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Déterminés à réussir

2015-11-08LuAnqi

中国与非洲(法文版) 2015年8期

Déterminés à réussir

Quatre étudiants sud-africains partagent leur expérience en matière d'apprentissage du chinois par Lu Anqi

LE chinois, une langue dotée d'un système

compliqué de prononciation à quatre tons et de mots qui ne sont pas composés de lettres comme dans les systèmes alphabétiques, est considéré comme difficile à apprendre. Cependant, malgré cette difficulté,les sinophones sont de plus en plus nombreux de par le monde.

C’est aussi le cas en Afrique. Fin mai 2015, lors de la sélection préliminaire organisée à Durban en Afrique du Sud pour le concours « Pont vers le chinois » (plus connu sous l’appellation « Chinese Bridge »), 32 étudiants universitaires, lycéens et collégiens sud-africains ont démontré leurs compétences linguistiques en chinois à travers des discours et la présentation de talents artistiques.

Si certains d’entre eux apprennent le chinois depuis des années, beaucoup sont seulement débutants. Comment ont-ils commencé à apprendre cette langue et quels défis ont-ils rencontrés tout au long de leur apprentissage ? Quelques-uns de ces candidats sud-africains ont partagé leur expérience d’apprentissage.

La persévérance et le dévouement

Albertus De Man, vainqueur dans la catégorie des élèves de secondaire, a laissé une profonde impression à l’assistance, en raison de son excellente prononciation et de sa facilité à s’exprimer. Lors de son discours, il a cité beaucoup d’expressions idiomatiques chinoises, ce qui révélait sa bonne compréhension de la langue et de la culture chinoises. De Man représentera les étudiants sud-africains pour participer à la finale de l’édition internationale du concours,qui se tiendra en Chine en novembre 2015.

Cet élève de quatrième année de secondaire à l’Académie des mathématiques, des sciences et technologies du Cap, a commencé à apprendre le chinois au berceau. ll est venu en Chine avec ses parents à l’âge de huit mois. « Quelques mois à peine après ma naissance, j’ai commencé à apprendre le chinois en écoutant et en regardant autour de moi »,se rappelle-t-il. « Je suis entré dans une crèche locale quand j’étais déjà assez âgé. Nous avions aussi une nounou chinoise qui me parlait en chinois quand j’étais à la maison. »

ll est retourné en Afrique du Sud avec ses parents en 2012 après presque 12 ans de séjour en Chine,et y a continué son apprentissage du chinois. « Si j’arrêtais maintenant de l’apprendre, je perdrais tout le temps et les efforts que j’ai mis à apprendre cette langue belle mais complexe », explique-t-il.

ll avoue en effet que le chinois est très difficile. « Vous devez travailler et réviser constamment »,affirme De Man. « Sans cela, vous n’arriverez jamais à faire de véritables progrès. » ll a noté que la plupart des étudiants étrangers n’avaient pas l’occasion de faire partie d’une communauté sinophone, et qu’ils ne pratiquaient pas non plus l’écriture chinoise tous les jours. Pour pratiquer la langue, De Man écoute de la musique chinoise et regarde des émissions télévisées chinoises, en plus de ses révisions quotidiennes.

Selon lui, la Chine joue un tel rôle sur la scène politique et économique internationale qu’il est très important de parler sa langue et de comprendre sa culture.

Pratiquer et voyager

« Si vous me demandez de parler de la Chine, je vous dirai qu’il s’agit d’un pays chaleureux et bienveillant »,affirme Hadebe Nokuthula dans son discours lors du concours. « Si vous me demandez de parler des Chinois, je vous dirai qu’ils sont diligents, polis et pacifiques. » Elle n’a jamais vu, explique-t-elle, un pays aussi amical que la Chine, ni une terre aussi pittoresque que la terre chinoise, qui a ouvert devant elle un nouveau monde. Nokuthula a remporté la deuxième place dans la catégorie des étudiants universitaires grâce à sa bonne maîtrise du chinois et sa prestation de taï chi, une gymnastique traditionnelle chinoise.

Étudiante de deuxième année à l’Université detechnologie de Durban (UTD) spécialisée en isi-Zulu, anglais et français, Nokuthula a commencé à apprendre le chinois en mai 2014 après être entrée à l’université. Elle est l’une des premières étudiantes à se joindre à un projet pilote lancé par l’lnstitut de Confucius à l’UTD. Nokuthula a passé deux niveaux et est passée au troisième niveau en juillet.

« En tant qu’étudiante en langue, je trouve extrêmement intéressant d’élargir ma connaissance des langues étrangères », indique-t-elle. « Je souhaite pouvoir traduire un jour des documents des langues étrangères vers ma langue maternelle. » Pour l’instant, son objectif est de passer le niveau six du test de compétence de chinois (HSK) et de poursuivre ses études en Chine.

Le chinois est une langue très particulière, mais très enrichissante, affirme-t-elle. « Les apprenants étrangers doivent saisir toutes les opportunités de pratiquer la langue. Regarder des vidéos en ligne peut notamment être très utile. C’est là le meilleur conseil que je pourrais leur donner », ajoute-t-elle.

Nokuthula a quatre heures de cours de mandarin par semaine à l’université. Elle étudie également par elle-même en regardant des vidéos chinoises et en lisant des textes simples. Son voyage vers la Chine en janvier dernier lui a permis de découvrir un peu le pays. La leçon la plus précieuse qu’elle y ait apprise est que « nous devons travailler assidûment pour mener la vie confortable à laquelle nous aspirons tous ».

Hedebe Nokuthula présente ses talents en taï chi chuan de la famille chen

Daniel Stein (à droite) présente un dialogue comique avec sa camarade de classe Lizel Kotze

Parler fréquemment

Sizwe Sisoka n’a pas gagné de grand prix, mais il était heureux de participer à cette compétition pour tester ses compétences linguistiques en mandarin après cinq mois d’apprentissage.

Sisoka est en deuxième année de formation linguistique pratique à l’UTD. ll a rejoint le programme d’apprentissage du chinois dans sa faculté en février 2015. « J’ai toujours eu une passion pour le mandarin,mais c’est seulement cette année que j’ai eu l’occasion de m’y mettre », affirme-t-il.

D’après lui, il est difficile de parler chinois pour ceux qui parlent isiZulu, parce que le chinois n’a pas de sonorités clics comme en ont beaucoup de langues africaines. Les caractères sont en outre difficiles à retenir. Sizwe Sisoka a recours à la culture etl’histoire chinoises pour mieux s’en souvenir.

ll essaie de pratiquer son chinois dans les boutiques et les supérettes chinoises, raconte-t-il. ll a installé une application sur son téléphone qui montre les caractères chinois, avec la prononciation et des explications en anglais.

En tant qu’étudiant de langue, Sisoka rêve de devenir un jour un traducteur internationalement reconnu et d’enseigner l’anglais en Chine.

Sizwe Sisoka parle de son rêve de parler chinois

Albertus de Man(à droite) et Selycia curwen, de l'école de chinois de Prétoria,ont gagné le premier et le second prix dans la catégorie des élèves du secondaire.

Rome n'a pas été construite en un jour

Grâce à son discours et à un numéro de dialogue comique, Daniel Stein a remporté la troisième place dans la catégorie des étudiants universitaires. Étudiant en deuxième année à l’Université de Stellenbosch, spécialisé en linguistique et en chinois, Stein apprend le chinois depuis un an et demi.

ll a commencé à l’apprendre six mois avant son entrée à l’université, attiré par « la beauté de sa prononciation ». ll s’est entraîné en regardant la télévision centrale de Chine, en écoutant des programmes chinois et en cherchant sur internet lorsqu’il avait des difficultés.

Le système tonal de la langue chinoise fascine Stein, qui est un passionné de linguistique. ll passe 50 minutes par jour à apprendre le chinois à l’université,et après les cours, il révise ses leçons et travaille sur des tests HSK de compréhension orale.

Stein s’est vite aperçu que le chinois n’était pas facile à apprendre, mais il est prêt à travailler dur pour progresser. « C’est comme faire pousser un arbre »,dit-il. « Vous devez l’arroser tous les jours, et attendre qu’il pousse petit à petit. Le processus est très long,mais vos peines seront finalement récompensées. » CA

(Reportage réalisé en Afrique du Sud)