APP下载

Source d’inspiration

2022-04-09

中国与非洲(法文版) 2022年4期

Des experts africains commentent les Deux sessions

Les Deux sessions, l’APN et le Comité national de la CCPPC, offrent d’excellentes opportunités d’observer comment la Chine fonctionne. Pendant les événements, quatre experts africains ont partagé avecCHINAFRIQUEleurs points de vue sur des sujets d’intérêt pour eux, dont voici des extraits.

Un employé du secteur médical montre les vaccins COVID-19 livrés à la bande de Gaza dans le cadre du programme d’assistance conjoint Chine-Égypte, le 21 février.

L’initiative « la Ceinture et la Route » élargit son champ d’application

Programme d’infrastructures initialement, la coopération s’étend aussi au secteur de la santé

par EHIZUELEN MICHAEL MITCHELL OMORUYI, directeur exécutif du Centre d’études nigérianes, de l’Institut d’études africaines, à l’Université normale du Zhejiang

Le concept de la Route de la soie sanitaire (RSS) a été mentionné pour la première fois en 2016 dans un discours du Président Xi Jinping et suite à l’épidémie inattendue de COVID-19, la RSS reste plus que jamais d’actualité dans le monde actuel. Cette crise sanitaire a mis en évidence l’urgence et la nécessité de disposer d’infrastructures et de coopérations transfrontalières de santé publique, qui comprennent la mise en place de plateformes de réunions et d’échanges bilatéraux et multilatéraux pour traiter de sujets variés comme les politiques de santé, le renforcement des politiques de ressources humaines, de formation et de découverte des talents, des mécanismes de contrôle et de prévention des maladies infectieuses transfrontalières,de la coordination des aides nécessaires,de la médecine traditionnelle et des soins.Heureusement, ce large éventail d’activités est l’objet de la RSS, ce qui en fait une initiative opportune que le monde devrait recevoir favorablement.

La RSS a trouvé sa place pendant la période de la pandémie en facilitant l’assistance médicale aux pays partenaires de l’ICR, en particulier les pays africains, par le biais de dons, de consultations médicales,et d’exportations de médicaments. Grâce à la RSS, la Chine a non seulement limité les perturbations économiques liées à la COVID-19, mais a également partagé son expérience et son expertise dans la lutte contre le virus. En tant que telle, la RSS peut être considérée comme une plateforme de coopération « gagnant-gagnant » qui aide les pays africains à faire face aux effets de la COVID-19.

En raison de l’étroite coopération entre la Chine et l’Afrique, les gouvernements africains et chinois sont bien conscients de leur responsabilité. Le FCSA et l’ICR sont les plateformes que les dirigeants chinois et africains utilisent pour promouvoir leurs intérêts communs, ainsi que pour continuer à approfondir et à élargir cette coopération. Sur la base de cet état d’esprit,en rappelant que l’Afrique souffre d’un déficit immunitaire et d’un faible taux de vaccination, la Chine est disposée à fournir cette assistance, pour combler le vide et pour faire preuve de solidarité.

Le gouvernement chinois estime que faire preuve de compassion envers les autres nations est la bonne chose à faire. En tant que telle, l’aide de la Chine dans la lutte contre la COVID-19 est une manifestation concrète de l’objectif de la Chine de construire une communauté de destin pour l’humanité, puisque dans la lutte contre la COVID-19, nous sommes tous embarqués sur le même bateau.

Le FCSA et l’ICR sont les plateformes que les dirigeants chinois et africains utilisent pour promouvoir leurs intérêts communs, ainsi que pour continuer à approfondir et à élargir cette coopération.

Opportunités de coopération

Le développement de la 5G et la revitalisation rurale soulignés lors des Deux sessions de Chine peuvent apporter de l’expérience aux pays africains

par KIRTAN BHANA, directeur de l’Association diplomatique d’Afrique du Sud

Les Deux sessions ont mis en lumière l’importance de l’économie numérique pour le développement du pays dans tous ses aspects et la 5G joue un rôle de plus en plus important pour favoriser l’essor de cette économie.

Alors que le déploiement de la 5G vient de débuter dans de nombreuses régions à travers le globe, le réseau 5G chinois est déjà le plus important au monde. Les Deux sessions ont approuvé l’élargissement du réseau 5G de la Chine. Pour la seule année 2021, le pays a ajouté 654 000 antennes 5G, portant le total à 1,4 million, tout en préparant le déploiement de la 6G.

L’expansion des infrastructures de télécommunication aura une incidence significative sur le pays de plus de 1,4 milliard d’habitants. C’est la perspective des 5 000 députés de l’APN et des membres du Comité national de la CCPPC qui pave la voie du développement et d’une ère d’innovation et d’évolution.

Transition vers la 5G

Continent avec le plus grand nombre de pays en développement, l’Afrique a besoin de développer sa technologie 5G. L’Afrique du Sud possède sans doute l’infrastructure technologique et de communication la plus avancée du continent africain et a pris les devants en matière de capacités et de déploiement de la 5G. La pandémie de COVID-19 a entraîné une hausse de 50 %du trafic de données, selon les déclarations des institutions représentant les entreprises de télécommunications et les fournisseurs de services Internet. Cette hausse les a poussés à accroître leur capacité à servir les utilisateurs qui se sont tournés vers le cyberespace pour répondre à leurs besoins.Le télétravail, les vidéoconférences, les commandes en ligne et les fêtes numériques sont devenus populaires pendant cette période.

Grâce au débit rapide et la stabilité du transfert de données, la 5G est largement considérée comme un outil important,surtout en ces temps de pandémie. Bien que le trafic de données ait diminué de nos jours, il reste relativement supérieur aux niveaux pré-pandémiques. Cette évolution du trafic est attribuable à un certain nombre de circonstances : les nouveaux utilisateurs de plateformes et d’applications numériques qui n’en ont jamais eu l’utilité et qui ne peuvent plus s’en passer, les universitaires et les étudiants recourant aux cours en ligne et ceux qui créent de nouvelles relations à distance, entre autres.

Hausse des activités en ligne

Un paradigme post-pandémique verra une nouvelle vague de résurgence de la cyber activité. Il s’agit notamment de l’utilisation dynamique des technologies de l’information et des télécommunications dans l’éducation,l’art, la santé, le tourisme ainsi que d’autres secteurs qui ont un besoin urgent de mutation pour faire face aux retombées de la pandémie. L’avènement de l’intelligence artificielle conjugué au développement de la robotique et de l’informatique quantique créera de nouveaux débouchés pour les entreprises et l’industrie.

L’Afrique du Sud a beaucoup à gagner du développement remarquable des avancées technologiques et économiques de la Chine, notamment du développement de la 5G. La Chine a fait un bond en avant en mettant en œuvre des plans et des solutions pragmatiques à long terme. Les deux pays ont mis en place un accord de partenariat stratégique global et, s’il est mis en œuvre en temps opportun et de manière pragmatique, l’Afrique du Sud pourrait se positionner sur une trajectoire de croissance similaire.

Outre le développement de la 5G, le développement rural est un autre objectif des Deux sessions de cette année, qui peut également apporter son expérience à l’Afrique du Sud. Le Plan directeur d’investissement rural pourrait offrir des perspectives substantielles de coopération significative et mutuellement avantageuse entre l’Afrique du Sud et la Chine. Le plan met l’accent sur les 25 millions de Sud-Africains vivant sur les terres traditionnelles et le patrimoine tribal reconnus par la constitution sud-africaine.La mise en œuvre du plan pourrait présenter des opportunités en matière d’énergies renouvelables, de télécommunications,d’e-commerce rural et d’entreprises.

Un visiteur expérimente la conduite à distance compatible 5G lors du Salon international des hautes technologies de Chine à Beijing, le 25 septembre 2021.

Lutte contre le changement climatique : le modèle chinois

En se positionnant au premier rang de la lutte contre le changement climatique, la Chine offre à l’Afrique un modèle viable et reproductible

par TALING TENE RODRIGUE, chercheur camerounais, directeur adjoint du Centre d’études francophones, Institut d’études africaines à l’Université normale du Zhejiang

La Chine est en train de se positionner aux avant-postes de la lutte internationale contre le changement climatique,et les piliers du succès de la politique chinoise de réduction des émissions de CO2sont la bonne gouvernance et un leadership avisé ; des efforts constants et la stricte mise en œuvre des politiques sur le changement climatique, mais aussi l’ouverture au monde et la coopération internationale. Cette question a d’ailleurs été largement abordée lors des Deux sessions de cette année.

Telles sont les valeurs fondamentales qui doivent inspirer les stratégies de l’Afrique dans sa lutte contre le changement climatique. Par conséquent, la Chine pourrait être un modèle à suivre pour les pays africains,qui font face à des difficultés structurelles telles que le développement économique,l’insécurité, l’amélioration des conditions de vie des populations, une forme de corruption, sans oublier la menace persistante de la pandémie de COVID-19.

À cela s’ajoute un besoin pressant de croissance économique, parfois imposé par une croissance démographique exponentielle. Et cela semble être un casse-tête impossible à résoudre pour le continent,miné par des sécheresses de plus en plus fréquentes, et une démographie galopante de plus de 1,2 milliard de personnes.

La Chine, en tant que pays en développement, est en train de surmonter brillamment ces défis en démontrant son esprit de résilience, qui a permis d’accélérer le développement de haute technologie et de stimuler la lutte contre le changement climatique. Mais cela est aussi dû aux dirigeants chinois qui ont fait du développement durable, de la protection de l’environnement de haut niveau, ainsi que de la coopération internationale sur le climat, une priorité dans leur agenda global de construire une communauté de destin pour l’humanité.

Les enseignements que nous pouvons tirer sont les suivants : l’équilibre entre la croissance économique et la lutte contre le changement climatique nécessite les plus grands efforts possible, une volonté ferme et un leadership déterminé. Pour maintenir cet équilibre, les pays africains doivent poursuivre la voie du développement durable, bâtir des économies vertes et réaliser une vraie transition écologique. Et cela est possible si l’Afrique investit les efforts nécessaires pour atteindre ces objectifs, qu’elle embrasse le multilatéralisme et la coopération internationale. En ce sens, l’expérience de la Chine peut s’avérer très utile.

Réaliser la revitalisation rurale

Choisir l’agriculture comme moteur politique,à la lumière de la revitalisation rurale chinoise

par PAUL TEMBE, sinologue sud-africain et fondateur de SELE Encounters

Alors que l’Afrique du Sud est aux prises avec la faim et l’insécurité alimentaire,il y a beaucoup de choses à admirer et à apprendre de la Chine. Le Groupe consultatif présidentiel sur la réforme agraire et l’agriculture, dans un rapport publié en mai 2019, s’est exprimé sans ambiguïté sur l’injustice historique. Le rapport a identifié la lenteur de la réforme agraire comme un goulot d’étranglement dans les efforts déployés après 1994 pour édifier la nation.

Parmi les thèmes centraux mentionnés dans le rapport dont il faut s’occuper de toute urgence, figure notamment « l’insécurité foncière qui entraîne l’exclusion économique (par laquelle) l’Afrique du Sud compte plus de 60 % des citoyens dont les droits fonciers ou de propriété ne sont ni publiés ni enregistrés ». Cela n’augure rien de bon pour la cohésion sociale.

De toute évidence, la Chine a fait quelque chose de bien en augmentant les revenus de la population rurale pendant 11 années consécutives. Cette réduction de la « fracture villes-campagnes » a également permis à la Chine de construire et d’améliorer plus de 2 millions de kilomètres de routes reculées entre 2012 et 2019, et dans ce processus relier également 51 000 villages avec des voies en béton.

Comme pour toutes les autres réalisations record en Chine, cela peut se résumer, premièrement à la cohérence des politiques mises en œuvre et à leur surveillance régulière des impacts ; deuxièmement à la volonté politique et exécutive qui est communiquée et transmise des provinces aux municipalités, et troisièmement à la participation croissante des citoyens euxmêmes en tant que moteurs de leur propre développement et transformation.

Ces éléments non négociables en Chine ne sont pas uniques à ce pays, mais sont des valeurs et des principes universels qui peuvent être reproduits en Afrique du Sud. CA