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La tech au service de la sécurité alimentaire

2022-04-09LesquipementsagricoleschinoisapportentdesamliorationsindispensableslaproductivitauZimbabweReportageduZimbabweparDERRICKSILIMINA

中国与非洲(法文版) 2022年4期

Les équipements agricoles chinois apportent des améliorations indispensables à la productivité au Zimbabwe Reportage du Zimbabwe par DERRICK SILIMINA

Les techniciens du service aprèsvente Debont au Zimbabwe effectuent l’installation d’équipements dans une ferme du Mashonaland dans le nord du Zimbabwe.

Depuis plusieurs années, Patricia Kudakwashe et son mari cultivent du maïs dans leur petite ferme à l’aide d’outils agricoles traditionnels.Malgré une forte demande dans leur province du Manicaland, dans l’est du Zimbabwe, ils ne gagnent que 150 dollars issus de la vente de leur labeur. Avec ce maigre revenu, Mme Kudakwashe peine à payer la scolarité et les frais médicaux de ses quatre enfants. « J’aimerais que nous puissions avoir accès à du matériel agricole moderne. La vie serait plus facile pour nous si nous pouvions produire suffisamment de céréales pour les vendre », confie-t-elle àCHINAFRIQUE.

Un fabricant et distributeur chinois d’équipements agricoles de pointe répond aux besoins des agriculteurs en difficulté du Zimbabwe en introduisant des technologies innovantes pour augmenter la productivité agricole du pays. La population croissante d’Afrique et les modèles climatiques changeants ont accru le besoin en nouvelles technologies afin de maximiser la production agricole.

Faible productivité

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les activités agricoles au Zimbabwe fournissent emplois et revenus à environ 65 % de la population, apportent approximativement 60 % des matières premières nécessaires au secteur manufacturier, et contribuent à quelque 40 % des recettes du total des exportations. Mais les défis ne manquent pas pour la plupart des agriculteurs, confrontés notamment aux sécheresses fréquentes, aux précipitations irrégulières et aux inondations intermittentes. À cela s’ajoute la pandémie de COVID-19 qui a affecté la productivité et exposé des millions de personnes à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Il y a dix ans, ce pays d’Afrique australe a fait des progrès notables dans le secteur agricole, qui représentait environ 20 % de son PIB. Cependant, ce chiffre s’est réduit à environ 10 % ces dernières années, avec 70 % de la population dépendant de l’agriculture, selon le Fonds international de développement agricole.

Dans le district de Murehwa, à environ 100 km d’Harare, capitale du Zimbabwe, les habitants dépendent principalement de l’agriculture, et ne peuvent en faire le commerce en raison du manque de connaissances et d’accès aux facilités de crédit. « Nous avons la chance ici d’avoir des terres arables, mais nous manquons de compétences en agriculture. Si nous avions accès à des machines abordables, notre pays pourrait devenir le grenier de l’Afrique », regrette Jonas Sithole, un agriculteur du district de Murehwa.

L’entreprise chinoise Debont participe à l’introduction de technologies dans le pays en vue d’intensifier la productivité agricole. « Nous sommes ici pour présenter nos équipements, qui sont tous testés pour convenir au marché local. Nous ferons également de notre mieux pour en apporter davantage au Zimbabwe », affirme Li Weiwei, directeur régional de Debont Africa, lors du Salon de l’agriculture 2021 du Zimbabwe, qui s’est déroulé du 27 septembre au 1eroctobre dernier.

Outre l’offre d’appareils agricoles de haute technologie,l’entreprise s’est également engagée dans la formation des agriculteurs locaux par le transfert de compétences techniques. Au cours des dix dernières années, Debont a dispensé des formations à plus de 3 000 agriculteurs zimbabwéens.

Augmenter les rendements

Dans ce contexte, les équipements de Debont ont suscité un vif intérêt de la part des agriculteurs locaux et d’autres visiteurs lors du Salon de l’agriculture 2021 du Zimbabwe, organisé sous le thème de « Synergies pour la croissance – coopérer, collaborer, complimenter ».

La succursale de Debont au Zimbabwe se charge du développement, de la formation et du service aprèsvente pour le marché africain. Au fil des ans, elle a réalisé de bonnes performances de ventes d’équipements de travail du sol, d’irrigation, de séchage et de stockage en Angola, au Mozambique, en Zambie et en Afrique du Sud, entre autres.

Andrew Tafadzwa, propriétaire d’une ferme de taille moyenne du Manicaland, est l’un des 3 000 bénéficiaires zimbabwéens du transfert de compétences techniques de Debont. Il affirme que l’expertise que lui a apportée l’entreprise chinoise a considérablement amélioré le rendement de ses cultures. « La productivité pour la saison agricole 2020/21 est passée à plus de 800 sacs de maïs grâce aux machines chinoises que j’ai utilisées,contre 300 sacs obtenus la saison précédente faisant suite à une période de sécheresse due au manque d’installations d’irrigation », rapporte M. Tafadzwa.

Les sécheresses menacent les cultures, mais l’ensemble complet d’équipements d’irrigation de Debont est d’une immense aide pour en atténuer les effets et sécuriser le secteur alimentaire dans le pays.

L’un des semoirs de précision haute performance de Debont est équipé d’un dispositif de surveillance des semis.

La perspective d’un engagement avec le secteur privé chinois ouvre un nouveau chapitre passionnant.Davantage d’investissements directs étrangers sont attendus de la part de la nouvelle classe d’affaires croissante de la Chine et de sa génération de milliardaires.

MONICA MUTSVANGWA

Ministre zimbabwéenne de l’Information,de la Publicité et des Services de radiodiffusion

Un engagement profond

Créé en 2011, le Centre de développement du commerce sino-africain se concentre sur la formation des agriculteurs et le transfert de compétences techniques.Le centre fonctionne également comme une plateforme de démonstration des technologies agricoles à haut rendement, de formation et de promotion sur l’agriculture, les équipements ainsi que l’irrigation.

Le gouvernement zimbabwéen se réjouit de l’initiative qui a commencé à porter ses fruits chez les petits agriculteurs. En effet, pour la première fois en près de deux décennies, le pays s’attend à avoir suffisamment de maïs et de blé, ce qui réduira considérablement les importations.

Selon l’Alliance pour une révolution verte en Afrique(AGRA), le continent devrait tirer pleinement parti de ses liens étroits et de sa coopération avec la Chine en matière de transfert de technologie, de compétences et de développement de politiques pour révolutionner son secteur agricole. D’après l’AGRA, le continent africain peut s’enrichir de l’expérience du géant économique asiatique dans sa quête de transformation du secteur agricole.

Sous le mantra « Le Zimbabwe est ouvert aux affaires », Monica Mutsvangwa, ministre de l’Information, de la Publicité et des Services de radiodiffusion,a récemment indiqué que le Zimbabwe s’était préparé à attirer davantage d’investissements directs étrangers en provenance de Chine, après avoir mis en œuvre de solides réformes économiques au cours des dernières années. « La perspective d’un engagement avec le secteur privé chinois ouvre un nouveau chapitre passionnant. Davantage d’investissements directs étrangers sont attendus de la part de la nouvelle classe d’affaires croissante de la Chine et de sa génération de milliardaires », a indiqué la ministre. CA