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Poussés par la connaissance

2022-09-06parXIAYUANYUAN

中国与非洲(法文版) 2022年9期

par XIA YUANYUAN

Des participants à un sous-forum de la 11e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks qui s’est tenu à Jinhua,dans la province du Zhejiang, le 21 juillet.

Les think tanks améliorent la communication et la compréhension mutuelle entre la Chine et l’Afrique, proposant des idées pour faire avancer la coopération sino-africaine

Plus de 200 participants, comprenant des fonctionnaires et des universitaires de Chine et d’Afrique, ont participé à la 11eRéunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks (CATTF),qui s’est tenue en ligne et hors ligne du 20 au 21 juillet, afin d’accroître la compréhension mutuelle entre les deux parties.

Rappelant l’intention à l’origine de la création du CATTF,Liu Hongwu, directeur de l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang et l’un des initiateurs du forum, a espéré que ce dernier fonctionnerait comme un pont réunissant des groupes de réflexion chinois et africains afin de partager des idées sur les stratégies futures. « Au moyen d’un dialogue franc, ces laboratoires d’idées peuvent faire le bilan du passé, discuter des défis actuels et proposer des solutions, afin de permettre à davantage de personnes de bénéficier de la coopération sino-africaine », a-t-il partagé avecCHINAFRIQUE.Après 11 ans d’évolution depuis sa fondation en 2011, le forum est devenu un lieu privilégié pour les groupes de réflexion de Chine et d’Afrique. Il permet d’élaborer des consensus et favorise l’émergence d’idées innovantes qui peuvent être traduites en actions concrètes. « C’est dorénavant un exemple vivant des solides échanges culturels entre les peuples », a affirmé M. Liu.

Une meilleure compréhension

En 2009, lors de la quatrième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) tenue en Égypte, le Premier ministre chinois de l’époque,Wen Jiabao, a annoncé huit mesures que le gouvernement prendrait pour renforcer la coopération sinoafricaine. Un renforcement des échanges en groupe de réflexion a été proposé pour la première fois. Le plan prévoyait le lancement d’un programme conjoint de recherche et d’échange Chine-Afrique pour permettre aux universitaires et aux think tanks de partager leur expérience en matière de développement, et de contribuer intellectuellement à l’élaboration de politiques de coopération plus efficaces.

Le plan conjoint de recherche et d’échange Chine-Afrique a été lancé en 2010 par le gouvernement chinois pour explorer des voies de coopération mutuellement bénéfiques, promouvoir des échanges approfondis sur les sciences humaines et pousser la communauté internationale à accroître l’attention et le soutien à l’Afrique. Plus de 80 groupes de réflexion et instituts de recherche universitaires ont participé au plan, selon un livre blanc intituléLa Chine et l’Afrique dans la nouvelle ère : un partenariat d’égalitépublié par le Bureau de l’information du Conseil des affaires d’État chinois en 2021.

En 2011, le premier CATTF a été organisé par l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang,dans la province du Zhejiang. En 2012, le forum a été intégré au FCSA.

En avril 2019, l’Institut Chine-Afrique a été mis sur pied à Beijing. Sa création reflète les attentes et la demande croissantes d’une coopération plus étroite entre les groupes de réflexion chinois et africains.

La huitième Conférence ministérielle du FCSA s’est tenue à Dakar, au Sénégal, en 2021. Elle a adopté le Plan d’action de Dakar du FCSA (2022-2024). Ce plan stipule que la Chine augmentera son soutien aux universités et aux groupes de réflexion africains pour organiser des séminaires et mener des projets de recherche, pour poursuivre la mise en œuvre du plan de coopération 20+20 des universités sino-africaines et du plan de partenariat 10+10 des groupes de réflexion sino-africains,et pour renforcer la recherche conjointe et les échanges entre think tanks chinois et africains.

Un soutien intellectuel

Des obstacles, comme les différences linguistiques, les préjugés ou les quiproquos entre les peuples chinois et africain existent toujours, confie Liu Haifang, directrice du Centre d’études africaines de l’Université de Pékin.« Les groupes de réflexion devraient jouer un rôle de premier plan dans l’amélioration des échanges afin d’établir les fondations d’une compréhension mutuelle »,a-t-elle déclaré àCHINAFRIQUE.

Zhang Chunyu, chercheur à l’Institut Chine-Afrique de l’Académie chinoise des sciences sociales, estime qu’il devrait y avoir des canaux officiels et non officiels pour les échanges entre la Chine et l’Afrique, et que les groupes de réflexion devraient jouer un rôle important dans les canaux non gouvernementaux.

« Les groupes de réflexion comprennent des politiques et ont des connaissances et de la prospective. Leur communication pourrait définir les bases d’échanges approfondis entre les gouvernements chinois et africains », a expliqué M. Zhang àCHINAFRIQUE. En outre,en tant qu’élément clé des échanges humains et culturels, les groupes de réflexion pourraient éliminer les malentendus et améliorer la compréhension mutuelle.

Cérémonie d’ouverture de la 11e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks qui s’est tenue à Beijing en ligne et hors ligne du 20 au 21 juillet.

Selon Zhang Zhongxiang, directeur du Centre d’études africaines de l’Université normale de Shanghai, le CATTF promeut les échanges entre les peuples sino-africains,ce qui rend la coopération dans d’autres domaines plus durable. « Cela offre également une bonne occasion aux universitaires de discuter des problèmes de coopération sino-africaine et de travailler ensemble pour trouver des solutions possibles. Les universitaires africains peuvent également mieux comprendre la politique de la Chine envers l’Afrique grâce aux échanges », a-t-il déclaré àCHINAFRIQUE.

Charles Onunaiju, directeur du Centre d’études chinoises à Abuja, au Nigeria, écrit dans son livreChina’s Struggle for Modernization: From Revolution to Reformque le concept CATTF promu par la Chine offre une perspective alternative au récit occidental sur le développement mondial. Il y signale que les groupes de réflexion fournissent le cadre intellectuel pour conduire la politique de coopération accrue entre la Chine et l’Afrique. Les échanges de groupes de réflexion fournissent non seulement un soutien intellectuel,mais ils le pilotent.

Liu Hongwu, de l’Université normale du Zhejiang, a révélé qu’au cours de ces dialogues et de ces multiples échanges, les concepts et les idées tirés de l’expérience de développement de la Chine ont été de plus en plus discutés, notamment la planification du développement,la réforme et l’ouverture, l’autonomie et la diligence, la bonne gouvernance et le renforcement des capacités.Les principes et la sagesse qui ont été atteints grâce à la coopération pratique sino-africaine se sont répandus,tels que la sincérité, les résultats tangibles, l’amitié et la bonne foi, ainsi que la poursuite du plus grand bien et des intérêts communs.

Faciliter la coopération commerciale

Les think tanks jouent également un rôle plus important dans la promotion de la coopération économique sino-africaine. En 2021, l’Institut de recherche sur la coopération économique et commerciale sino-africaine a été inauguré à Changsha, dans la province du Hunan.

Les participants écoutent uneprésentation lors de la 11e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks.

Positionné comme un groupe de réflexion de haut niveau, l’institut vise à mettre en commun les connaissances et à contribuer au renforcement des liens économiques sino-africains et à promouvoir un développement de haute qualité de la coopération économique et commerciale.

Initié par le Comité du Parti communiste chinois pour la province du Hunan, l’institut rassemble les forces des entreprises, des établissements d’enseignement supérieur, des gouvernements et des instituts de recherche pour créer un cadre de partage des connaissances, de culture des talents et de consultation professionnelle pour la coopération économique et commerciale sino-africaine.

Depuis sa création, l’institut a organisé une série d’événements académiques, dont le Forum de Yuelu sur la coopération économique et commerciale sinoafricaine et un salon dans la Zone pilote de la coopération économique et commerciale approfondie sinoafricaine. Il a développé une base de données complète,comprenant des études de cas et des informations sur les lois, les secteurs et les produits de l’Afrique.L’institut a formé un mécanisme de coopération et d’échange avec des universités et des groupes de réflexion africains, et collabore avec des think tanks de renom liés à l’Afrique en Chine.

Les groupes de réflexion comprennent des politiques qui ont des connaissances et de la prospective. Leur communication pourrait définir les bases d’échanges approfondis entre les gouvernements chinois et africains.

ZHANG CHUNYU Chercheur à l’Institut Chine-Afrique de l’Académie chinoise des sciences sociales

Défis et potentiel

Bien que les échanges entre les think tanks chinois et africains aient généré des résultats fructueux au cours de la dernière décennie, ils ont encore du potentiel pour renforcer davantage la coopération, afin de mieux soutenir intellectuellement le développement des relations.

D’après Wang Heng, directeur adjoint de l’Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang,au fil des ans, les efforts successifs de la Chine et de l’Afrique ont créé une atmosphère académique positive pour le développement des relations bilatérales.Cependant, par rapport aux besoins réels créés par le développement rapide de la Chine et des pays africains,il est nécessaire d’augmenter l’échelle de la coopération bilatérale, en particulier dans la coopération universitaire entre les think tanks.

De nombreux sujets actuellement discutés entre les groupes de réflexion chinois et africains sont relativement larges et devraient être davantage ciblés à l’avenir, a fait part Liu Haifang, de l’Université de Pékin, ajoutant que le parcours des participants devrait être plus diversifié et que davantage de jeunes et femmes universitaires devraient être impliqués dans les échanges à l’avenir.

Le financement est un autre goulot d’étranglement.Selon Ebrima Sall, ancien secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique, à l’exception de quelques-uns, de nombreux groupes de réflexion africains ont désespérément besoin de fonds. Étant donné que les think tanks jouent un rôle vital dans la gouvernance d’un pays en aidant le gouvernement à prendre des décisions,le manque de soutien financier peut limiter leur rôle.Davantage de fonds les aideraient à mener à bien leur travail de manière plus efficace et ciblée, a-t-il noté. CA