L'arrestation de la reine de l'ivoire donne à réféchir
2015-11-08
L'arrestation de la reine de l'ivoire donne à réféchir
LA contrebande et le commerce illégal des produits de la vie sauvage étaient
à la une en octobre, surtout l'arrestation d'une femme d'affaires en Tanzanie, Yang Fenglan, surnommée la reine de l'ivoire. Yang est soupçonnée d'avoir vendu au noir de l'ivoire pendant quatorze ans, fnançant ceux qui tuent des éléphants dans les régions protégées du pays est-africain.
Si elle est reconnue coupable, la Chinoise de 66 ans, qui parle couramment swahili et sert d'interprète, aussi propriétaire d'un restaurant en plus d'être secrétaire générale du Conseil sino-africain du commerce de Tanzanie, pourrait encourir une sentence de 30 ans de prison. Après des années de frustration, pendant lesquelles les autorités locales n'ont pu capturer que des auteurs de délits mineurs dans le domaine de la contrebande, l'arrestation de Yang est un beau coup de flet tant pour la Tanzanie que pour le combat mondial dans ce domaine. Selon le procureur d'État Nassor Katuga, de Tanzanie, Yang a été impliquée dans la contrebande et le commerce de 706 défenses d'éléphants, d'une valeur de 2,5 millions de dollars.
Cette arrestation survient au moment où la Tanzanie a perdu 60 % de sa population d'éléphants au cours des cinq dernières années, surtout en vue de se procurer de l'ivoire.
Récemment, la Chine a mis sur pied des campagnes d'information avec l'appui de gens d'affaires et de célébrités, surtout l'acteur Jackie Chan, le joueur à la retraite Yao Ming, de la NBA, et l'actrice Li Bingbing. De plus, cette année la Chine a lancé une interdiction d'un an de toute importation d'ivoire ainsi que la réduction des usines autorisées de gravure d'ivoire. Ces efforts, ainsi que la destruction publique de plus de 600 kg d'ivoire confsqué, ont sensibilisé la population en faveur des espèces animales en voie de disparition. On pouvait voir la rage des médias sociaux contre Yang ; plusieurs citoyens pensent qu'elle n'a pas seulement contribué à la destruction des éléphants mais a aussi endommagé l'image internationale de la Chine et souillé l'amitié profonde qui existe entre la Chine et l'Afrique.
Deux semaines avant l'arrestation de Yang, une autre pièce du casse-tête anti
contrebande a trouvé sa place. Dans ce qu'on peut appeler un accord historique, le président Barak Obama des États-Unis et le président de Chine, Xi Jinping, se sont entendus à Washington en septembre pour bannir totalement les importations d'ivoire et pour coopérer dans le combat contre le trafc des produits d'animaux sauvages. Cette entente est la première du genre lancée par le président de la Chine, et elle lance un message positif d'un des plus grands marchés de consommation du monde.
Les organisations anti-contrebande du monde attendaient depuis longtemps l'arrestation de Yang, et l'on espère maintenant que la prise du gros poisson dans l'étang mènera à l'arrestation d'autres contrebandiers et des fonctionnaires corrompus qui ont baigné dans cette affaire. Les efforts actuels, bien que signifcatifs, sont insuffsants. ll importe de montrer que personne, impliqué dans cette contrebande, n'est intouchable, car l'avenir des espèces en danger de disparition de la planète en dépend.
LE RÉDACTEUR EN CHEF
Nos contributeurs ce mois-ci...
Hannah Edinger, directrice adjointe chez Frontier Advisory Deloitte
Li Jiashan, doyenne exécutive de l'lnstitut national de développement culturel