Quand les plantes font des merveilles
2022-01-12parLIXIAOYU
par LI XIAOYU
L’étudiante nigériane Ufot Irene Iniobong a pour vocation de faire bénéficier de la MTC à son peuple.(CAPTURE D’ÉCRAN)
FOCUS SUR L’AMITIÉ
RETOUR SUR LE CONCOURS PHOTO ET VIDÉO CHINE-AFRIQUE 2021
Perception de la MTC par deux étudiantes africaines par rapport à leur culture d’origine
La médecine traditionnelle chinoise (MTC) fait de plus en plus d’adeptes parmi les étrangers installés en Chine et accros à la culture locale. La tendance a été davantage boostée par la remise du prix Nobel de médecine à la scientifique chinoise Tu Youyou en 2015. S’inspirant d’écrits anciens sur la MTC, Mme Tu et son équipe avaient découvert un traitement particulièrement efficace contre le paludisme grâce à un extrait d’armoise annuelle.Depuis sa mise en application, ce traitement a guéri des millions de patients. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les regards de plusieurs participants du concours aient convergé vers ce sujet. C’est le cas de la Nigériane Ufot Irene Iniobong.
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Étudiant depuis six ans à l’Université de MTC du Jiangxi, la jeune femme a une aptitude exceptionnelle à distinguer les différentes plantes médicinales et leurs propriétés thérapeutiques. Dans sa vidéoUtiliser la MTC à la maison, lauréate du deuxième prix, elle les énumère en détail et avec précision, et en mandarin s’il vous plaît ! C’est en réalité grâce à une amie devenue médecin au Nigeria après ses études à l’Université de MTC du Jiangxi que Mme Iniobong a eu connaissance de cet établissement, dont elle est très fière. « Le Jiangxi dispose d’une longue histoire liée à la MTC », rappellet-elle. Dans la lutte anti-COVID du pays au plus fort de l’épidémie en 2020, la province a apporté sa pierre à l’édifice au moyen de cette médecine traditionnelle.Poussée par cet esprit de solidarité, Mme Iniobong avait tourné une vidéo pour exprimer sa sincère gratitude aux professeurs ayant pris bien soin d’étudiants internationaux comme elle pendant la crise sanitaire.
À ses yeux, « la MTC est autant le trésor de la Chine que celui du monde entier ». Elle constate qu’il existe également de nombreuses variétés de plantes au Nigeria dont la valeur médicinale reste à découvrir. « Je projette d’appliquer mes connaissances acquises tout au long de mon cursus universitaire au profit de mon peuple une fois mon diplôme en poche », espère-t-elle, souriante.
Son avis est partagé par la Botswanaise Mamelang Cynthia Mmutlwan. Étudiante en relations internationales à l’Université Jinan (Guangdong), elle ne manque pas de manifester sa passion pour l’acupuncture et la phytothérapie dans sa vidéoMTC, lauréate du premier prix. « La découverte de la phytothérapie aura été un moment fort pour moi en Chine », raconte-t-elle. « Je suis impressionnée par la façon dont elle est utilisée au quotidien pour traiter les maladies courantes, même les affections aiguës, et le fait qu’elle soit standardisée en dosages. » À son grand regret, la phytothérapie est en voie d’extinction dans son pays, le Botswana, en grande partie à défaut de preuve scientifique. Certains l’associent même à la sorcellerie. « Le sol africain est l’habitat naturel de tant de plantes. Mais maintenant, seuls nos grands-parents utilisent ces plantes médicinales. La société, elle, s’en est complètement détachée », regrette-t-elle.
Dès ses premiers mois en Chine, elle s’est donc beaucoup intéressée au fait que de nombreux Chinois recourent à la MTC quand ils tombent malades. « C’est une médecine qui se concentre sur le bien-être complet d’un individu », souligne-t-elle. « C’est une vision holistique de notre corps et notre esprit, en liaison avec l’univers. » Elle espère que les peuples africains pourront tirer profit des bienfaits de la pharmacopée traditionnelle et que celle-ci sera enseignée à l’école.« C’est notre culture. Ne la perdons pas. » CA Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn