Solidifier l’amitié
2023-01-08parXIAYUANYUANetDONATIENNIYONZIMA
par XIA YUANYUAN et DONATIEN NIYONZIMA
Le 50e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Bénin est l’occasion de faire progresser les liens bilatéraux vers un nouveau sommet
L’ambassadeur du Bénin en Chine,Simon Pierre Adovelande,pose avec des élèves d’une école primaire dans la province du Yunnan.
Cette année marque le 50eanniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Bénin.Au cours de cette période,les relations sino-béninoises se sont renforcées.À cette occasion,CHINAFRIQUEs’est entretenu avec Simon Pierre Adovelande,ambassadeur du Bénin en Chine,pour entendre son point de vue sur le développement des relations sino-béninoises.Voici un extrait révisé de l’entrevue :
CHINAFRIQUE : Comment percevez-vous les relations entre la Chine et le Bénin qui se sont rétablies il y a un demi-siècle ?
Simon Pierre Adovelande :Je pense que le Bénin et la Chine ont bénéficié d’une amitié sincère,fondée sur la confiance,le respect et la coopération mutuellement bénéfique.Nous avons eu la chance que nos dirigeants,les Présidents Xi Jinping et Patrice Talon,aient eu l’occasion de se rencontrer à Beijing en septembre 2018 pour porter cette relation à un autre niveau.Cette rencontre a marqué un tournant dans cette relation qui a placé la Chine et le Bénin sur la même longueur d’onde quant au principal défi auquel le monde est confronté aujourd’hui.
Nos deux dirigeants ont présenté une feuille de route pour les relations entre nos deux pays.Pour ce qui est des perspectives,la relation entre la Chine et le Bénin est mature,et nous avons trois cadres qui sont utilisés pour la développer.Le premier est notre relation bilatérale,le deuxième est le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA),et le troisième est l’initiative « la Ceinture et la Route ».Ensuite,nous avons les outils qui permettent à chaque partie de jouer son rôle dans ces cadres et d’être plus efficace sur le plan des résultats.
Que pensez-vous des neuf programmes proposés lors de la huitième Conférence ministérielle du FCSA tenue à Dakar,au Sénégal,en 2021 ? Dans quelle mesure est-il important de les aligner sur le Programme d’actions du gouvernement 2021-2026 du Bénin ?
Le Plan d’action de Dakar (2022-2024) est le résultat d’une bonne concertation entre les deux parties.La dernière réunion du FCSA a vu la convergence des points de vue.Au cours de la préparation,chaque partie a présenté ses besoins,ses défis et son point de vue sur cette coopération.Lorsque nous nous sommes réunis à Dakar,le résultat était celui d’une véritable consultation.Ce plan d’action répond aux besoins et aux défis que le continent africain veut relever à travers ce cadre de coopération.Pour moi,le Plan d’action de Dakar montre la maturité du FCSA.Il montre une amélioration à la lumière des leçons apprises au cours des 20 dernières années.
En ce qui concerne le programme d’actions du gouvernement béninois pour 2021-2026,il repose sur trois grands piliers.Le premier est le renforcement de la démocratie,de la primauté du droit et de la bonne gouvernance.Le deuxième est la poursuite de la transformation structurelle de l’économie de la nation.Ce que j’entends par la transformation structurelle,c’est rendre le gouvernement plus responsable en matière de dépenses (et) en matière d’exécution du budget.Et le troisième est l’amélioration du bien-être de la population.
Le Plan d’action de Dakar reflète les trois piliers de notre plan d’action du gouvernement,ce qui en fait quelque chose d’unique et facile à mettre en œuvre.
La Chine a connu beaucoup de changements au cours des dix dernières années.Lesquels vous ont le plus impressionné ? Quelle est la meilleure façon de décrire ces changements ?
Je vois trois grandes transformations qui m’impressionnent vraiment.La première est la lutte contre la pollution,surtout atmosphérique.Je me souviens que lorsque je suis arrivé en Chine il y a six ans,nous devions porter un masque à cause de la pollution pendant l’hiver.Mais au bout de deux années,nous avons commencé à voir la beauté du ciel bleu de Beijing.C’est impressionnant.
La deuxième est la préservation de l’environnement.Lorsque vous parcourez le pays,vous pouvez voir à quel point il est propre et les villes améliorent l’environnement.Elles préservent le système écologique du pays.C’est aussi quelque chose de très important.Il semble y avoir une concurrence écologique entre les villes.
La troisième est le programme pour sortir la population de la pauvreté.Je suis économiste de profession,j’ai l’habitude de parler de la lutte contre la pauvreté.Lutter contre la pauvreté signifie que les peuples ont accepté leur condition,et que vous allez les aider.Maisici en Chine,les peuples changent de mentalité pour pouvoir s’en sortir.C’est une grande transformation.Il faut un leadership fort pour y arriver.Et c’est ce qui est le plus impressionnant avec la Chine.
Simon Pierre Adovelande visite le Centre de recherche agricole du Yunnan.
Cette année marque le 10e anniversaire de l’établissement des relations entre les villes de Ningbo et Cotonou,et la Foire des produits chinois en Afrique de l’Ouest se tient avec succès depuis 11 ans.Quels avantages ces liens apportent-ils à la population ?
La première chose que cette relation apporte aux peuples est qu’ils commencent à se connaître davantage.Les villes sœurs ont débuté par des interactions entre les dirigeants des villes,mais ensuite la population a commencé à participer à des activités.La foire est comme une célébration entre les habitants de Ningbo et de Cotonou leur permettant de découvrir les produits des deux villes.Cela signifie également que les Béninois peuvent avoir accès aux produits qu’ils recherchent.Chaque année,les exposants en apportent de nouveaux en fonction des besoins ou des demandes que les visiteurs ont faites à la foire précédente.C’est quelque chose de très important,la découverte des produits.
Mais aujourd’hui,nous devons passer à un autre niveau dans cette relation,trouver un moyen de donner des bourses pour former les jeunes et les aider à avoir accès aux connaissances et à la technologie.La deuxième chose est de voir comment les petites et moyennes entreprises (PME) de Cotonou et celles de Ningbo peuvent travailler ensemble,par exemple,pour ajouter de la valeur aux produits agricoles qu’elles produisent.
Les PME de Ningbo qui viennent à Cotonou avec de l’équipement pour ajouter de la valeur aux produits pour le marché local et le marché chinois sont une nouvelle perspective sur laquelle nous pouvons commencer à travailler.J’ai eu l’occasion de participer à la célébration du 10eanniversaire et j’ai donné ces idées aux dirigeants des deux villes,en leur suggérant de commencer à y réfléchir et de chercher des moyens pratiques de coopération au profit des jeunes et des communautés.