La protection de la faune,une seconde nature
2021-11-13LIUYIXUANmembredeladaction
LIU YIXUAN, membre de la rédaction
«Beijing n’est pas la métropole typique que les gens imaginent. Parmi les capitales du G20,Beijing compte le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux, juste derrière Brasilia », explique Terry Townshend,expert britannique de la biodiversité,qui vit dans l’arrondissement de Shunyi,dans la banlieue est de la capitale chinoise. Chaque week-end, il se rend dans les arrondissements ruraux de Mentougou, de Huairou et de Yanqing pour observer les oiseaux. « Il y en a environ 510 espèces, et j’ai eu la chance d’en voir déjà 430. »
Un passionné de nature s’éprend de Beijing
M. Townshend a d’abord travaillé à Beijing à partir de 2010 pour une organisation internationale de protection de l’environnement. Il a été surpris d’y trouver un paradis pour l’observation des oiseaux. Il a créé le site Birding Beijing, qui rassemble de nombreux ornithologues amateurs chinois et étrangers. Depuis 2019, il travaille au Bureau municipal d’aménagement paysager de Beijing en tant que membre de l’équipe internationale d’experts dans la conservation de la biodiversité urbaine. Passionné par la nature depuis son enfance, il a grandi à proximité de la mer et de réserves naturelles au Royaume-Uni, où il passait le plus clair de son temps à observer et à identifier la faune. Les onze années qu’il a passées à Beijing lui ont donné une vue d’ensemble du contraste entre la Chine et son pays.
Sur son site, on trouve laListe des oiseaux de Beijingproduite par la Société ornithologique chinoise, afin d’aider les résidents et visiteurs à mieux connaître la diversité des espèces. Il propose aussi un journal qu’il met régulièrement à jour dans lequel il note la date, la période, l’emplacement,les espèces et le nombre d’oiseaux observés. Il a également enregistré et mis en ligne les chants de différents oiseaux en format audio. En quelques secondes, il est capable de distinguer de quel oiseau il s’agit à partir de quelques notes.
En mai 2015, après un an de recherche, M. Townshend a coopéré avec des ornithologues de Chine, de Suède et de Belgique pour le radiopistage du martinet de Beijing, qui niche au Palais d’été chaque été, et qui migre sur 13 000 km pour rejoindre le Cap de Bonne Espérance afin d’y passer l’hiver. « Je suis honoré que j’ai moi-même installé une bague de radiopistage sur un martinet »,explique-t-il. « Au cours de leur vie, les martinets de Beijing peuvent parcourir au moins la moitié de la distance de la Terre à la Lune lors de leurs migrations annuelles. C’est incroyable ! »
M. Townshend a également créé une page spéciale sur son site pour présenter les amphibiens, les mammifères et les reptiles de Beijing. Il a aussi répertorié plus de 170 variétés de papillons.
Une rencontre prédestinée au Qinghai
Un manul (otocolobus manul) ou chat de Pallas près du lac Qinghai en 2016
L’amour de M. Townshend pour la faune ne se limite pas aux oiseaux et aux insectes. « Beijing est l’une des rares capitales au monde qui abrite autant de félins sauvages », remarquet-il en disant qu’il avait découvert des ocelots. Il a d’ailleurs participé auProjet Beijing Ocelotlancé conjointement par la faculté des sciences de la vie de l’Université de Pékin et l’Alliance de Chine pour la conservation des félins,qui vise à mieux connaître cet animal.
M. Townshend connaît bien la Chine,en particulier le Qinghai, le Yunnan, la Mongolie intérieure, riches en faune.Dans la réserve naturelle de Sanjiangyuan au Qinghai, il a pu observer le léopard des neiges et photographier ce moment unique. « Quand j’y ai vu pour la première fois le léopard des neiges, c’était comme un rêve devenu réalité… J’ai été surpris qu’il ne se montre pas plus farouche au contact des humains, ce qui prouve que les relations avec les gens des environs sont très harmonieuses. »
Là-bas, il a participé à la préparation du projet de protection du léopard des neiges, de la panthère de Chine, de l’ours brun et du lynx. Située à Namsai,un bourg du district de Zaduo, dans la préfecture autonome tibétaine de Yushu, cette zone est entourée de montagnes et coupée du reste du monde.
En 2016, le premier festival d’observation de la nature coparrainé par le gouvernement populaire de Zaduo,le comité de gestion du Parc national de Lancangjiangyuan à Sanjiangyuan,le Centre de conservation de la nature de Shanshui et le Centre de recherche sur la conservation de la nature et le développement social de l’Université de Pékin s’est déroulé à Namsai.M. Townshend était présent en qualité de juge et vu de ses yeux ce que les villageois appellent « le léopard des neiges coure partout dans les montagnes ». Plus tard, il a participé en tant que consultant à la préparation du projetObservation du léopard des neigesdans une communauté d’éleveurs à Namsai.
Remise en liberté d’oiseaux au Palais d’Été en 2015
À la fin de 2019, le projet a reçu un total de 98 groupes de visiteurs et 302 touristes, générant un revenu de plus d'un million de yuans pour la communauté locale. M. Townshend a précisé que ce projet combine vie communautaire, écologie et tourisme, offrant aux visiteurs la possibilité de vivre une expérience unique d’observation de la faune en toute sécurité et de manière bien organisée. De ces revenus, 45 %reviennent aux familles, 45 % sont investis dans des fonds communautaires pour le bien-être social, et les 10 % restants sont utilisés pour la protection du léopard des neiges. « Grâce au tourisme qui permet de générer des revenus, ces carnivores deviennent des atouts pour les villageois, ce qui les sensibilise à la protection de la faune », se réjouit-il.
En janvier 2021, M. Townshend a remporté une médaille d’or lors de la 14eédition du trophée de la « personnalité émouvante des communautés »organisée par le média Beijing News.« Je me sens un peu honteux de remporter ce prix, car je ne suis qu’une des nombreuses personnes engagées dans la protection de la faune, et ce prix devrait revenir à tout le monde », a-t-il confié.
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