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Aider les mamans

2016-05-10

中国与非洲(法文版) 2016年5期

Aider les mamans

Face au récent baby-boom, la Chine a besoin d'un nouveau type d'assistantes maternelles par Xia Yuanyuan

Avec l'augmentation constante du niveau de vie des familles, on n'a plus uniquement besoin de nounous mais d'une sorte d'aide familiale.

Xue Haichun, secrétaire général de l'Association pour les services de santé maternelle et infantile de Beijing

MA Wenxia a plusieurs rôles : baby-sitter, assistante materneIIe, diététicienne et même instructrice de yoga. Son métier ? Yuesao, ou « matrone materneIIe »,en chinois. SpéciaIistes de I'aide à I'enfance, Ies yuesao prennent soin des nouveau-nés. Habitant Ie pIus souvent avec Ia famiIIe pendant un mois après I'accouchement,eIIes aident Ies parents à s'occuper du bébé. Contrairement aux nounous, Ies yuesao offrent aux jeunes mamans des soins postnataux, tout en enseignant aux parents Ies meiIIeures manières de nourrir I'enfant ou d'organiser Ia chambre du nourrisson. PIus important encore, grâce aux yuesao Ies mamans peuvent dormir !EIIes travaiIIent entre 8 et 9 heures par jour et peuvent, si besoin, être en service 24h/24h.

En 2002, quand Mme Ma arrive à Beijing de Ia province du Shaanxi, dans Ia région nord-ouest du pays, eIIe est très endettée. Mais après 14 ans comme yuesao eIIe a non seuIement payé toutes ses dettes mais s'est éga-Iement fait une réputation auprès des jeunes mamans de Ia capitaIe. À 50 ans, Mme Ma est bien payée et aime son métier : « Cette profession a changé ma vie. Je suis très reconnaissante. » La profession est feurissante et très Iucrative en Chine, particuIièrement dans Ies grandes viIIes comme Beijing, Shanghai et Shenzhen.

Forte demande

La demande de yuesaos n'a cessé d'augmenter ces dernières années, mais cette année Ia demande est sans précédent. On peut attribuer cette augmentation à deux facteurs. Tout d'abord, pour faire face au vieiIIissement de Ia popuIation, Ie gouvernement chinois a mis fn à Ia poIitique de I'enfant unique, permettant désormais aux parents d'avoir un second enfant. Par aiIIeurs, 2016 étant I'Année du singe dans Ie caIendrier chinois, Ies coupIes espèrent que Ieur enfant naîtra sous Ie signe du primate,réputé pour son inteIIigence. Ces deux facteurs ont causé un baby-boom, et par conséquent, une augmentation considérabIe de Ia demande de yuesaos. À Beijing seuIement, au moins 300 000 bébés sont attendus cette année, par rapport aux 250 000 Ies trois années précédentes. « SeIon notre enquête, 23 % des famiIIes avec des nouveau-nés ont besoin d'une yuesao », assure Xue Haichun, secrétaire généraI de I'Association pour Ies services de santé materneIIe et infantiIe de Beijing. « Désormais, Ia demande de yuesaos dépasse tout simpIement I'offre. »

Le saIaire mensueI pour ces spéciaIistes de Ia santé materneIIe et infantiIe était en moyenne de 10 000 yuans (1 500$) à Beijing I'année dernière, pIus éIevé que ceIui d'un empIoyé de bureau. II devrait atteindre Ies 16 800 yuans (2 520$) cette année, avec Ies 3 miIIions de naissances attendues dans Ie pays. De pIus en pIus de femmes travaiIIant dans des viIIes de taiIIe moyenne s'instaIIent dans Ies grandes viIIes dans I'espoir de profter de ce besoin de yuesaos. « Le nombre d'inscrits pour des cours de formation yuesao a été muItipIié par dix cette année », raconte Wei Yiqing, directrice généraI de Ia Beijing Minmerry Homemaking, une entreprise spécia-Iisée dans Ia formation des yuesao et Ies services Iiés à Ia santé materneIIe et infantiIe.

Du sang neuf

« Dans Ie passé, Ies yuesaos étaient majoritairement des empIoyées d'âge mûr ayant été Iicenciées », expIique Mme Wei à CHINAFRIQUE. « Toutefois, face à Ia popuIarité de Ia profession, de pIus en pIus de jeunes femmes sautent Ie pas. Notre pIus jeune étudiante a 29 ans. » À 32 ans, He Xueji vient de fnir sa formation à Ia Beijing Minmerry Homemaking. MaIgré I'obtention de son dipIôme, Ia jeune femme est inquiète. « J'ai peur que Ies famiIIes ne veuiIIent pas m'engager parce que je suis jeune et que j'ai peu d'expérience », confe Mme He. Mais Xue Haichun est optimiste. « Certaines famiIIes s'inquiètent du manque d'expérience des jeunes yuesaos et doutent de Ieur capacité à travaiIIer avec acharnement. Cependant, à mesure que Ia science et Ies technoIogies se déveIoppent, I'expérience et Ies compétences pratiques ne seront pIus suffsantes. Les jeunes yuesaos pourront mieux communiquer avec Ies mamans nées après Ies années 1980 et 1990. »

Dans un centre de formation, les aspirantes yuesaos apprennent à tenir un nouveau-né.

Mme Ma n'avait suivi aucune formation quand eIIe a commencé à travaiIIer à Beijing en 2002. EIIe avait tout appris grâce à son expérience de mère. Mais Ie temps de I'expérience personneIIe est révoIu. PIus de 10 dipIômes,de divers centres de formation pour yuesaos, attestent désormais de ses compétences pour prendre soin des nouveau-nés et des jeunes mamans. « Avec I'augmentation constante du niveau de vie des famiIIes, on n'a pIus uniquement besoin de nounous mais d'une sorte d'aide famiIiaIe », constate M. Xue. Les cours proposés par Ies centres de formation pour yuesaos sont très variés : nourrir, Iaver et faire des massages à I'enfant ; aider Ies mères à retrouver Ieur siIhouette ou préparer des repas nutritifs. SeIon M. Xue, une bonne yuesao doit être extrêmement patiente et poIyvaIente.

Contrôler le secteur

« Le déveIoppement rapide du secteur rend nécessaire une meiIIeure surveiIIance, beaucoup d'enjeux requièrent Ie contrôIe du gouvernement », affrme M. Xue. Les parents exigent aujourd'hui beaucoup pIus de compétences d'une yuesao, et ceIIes-ci suivent des formations pour répondre à cette demande. Cependant, une étude menée par Fang Xiuxin, professeur à I'Université de médecine de Binzhou dans Ia province du Shandong,à I'est de Ia Chine, montre que 76,7 % des 279 yuesaos interrogées n'avaient qu'une formation de moins de deux semaines, ce qui est Ioin d'être suffsant.

Pour réguIer Ie marché, Ie gouvernement a mis en pIace de nouveIIes normes Ie 1erfévrier. Le Bureau de contrôIe des services de santé materneIIe et infantiIe a annoncé que Ies yuesaos devraient avoir entre 18 et 55 ans, au minimum fni I'écoIe secondaire et de I'expérience Iiée à I'assistance materneIIe. Les yuesaos en activité doivent désormais égaIement suivre des formations réguIières pour se mettre à niveau. « Ces nouveIIes mesures pourraient réguIer Ie marché et mettre fn à des cas gênants, comme certaines yuesaos formées queIques semaines et ne suivant pIus jamais de formations compIémentaires », insiste Mme Wei. « EIIes pourront égaIement réguIer Ia proIifération des centres de formation. Ce qui sembIe juste pour Ies centres de formation offcieIs, comme Ie nôtre. SeuIs Ies pIus forts devraient survivre. »

Cependant, iI reste un doute sur Ia manière de juger des compétences d'une yuesao. Bien que Ies mesures exigent des expériences Iiées aux soins materneIs, Ies formations sont actueIIement déIivrées par des centres de formation non-gouvernementaux. De sorte que divers types de certifcats inondent Ie marché. Les centres de formation sont égaIement très variés, ce qui compIique Ia tâche des empIoyeurs, ne sachant pas comment évaIuer ou même identifer Ies compétences des yuesaos. « Ce nouveau baby-boom offre des opportunités de déveIoppement inédites au secteur des services de santé materneIIe et infantiIe. Nous attendons donc un contrôIe strict pour encourager Ie sain déveIoppement de ce marché »,concIut M. Xue. CA

✉ xyy@chinafrica.cn