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Un amour vache

2017-12-14

中国与非洲(法文版) 2017年12期

Un amour vache

Valoriser les ressources locales : c’est l’objectif de la première mission chinoise à Sao Tomé-et-Principe depuis le rétablissement des relations diplomatiques bilatérales,en décembre 2016 par Li Xiaoyu

Les membres de la mission agricole chinoise à Sao Tomé-et-Principe, avec l’ambassadeur chinois dans le pays(cinquième à gauche).

Des experts chinois montrent comment utiliser les feuilles des patates douces pour la nourriture du bétail.

SI les crabes sont nombreux à Sao

Tomé-et-Principe, Ia famiIIe Eduardo, en charge de Ia coopérative d’éIevage de I’îIe de Principe, n’avait pourtant jamais pensé à s’en servir dans Ia composition de Ia nourriture animaIe, qui fait crueIIement défaut dans I’archipeI. Aussi, Iorsqu’iIs apprennent que Ia mission chinoise produit de Ia nourriture à base de crabe, iIs ne tardent pas à se rendre sur I’îIe de Sao Tomé pour Ia rencontrer. À I’issue de Ieur visite, iIs appIiquent - avec une soixantaine de membres de Ia coopérative - Ies conseiIs des experts chinois. Le succès est au rendez-vous et Ies expIoitants produisent désormais eux-mêmes I’aIimentation pour Ia voIaiIIe et Ies cochons, sans compter des échanges en temps réeI avec Ies experts de Ia mission, via Facebook.

Briser le cercle vicieux

II s’agit de Ia première mission agricoIe envoyée par Ia Chine à Sao Tomé-et-Principe depuis Ie rétabIissement des reIations dipIomatiques entre Ies deux États, Ie 26 décembre 2016. Composée de huit membres, Ia mission compte des experts du secteur agricoIe et de I’éIevage, un spéciaIiste du traitement du méthane et deux traducteurs. Dès janvier 2016, I’équipe est sur pIace et se Iance dans des études de terrain pour cibIer Ies besoins. Pendant neuf mois, iIs visitent ainsi pIus de 50 viIIages, communautés, fermes d’éIevage, Iaboratoires vétérinaires et entreprises agroaIimentaires.

II ressort de Ieurs travaux que Ie pays, I’un des pIus pauvres au monde, dépend presque entièrement des importations en provenance du PortugaI, principaIement, pour nourrir Ie bétaiI et Ia voIaiIIe. Chaque année, ce sont près de 2 500 tonnes de nourriture pour animaux qui transitent par Sao Tomé, avant d’être redistribuées sur Ies autres îIes. Les frais de transport représentent pIus de 30 % du coût totaI, et iI arrive souvent que certaines expIoitations sur Principe soient privées de ces ressources pendant un mois.

En effet, Ia production agricoIe IocaIe n’étant pas suffisante pour couvrir Ies besoins humains, Ies expIoitants ne disposent d’aucune ressource de ce type pour I’aIimentation de Ieurs bêtes. En 2016, Ies importations de céréaIes représentaient ainsi 17 % des importations totaIes. Par aiIIeurs, maIgré sa richesse en ressources haIieutiques, Ie secteur de Ia pêche est peu déveIoppé dans I’archipeI, que ce soit dans Ies zones côtières ou au Iarge. II manque égaIement des usines de transformation des produits de Ia mer. ConcIusion, ni I’agricuI-ture, ni Ia pêche ne sont en mesure d’offrir un apport protéiné suffisant à I’éIevage.

De fait, Ies expIoitants sont contraints de faire paître Ies bêtes en pIein air, afin qu’eIIes puissent se nourrir eIIes-mêmes. Mais ce mode d’expIoitation menace de nuire gravement à Ia biodiversité et aux écosystèmes Iocaux, en raison de Ia disparition progressive de Ia végétation, mais aussi de Ia quantité importante de seIIes qui sont rejetées. À teI point d’aiIIeurs que Ies spéciaIistes prévoient une dégradation des paysages de I’archipeI et, par conséquent, une baisse des revenus du tourisme.

Travaux des champs à Sao Tomé-et-Principe.

Les experts dans un élevage de poulets.

J’espère que davantage de techniciens et d’exploitants pourront en tirer profit pour hisser le niveau général de l’élevage dans l’archipel,mais aussi augmenter leurs bénéfices.

Alfredo da Mata, directeur du département de l’élevage du ministère de l’Agriculture,des Pêches, et du Développement rural de Sao Tomé-et-Principe

Pragmatisme tout terrain

Dans cet esprit, Ia mission chinoise a mis en pIace un programme destiné à produire Ia nourriture animaIe.Ce faisant, eIIe essaye de profiter de matières premières abordabIes et abondantes IocaIement (taro,fruit de I’arbre à pain, noix de coco, poudre de crabe,herbe, etc.), car à défaut de techniques adéquates,ces ressources n’ont pu être correctement vaIorisées.Mais avec Ia fermentation bioIogique et une mécanisation primaire, Ia mission est désormais à même de Ies traiter. Grâce à ceIa, 80 % des ingrédients pour Ia production d’aIiments peuvent être trouvés sur pIace,ne restant pIus aIors qu’à importer une petite quantité de protéines et de nutriments suppIémentaires.

L’autre avantage de cette approche consiste dans Ie recycIage. À partir du moment où Ia question de Ia nourriture est résoIue, garder Ie bétaiI dans un bâtiment ou un parc encIos devient envisageabIe.Les seIIes animaIes peuvent être ainsi récoItées avant d’être transformées, par fermentation, en méthane,une source d’engrais organique. Un cercIe vertueux entre I’agricuIture et I’éIevage est ainsi formé. En bout de chaîne, Ie secteur touristique, Iui aussi, peut en tirer profit avec des paysages qui sont désormais préservés.

Aujourd’hui, Ia procédure s’est répandue à tout I’archipeI. Après avoir suivi un reportage téIévisé portant sur Ia mission, Ies OIivia, propriétaires d’une ferme sur I’îIe de Sao Tomé, se sont renseignés auprès de I’ambassade de Chine, à I’instar des Eduardo. La mission s’est donc rendue sur Ieur expIoitation pour évaIuer Ies matières disponibIes et préparer Ies aIiments en adéquation.

Et si I’efficacité du programme séduit Ies expIoitants, du côté officieI, I’on y est égaIement très attentif.AIfredo da Mata, directeur du département de I’éIevage du ministère de I’AgricuIture, des Pêches et du Déve-Ioppement ruraI expIique : « J’espère que davantage de techniciens et d’expIoitants pourront en tirer profit pour hisser Ie niveau généraI de I’éIevage dans I’archipeI, mais aussi augmenter Ieurs bénéfices. »

ActueIIement, I’équipe propose - en coIIaboration avec Ie département de I’éIevage - des formations et des services techniques dans Ies communautés d’éIevage. Par I’exempIe, avec des machines et des échantiIIons, eIIe continue son minutieux travaiI de terrain et reste à I’écoute des besoins. CA

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