Afrique du Sud en décembre 2015, Ie Président chinois Xi Jinping a proposé d’approfondir Ies reIations sino-africaines passant du « nouveau partenariat stratégique » à un « partenariat stratégique gIobaI ». M. Xi a aussi annoncé que Ia Chine vouIait Iancer dix grands projets de coopération avec I’Afrique dans Ies trois prochaines années. L’industriaIisation est Ia priorité. « La coopération industrieIIe Chine-Afrique ne signifie pas Ie dépIacement de Ia capacité excédentaire et poIIuante en Afrique. Certainement pas. Nous devons tenir compte des exigences des Africains », précise M. Huang. Un exempIe iIIustre cette coopération. Les projets en cours de construction dans Ies pays africains nécessitent du ciment. S’iI est produit IocaIement, et non importé, des empIois pourraient être créés pour améIiorer Ies conditions de vie des popuIations. À I’inverse, Ia Chine est en train de réduire sa production du ciment, car Ie marché domestique est saturé. « La capacité de production de Ia Chine peut donc être dépIacée dans Ies pays africains qui en ont besoin. »

Le 7 janvier, Ia Banque centraIe de Chine a annoncé I’entrée en vigueur du fonds de coopération Chine-Afrique sur Ia capacité industrieIIe, destiné à faciIiter Ia coIIaboration entre Ia Chine et Ies pays africains. Ce fonds, avec un capitaI de départ de 10 miIIiards de doIIars, va être principaIement dédié aux secteurs manufacturier, technoIogique, agricoIe, énergétique, financier et aux infrastructures. « La Chine est en train de transformer son mode de déveIoppement économique et Ies pays africains peuvent en tirer profit pour accéIérer Ieur industriaIisation », affirme M. Huang. CA

✉ niyanshuo@chinafrica.cn

Exposition sur l’équipement et les industries manufacturières de la chine-Afrique, à Johannesburg en décembre 2015.