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La route du bonheur

2022-02-19ReportageduRwandaparARAFATMUGABO

中国与非洲(法文版) 2022年2期

Reportage du Rwanda par ARAFAT MUGABO

Les travailleurs rwandais obtiennent emplois et formation auprès d’une entreprise de construction chinoise

Ouvriers travaillant sur le projet de construction, le 20 novembre 2021.

Lilian Nikuze, 34 ans, est mère de quatre enfants. Elle est l’une des nombreuses mamans travaillant sur le projet de construction routière de la China Road and Bridge Corporation (CRBC). « Il y a deux ans, ma vie était très compliquée, et je ne pouvais même pas me permettre d’acheter des produits de première nécessité. Aujourd’hui, avec le salaire que je reçois, je peux nourrir ma famille », explique-t-elle.

Travailler pour la CRBC a ainsi permis à Mme Nikuze d’améliorer son quotidien, mais aussi celui de son foyer. Elle partage désormais la charge avec son mari, et s’occupe des besoins de la maison, tandis que son conjoint couvre les frais de scolarité de leurs enfants.

Mais Mme Nikuze n’est pas la seule dans ce cas. L’entreprise chinoise a eu un impact similaire sur la vie de plus de 8 000 habitants, qu’elle emploie pour construire la route à double sens menant au nouvel aéroport international de Bugesera, dans l’est du Rwanda. Plus de 90 % des salariés de la société sont locaux.

Sur un site en construction près du marché de Kicukiro à Kigali, la capitale, les ouvriers racontent avec enthousiasme àCHINAFRIQUEcomment ces opportunités d’emploi ont changé leur vie.

Une indispensable source de revenus

Ildephonse Rwagaju explique ainsi qu’il a pu économiser 4 000 dollars grâce à ce nouvel emploi. « Avec l’argent, j’ai acheté un hectare de terrain à Rwamagana, dans la province orientale du Rwanda », témoigne-t-il, ajoutant qu’il a également construit une maison de cinq pièces sur sa propriété. « Avant de travailler à la CRBC, je n’avais rien et même payer un loyer de 30 dollars à Kigali était difficile », se souvient-il. Mme Nikuze, elle aussi, a économisé suffisamment pour acheter un terrain dans la capitale.

Anastase Twahirwa, secrétaire du projet de modernisation de la route Sonatubes-Gahanga-Akagera, explique que les routes de haute qualité des entreprises chinoises au Rwanda avaient amélioré le transport local et donné du travail à de nombreux jeunes Rwandais. « Cela fait près de sept ans que je suis à la CRBC, et le travail est gratifiant, non seulement en termes de revenus, mais aussi par l’acquisition de compétences et de connaissances en termes de construction de routes », développe M. Twahirwa. « Au début, je ne connaissais rien au secteur, mais aujourd’hui, je suis considéré comme l’un des plus expérimentés. Je peux me rendre sur le chantier et superviser les ouvriers. »

Jean Damascene Mutabazi, 25 ans, jeune ouvrier spécialisé dans les drains et les canalisations, explique que travailler pour la CRBC lui avait permis de survivre aux temps difficiles de la COVID-19. « Quand vous travaillez avec la Chine, vous ne voulez pas changer d’employeur car, en plus d’un bon salaire, vous développez des compétences qu’il est difficile d’obtenir ailleurs », détaille-t-il, ajoutant que lorsqu’il avait rejoint l’entreprise, il n’avait aucune compétence dans la construction de drains et de rigoles. Pourtant, aujourd’hui, ses collègues le considèrent comme un expert. « Chaque mois, j’économise 40 dollars et cela a complètement changé ma vie. »

« La Chine a participé à la construction et au développement des routes du Rwanda [depuis longtemps]. Le partage d’expérience avec les Chinois aide le pays à résoudre les problèmes de transport, tout en créant des emplois pour la population », analyse-t-il.

Amélioration de compétences

Liu Zemin, ingénieur en chef de la CRBC au Rwanda, se rappelle qu’il y a dix ans, la société avait du mal à recruter des employés qualifiés pour travailler dans la construction de routes. « Nous avons dispensé une formation professionnelle à de nombreux jeunes diplômés et ces compétences ont permis à beaucoup d’entre eux d’obtenir de bons emplois dans des entreprises de construction locales et des agences gouvernementales », souligne M. Liu.

L’ingénieur se rappelle également que lorsque l’entreprise a démarré ses activités dans le pays, elle employait des travailleurs locaux non qualifiés et tous les postes techniques étaient occupés par des Chinois. Pour changer cette situation et créer des opportunités d’emploi pour les Rwandais, la CRBC s’est tournée vers les jeunes diplômés. Selon M. Liu, avec la réputation que l’entreprise s’est forgée au Rwanda dans la construction de routes, davantage de jeunes continueront de vouloir travailler pour la CRBC.

Développement des infrastructures

Construction de la route, le 20 novembre 2021.

Emile Patrick Baganizi, directeur général adjoint de l’Agence rwandaise de développement des transports, estime que la CRBC et les autres entreprises chinoises n’ont jamais déçu jusque-là, car chaque projet a pu être achevé selon les normes de qualité et le calendrier fixés par le client. M. Baganizi ajoute que le projet de route de l’aéroport est achevé à 96 %, la construction d’un pont et d’un rond-point dans le centre de Kicukiro étant toujours en cours.

Les statistiques montrent que les routes construites au Rwanda par les entreprises chinoises représentent jusqu’à 70 % du kilométrage total des routes nationales. En juillet 2018, le Rwanda et la Chine ont également signé plusieurs accords de coopération bilatérale dans le cadre de l’ICR.

Selon les données du Conseil de développement du Rwanda, 24 entreprises chinoises ont été enregistrées en 2020, générant des investissements d’un montant de 300 millions de dollars, dans les secteurs de la construction et de l’immobilier, des mines, des TIC, de la fabrication et de l’hôtellerie. Les investissements et les projets chinois ne créent pas seulement des emplois ; ils aident la population à acquérir des connaissances et des compétences indispensables, contribuant ainsi au développement du pays.

Les employés ont rappelé que la présence de la CRBC dans le pays faisait une grande différence pour le développement local et les moyens de subsistance de la population, ce qui a renforcé l’image positive de la Chine. « La jeunesse rwandaise doit être reconnaissante de ce partage d’expérience avec la Chine dans le secteur des infrastructures », conclut enfin Mme Nikuze. CA

Les investissements et les projets chinois ne créent pas seulement des emplois ; ils aident la population à acquérir des connaissances et des compétences indispensables, contribuant ainsi au développement du pays.