Vaccination :mieux vaut prévenir que guérir
2018-06-14parGeLijun
par Ge Lijun
Alors que des services améliorés et plus sûrs contribuent à l’augmentation du taux de vaccination au pays, les entreprises pharmaceutiques chinoises obtiennent le feu vert de l’OMS pour contribuer à la santé mondiale
Une inflrmière vaccine un enfant dans un centre de vaccination à Hefei de la province de l’Anhui (est de la Chine).
Li Haijie, 34 ans, a deux enfants, ce qui lui apporte beaucoup de joies, mais aussi de nombreux désagréments.Pour faire vacciner son premier enfant, elle a dû faire la queue pendant plusieurs heures dans une salle encombrée et bruyante.
« Mais maintenant, lorsque j’ai fait vacciner mon deuxième enfant, les services s’étaient beaucoup améliorés grâce à la clinique numérique. Je peux réserver sur internet. Quand le médecin scanne la carte de vaccination de mon enfant, il a accès à toutes ses informations et le processus est clair et rapide. Ça épargne beaucoup de temps et d’énergie aux parents », a conflé l’habitante de la ville de Jining, dans la province du Shandong (est), au quotidien Qilu Evening News.
Depuis 2012, Jining a amorcé une transition vers la numérisation de ses cliniques de santé, un programme qui devrait couvrir l’ensemble des cliniques de la ville d’ici lafln 2018. De plus, le taux de vaccination a atteint plus de 90 %, par rapport à 70 % en 1978, où le programme de vaccination planiflée des enfants a été étendu à l’échelle nationale.
À travers le processus de [préqualiflcation de l’OMS], la capacité de production et la qualité de vaccins de la Chine se sont beaucoup améliorées.Les enfants chinois en profltent également.C’est un gagnantgagnant.DU HENG,agente principale de projet de la Fondation Bill & Melinda Gates
Des vaccins meilleurs et plus sûrs
Cette année marque le 40eanniversaire du programme national de vaccination plani-flée en Chine. « Pendant cette longue période, les services ont été progressivement améliorés. Maintenant, la Chine compte presque 200 000 établissements d’inoculation qui mettent en exécution les politiques nationales et accomplissent les tâches de vaccination », a déclaré M. Wang Huaqing,expert principal du programme de vaccination du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies.
L’internet est un bon outil pour améliorer les services. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies de Jining l’utilise pleinement pour faciliter la vaccination. Un site offre des informations et des services de réservation qui évitent une longue attente sur place. « En plus des cliniques numériques,on utilise aussi des réfrigérateurs médicaux au lieu de réfrigérateurs ménagers pour stocker les vaccins. De plus, les centres d’immunisation sont plus dynamiques et possèdent un meilleur environnement, ce qui n’était pas le cas auparavant », a indiqué M. Zuo Shuyan, responsable du bureau chinois de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La hausse du flnancement du gouvernement constitue un facteur important pour garantir la sécurité des vaccins. Selon les chiffres du gouvernement chinois, en 2017,le pays a investi 3,56 milliards de yuans (559 millions de dollars) dans le programme de vaccination. À Jining, ces trois dernières années, le gouvernement local a investi 3,84 millions de yuans (603 000 dollars) pour améliorer les équipements de stockage et de transport réfrigéré dans les établissements d’inoculation de la ville. De plus, des appareils électroniques ont été installés pour contrôler la température des équipements de la chaîne du froid dans le but de maintenir un bon fonctionnement et la sécurité des vaccins.
« La Chine applique son programme de vaccination à partir des années 1950. Par rapport à la vaccination planiflée de 1978 à 2001, le programme de vaccination est basé au niveau des bourgs et le taux de vaccination n’a cessé de croître pour atteindre 90 % actuellement en Chine. Ce taux élevé a créé un fllet de protection pour contrôler efficacement certaines maladies contagieuses dans la société, comme l’hépatite B chez les enfants », a dit M. Wang, en ajoutant que les instances de régulation authentiflées par l’OMS aident beaucoup à garantir la sécurité, mais également à exporter des vaccins.
Contribuer à la santé mondiale
Jusqu’en 2017, seulement 43 pays produisaient des vaccins certiflés pour être vendus à l’étranger. Parmi ceux-ci, 25 pays - dont la Chine - fabriquaient 90 % des vaccins utilisés à l’échelle mondiale. Pour la Chine,réaliser une telle contribution n’a pas été chose facile.
Il a d’abord fallu que ses instances de régulation obtiennent la certification de l’OMS, qui utilise des outils et des groupes d’experts indépendants pour évaluer périodiquement le système des différents pays.« Le résultat de l’évaluation détermine si les organismes de l’ONU peuvent acheter les vaccins pour les utiliser dans d’autres pays au besoin. C’est un processus très sévère », explique M. Zuo.
En 2011 et en 2014, l’OMS a conflrmé deux fois plutôt qu’une que le système de régulation de la Chine avait atteint les normes, ce qui signifle que les vaccins produits par les entreprises chinoises sont sûrs et efficaces.Cependant, pour réaliser l’exportation des vaccins, il faut encore obtenir la préqualiflcation (PQ) des vaccins de l’OMS. « La Chine a investi beaucoup dans l’innovation des techniques biomédicales et des produits médicaux. Nous espérons que l’innovation chinoise peut hausser notre contribution à la santé mondiale », a déclaré Mme Du Heng, agente principale de projet de la Fondation Bill & Melinda Gates. Elle a ajouté que la santé mondiale avait encore besoin d’investissements pour faire face aux maladies contagieuses, telles que la tuberculose,le sida, le paludisme et d’autres maladies tropicales, alors que la Chine se concentre souvent sur les tumeurs ou les maladies chroniques répandues à l’intérieur du pays.Bien que les maladies contagieuses tropicales ne fassent plus partie des priorités de la Chine, elle espère que les entreprises chinoises renforceront leur innovation dans ce domaine à l’avenir.
Le premier vaccin chinois à obtenir la PQ a été le vaccin contre l’encéphalite japonaise en 2013. Ce vaccin est utilisé sur le marché chinois depuis 1988, où il est vendu à un prix beaucoup plus abordable que dans d’autres pays. C’est pourquoi la fondation Bill & Melinda Gates a décidé de soutenir la PQ de ce vaccin dès 2005. Le processus complet a duré huit ans. En date de 2017,plus de 400 millions de doses avaient été expédiées à l’extérieur de la Chine, dont la plupart dans des pays de l’Asie du Sud-Est et du Sud. Uniquement au Laos, 1,5 million d’enfants ont été vaccinés en 2015.
Actuellement, la Chine compte quatre vaccins ayant obtenu la PQ, dont le vaccin contre la poliomyélite en 2017. L’UNICEF a acheté 70 millions de doses de ce vaccin,soit 20 millions pour 2018 et 50 millions pour 2019. Cela représente un pas de plus vers l’éradication de la poliomyélite dans le monde.
« À travers le processus de [préqualifl-cation de l’OMS], la capacité de production et la qualité de vaccins de la Chine se sont beaucoup améliorées. Les enfants chinois en profltent également. C’est un gagnantgagnant », a conflé Mme Du. CA