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Fast and Furious

2022-02-19parWANGHAIRONG

中国与非洲(法文版) 2022年2期

par WANG HAIRONG

Le patinage de vitesse est une discipline où la Chine excelle, un symbole de son nouvel engouement pour les sports d’hiver

À quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing 2022, le 4 février, le vétéran du patinage de vitesse sur piste courte, Wu Dajing, se prépare à défendre son titre au 500 mètres masculin. Il y a quatre ans, à Pyeongchang, en République de Corée, M. Wu a remporté l’or dans cette épreuve, tout en battant le record du monde à deux reprises. Il est le premier Chinois à remporter un championnat olympique de patinage de vitesse.

Dans les compétitions sur piste courte, les patineurs se disputent la première place à des vitesses allant jusqu’à 50 km/h. Une fraction de seconde peut faire une énorme différence sur la ligne d’arrivée, accentuant la pression sur les participants. M. Wu a réalisé une contre- performance lors des séries de l’Union internationale de patinage cette saison. Néanmoins, après avoir subi un revers lors des trois premières étapes, il a survolé le peloton pour terminer premier de la dernière étape, dans la ville néerlandaise de Dordrecht en novembre dernier. « Il y a certainement beaucoup de concurrents coriaces, mais celui que je dois battre en premier, c’est moi-même », a déclaré l’athlète aux médias.

À la poursuite de l’excellence

Au cours des derniers mois, les athlètes chinois ont concouru avec acharnement, soit au niveau international, soit avec leurs coéquipiers, pour se qualifier aux JO 2022, qui comprendront 109 épreuves dans 15 disciplines et sept sports différents. Selon les critères de qualification olympique, l’équipe chinoise est automatiquement éligible pour participer à 61 épreuves, tandis que la qualification pour les 48 autres est déterminée par les points ou les classements obtenus lors des compétitions internationales.

Le médaillé d’or olympique Wu Dajing participe à la finale du 500 mètres masculin, lors de la série de patinage de vitesse sur piste courte de la Coupe du monde de l’Union internationale de patinage, à Dordrecht (Pays-Bas), le 27 novembre 2021.

« Actuellement, 480 athlètes chinois s’entraînent dur pour les prochains Jeux », a déclaré Li Yingchuan,directeur adjoint de l’Administration générale d’État pour le sport (AGES), lors d’une conférence de presse le 27 octobre 2021. En 2015, au moment où Beijing a remporté la candidature pour accueillir les Jeux, la Chine n’avait aucune expérience dans un tiers des 109 épreuves olympiques d’hiver. M. Li a affirmé que c’était uniquement grâce à un travail acharné que le pays avait réussi à combler le manque d’athlètes, d’entraîneurs et d’installations d’entraînement, afin de constituer des équipes et de former des participants pour chaque événement.

Top départ

La Chine a une histoire relativement courte dans les sports olympiques d’hiver. Après avoir repris son siège au Comité international olympique en 1979, le pays a, pour la première fois, envoyé une délégation pour participer aux JO d’hiver de 1980 à Lake Placid, aux États-Unis. Mais ce n’est qu’en 1992 que le pays a décroché sa première médaille. Sa première médaille d’or fut d’ailleurs remportée en 2002 à Salt Lake City, par la patineuse Yang Yang. Depuis, la Chine a participé à 11 JO d’hiver, remportant 62 médailles. Elle a déjà réussi à atteindre la septième position du nombre de médailles obtenues, grâce à cinq médailles d’or, deux d’argent et quatre de bronze à Vancouver, au Canada, en 2010. Lors des derniers Jeux de Pyeongchang, l’équipe chinoise s’est classée 16e, avec une médaille d’or, six d’argent et deux de bronze.

À l’exception des provinces du nord-est et de certaines régions du nord, la plupart des régions de Chine sont soit trop chaudes, soit trop arides pour les activités tournant autour du patinage ou du ski. Leur attrait pour les sports d’hiver a seulement démarré ces dernières années avec l’apparition de nombreuses installations dédiées permettant la pratique des sports d’hiver.

À l’heure actuelle, la plupart des participants chinois sont originaires des provinces du Heilongjiang et du Jilin, dans le nord-est de la Chine. Dans le détail, six des 13 médaillés d’or sont issus de Qitaihe (Heilongjiang), dont Mme Yang et la quadruple championne Wang Meng. Leurs histoires ont été largement diffusées permettant à la ville de poser un regard neuf sur les sports d’hiver et leurs sportifs.

De nouvelles frontières

Depuis la victoire de la candidature de Beijing, la Chine a mis en place un certain nombre de mesures pour renforcer sa présence dans les sports d’hiver. Gou Zhongwen, directeur de l’AGES, a déclaré que grâce à un recrutement à grande échelle, quelque 4 000 personnes parmi 20 000 candidats ont été sélectionnées pour rejoindre l’équipe nationale de Chine. Cette sélection comprend non seulement des athlètes de sports d’hiver, mais aussi des espoirs dans d’autres sports, des étudiants d’écoles d’arts martiaux et de danse, et même des acrobates, qui ont tous montré des aptitudes pour le sport d’hiver qu’ils avaient choisi.

De plus, alors que les athlètes de sports d’hiver étaient auparavant basés principalement dans les provinces du nord-est, l’AGES a aidé d’autres régions à créer leurs propres équipes, notamment le Guangdong et la région autonome zhuang du Guangxi, dans le sud.

Les champions olympiques d’hiver Yang Yang, Wang Meng, Han Xiaopeng et Wu Dajing (de droite à gauche) lors d’un défilé célébrant le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, à Beijing, le 1er octobre 2019.

Apprendre d’autres pays a également joué un rôle dans les efforts de la Chine pour renforcer sa présence dans ces disciplines. Selon M. Gou, la Chine coopère avec 15 pays, dont la Norvège, l’Autriche, la Suisse, la Suède et la Finlande, sur des programmes de formation et d’entraînement. « Les athlètes chinois s’entraînent dans ces pays, et ils ont aussi des entraîneurs qui viennent en Chine », a précisé M. Gou en mars 2019. « Il y a plus de 80 entraîneurs étrangers spécialistes des sports d’hiver qui enseignent en Chine, du jamais vu avant. »

D’autres mesures incluent l’utilisation d’équipements de pointe pour simuler l’entraînement sur glace et neige, et le renforcement des politiques qui soutiennent le développement généralisé des sports d’hiver. Ces politiques visent à engager 300 millions de personnes à travers le pays dans le but de promouvoir la pratique des sports d’hiver, et l’objectif a été atteint en 2021.

En 2016, l’AGES a publié un plan visant à augmenter les installations de sports de glace et de neige sur le territoire d’ici la fin de l’année. Depuis, leur nombre est passé d’environ 200 sites de sports de glace, et 500 sites de sports de neige fin 2015, à respectivement 1 187 et 701 fin 2020.

Grâce à ces efforts, les équipes de sports d’hiver naissantes progressent régulièrement. L’équipe nationale de biathlon, créée en 2018, est composée de six membres. Zhao Jiawen du Shanxi est l’un d’entre eux. L’athlète de 20 ans avait été formé au ski de fond dès l’âge de 12 ans, avant de passer au biathlon nordique, qui combine ski de fond et tir. En novembre 2021, M. Zhao a terminé 22ede la Coupe continentale de combiné nordique FIS à Nizhny Tagil, en Russie, devenant ainsi le premier athlète chinois à se qualifier pour les Jeux de Beijing 2022. Cette année, M. Zhao a inauguré une base d’entraînement dans la province du Hebei. « Je suis impatient de faire de mon mieux aux prochains Jeux », a-t-il déclaré aux journalistes sur place. CA

Au cours des derniers mois, les athlètes chinois ont concouru avec acharnement, soit au niveau international, soit avec leurs coéquipiers, pour se qualifier aux JO 2022, qui comprendront 109 épreuves dans 15 disciplines et sept sports différents.