La fenêtre d’espoir

par LI XIAOYU

Une pharmacienne chinoise a été entièrement dévouée à sa vocation pendant son séjour en République centrafricaine

Jin Liangyan dispense des médicaments en portant une combinaison anti-COVID,au Centre hospitalier universitaire de l’amitié sino-centrafricaine à Bangui,capitale de la République centrafricaine.

Jin Liangyan à la résidence de la mission médicale chinoise en République centrafricaine.

Le 29 juin de cette année revêt une importance particulière pour Jin Liangyan.En tant que membre de la 18e mission médicale chinoise en République centrafricaine (RCA),elle s’est vu décerner,au terme de son séjour de 18 mois,une cravate de commandeur dans l’ordre national de la reconnaissance centrafricaine par le Président Faustin Archange Touadéra.Il s’agit de la plus haute décoration honorifique du pays pour récompenser les services éminents rendus à la République sur les plans économiques,humains ou sociaux.À titre exceptionnel,l’ordre peut être conféré à des personnalités étrangères.Elle était donc tout à fait fière de cette expérience qu’elle raconte dans une vidéo lauréate du Concours photo et vidéo Chine-Afrique 2021.

En décembre 2020,avec neuf autres membres de l’équipe,Mme Jin,pharmacienne de l’Hôpital Xixi de Hangzhou,s’est mise à travailler au Centre hospitalier universitaire de l’amitié sino-centrafricaine à Bangui,capitale de la RCA.Si de nombreuses personnes considèrent les pharmaciens comme de simples « porteurs » qui délivrent machinalement les traitements prescrits,ils jouent pourtant un rôle indispensable,voire capital,dans la prise en charge des patients.

L’officine où Mme Jin travaillait est une partie indépendante et exclusive de la mission médicale chinoise.Tous les jours,elle était responsable de vérifier,à elle seule,toutes les ordonnances et de calculer le prix des médicaments avant de les dispenser.Malgré le mercure dépassant souvent les 30 degrés,elle était obligée de porter une combinaison entièrement étanche pour prévenir la transmission des infections.

Sa maîtrise du français lui a permis de communiquer avec les patients pour leur expliquer la posologie.Pour assurer le bon usage des médicaments,elle tenait à les informer des effets néfastes de la consommation d’alcool sur leurs traitements et à leur faire respecter le régime alimentaire.Faute d’appareils informatiques,elle devait retenir de manière précise le prix et l’emplacement de tous les médicaments,afin de les dispenser dans les plus brefs délais.En même temps,elle a pris l’initiative de créer un système de gestion de l’officine en inventoriant les stocks et en précisant les dates de péremption,pour faire face à la raréfaction préoccupante des ressources pharmaceutiques.Elle ne manquait pas non plus de partager son expertise professionnelle avecses collègues locaux.

En plus d’exercer la profession de pharmacien,elle occupait également le poste de comptable de la mission.La gestion comptable devait passer par une plateforme numérique.Avec une connexion Internet inférieure à 8Mb/s,elle a souvent attendu jusqu’à minuit pour terminer son travail.

Pendant son temps libre,elle aimait faire de la photographie,vloger ou bouquiner.Plus que tout,elle aimait voir le soleil se coucher sur le toit.Ce moment paisible lui permettait d’observer la vie des habitants,tout en laissant libre cours à ses pensées.« Chaque jour,quand je regarde les résidents ici,je réfléchis beaucoup sur leur vie assez dure.Mais ce qu’ils nous présentent,ce sont toujours leurs sourires aimables »,a-t-elle partagé dans la vidéo.

Sa performance exemplaire a gagné les cœurs et l’estime de l’équipe locale.Dans une lettre de témoignage de satisfaction,Elie Nganawei,coordinateur du programme,a déclaré : « Vous avez fait preuve,non seulement d’abnégation,de dynamisme et d’assiduité mais aussi d’une étroit

e collaboration avec la partie centrafricaine dans l’exercice de votre fonction.La fin de votre séjour constitue un manque pour la population centrafricaine.Nous souhaitons que vous puissiez revenir travailler ici dans les toutes prochaines missions.» Pour Mme Jin,revenir en RCA fait aussi partie de ses futurs projets de vie.