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L’Afrique prête à relever le challenge des JO

2022-01-12ReportageduCamerounparRICVINCENTFOMO

中国与非洲(法文版) 2022年1期

Reportage du Cameroun par ÉRIC VINCENT FOMO

C’est avec le double défi d’une participation massive et honorable que les Africains s’apprêtent à participer aux prochains JO de Beijing

Kamil Belmrah incarne la nouvelle génération d’Africains pratiquant les sports d’hiver, sur qui miser pour décrocher des médailles pour le continent. Sur des skis dès l’enfance, ce jeune Marocain vient de décrocher deux médailles d’or dans l’épreuve du slalom lors des championnats d’Europe et d’Afrique 2020-2021,catégorie des 17 ans, à Madrid en Espagne. Il est à ce jour, le premier Africain à décrocher l’or dans cette discipline. Cet athlète talentueux avait déjà décroché la médaille d’argent aux prestigieux masters mondiaux de ski nautique en mai 2021 à Callaway (États-Unis).Déterminé à engranger le plus de médailles possible aux différentes compétitions, il attend avec impatience ces 24e JO d’hiver qui se dérouleront en février 2022 en Chine sur trois sites à Beijing et Zhangjiakou.Environ 3 000 athlètes vont rivaliser d’adresse dans 15 disciplines et 109 épreuves avec la présence d’as des sports d’hiver.

Sur ses terres, Eileen Gu (Chine) n’aura qu’une envie : briller et inscrire son nom dans l’histoire des JO d’hiver. Mikaela Shiffrin (États-Unis) s’emploiera à glaner une troisième médaille d’or consécutive en slalom. Sa compatriote Chloe Kim devra défendre sa médaille d’or du snowboard halfpipe féminin, remportée lors des précédents JO d’hiver. Et confirmer sa bonne forme du moment, puisqu’elle vient juste d’enchaîner d’autres succès. Yuzuru Hanyu (Japon) visera une troisième médaille d’or en patinage artistique après ses succès de 2014 et 2018. La concurrence du virevoltant Américain Nathan Chen, triple champion du monde en titre, amplifiera l’enjeu et le suspense. À l’ombre de ces grands athlètes, les nations africaines se préparent encore au défi de la participation effective.

Une passion hivernale

Samir Azzimani représente la régularité africaine dans la pratique des sports d’hiver. Depuis 1992, il s’illustre comme porte-drapeau du Maroc et même de l’Afrique aux différents sports d’hiver. Inspiré par les JO d’Albertville en 1992, ce natif de Vancouver a tout donné dans le ski et a toujours voulu représenter le Maroc. Un pays qu’il traverse en ski à roulettes. En ski de fond, il a fini à la 107e position lors des JO de Pyeongchang en 2018. Il s’est démarqué comme étant le premier athlète africain à se qualifier en ski alpin et en ski de fond. Son compatriote marocain Adam Lamhamedi a réalisé de meilleurs résultats. En ski alpin, il a fini à la 47e place aux JO de Sotchi en 2014 et 53e aux JO de Pyeongchang. Une double participation que ce détenteur de la médaille d’or obtenue en super G en 2012 aux JO de la jeunesse, compte mettre à profit pour s’améliorer lors des prochains JO de Beijing.

La passion du ski est aussi ancrée dans les gènes de Sabrina Wanjiku Simader. La Kényane réside en Autriche depuis l’âge de trois ans et a appris très tôt à skier aux côtés de son beau-père qui possède un téléski. Devenue professionnelle, c’est sous les couleurs de son pays d’origine qu’elle a participé aux JO de la jeunesse d’hiver de 2016 puis aux championnats du monde de ski alpin 2017. L’expérience des 23e JO a été savamment dégustée par cette jeune femme qui veut renouveler le challenge après avoir surmonté ses blessures au ménisque et au ligament externe et repris la compétition.

En raison des conditions climatiques peu favorables à la pratique des sports d’hiver sur le continent, les Africains sont longtemps restés en marge des sports d’hiver.

L’art de se réinventer

Les sportifs qui ont représenté l’Afrique aux JO d’hiver en particulier sont en majorité des transfuges d’autres disciplines ou d’autres nations occidentales. En raison des conditions climatiques peu favorables à la pratique des sports d’hiver sur le continent, les Africains sont longtemps restés en marge des sports d’hiver. C’est par le triple saut que Simidele Adeagbo a entamé sa carrière.Cette Américano-Nigériane a délaissé l’athlétisme pour les sports d’hiver en 2016 et s’est qualifiée pour les JO de 2018. Elle s’entraîne entre les États-Unis et le Canada pour renouveler cette expérience de la fièvre olympique à Beijing. Le Nigeria a aussi enregistré pour la première

PHOTOS:VCGfois la constitution d’une équipe au skeleton. Un trio constitué de Mariam Seun Adigun, Akuoma Omeoga et Ngozi Onwumere, issues de l’athlétisme et qui ont décidé de se lancer dans les sports d’hiver. Cette équipe de bobsleigh et de skeleton du Nigeria s’emploie à engranger le maximum de points et d’expérience pour améliorer ses résultats à Beijing.

L’équipe nationaledu Maroc lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Pyeongchang en 2018.

Elle aussi ancienne sauteuse et triple sauteuse,Mialitiana Clerc est la digne représentante de Madagascar au ski alpin. Elle a grandi en France où elle s’est initiée à la pratique sportive. Lors des précédents JO, elle a terminé 48e au slalom géant, à près de 19 secondes de la médaillée d’or, et 47e du slalom,à 21 secondes de la numéro 1.

Akwasi Frimpong est un ancien sprinteur, champion junior du 200 m. En athlétisme, il a glané quatre médailles d’argent et huit médailles d’or à divers événements sportifs. Virage à 180°, il se consacre désormais aux sports d’hiver. Surnommé « Golden Sprinté »pour son acharnement au travail, ce compétiteur en skeleton est depuis les derniers JO le représentant du Ghana. Son ambition est d’inscrire en lettres d’or le nom de son pays et le continent africain aux prochains JO de Beijing.

De hautes ambitions

Membres de l’équipe nigériane de bobsleigh et de skeleton : Mariam Seun Adigun, Ngozi Onwumere et Akuoma Omeoga (de gauche à droite).

Aminata Gabrielle Fall veut porter haut le drapeau du Sénégal. Elle vit à Lonato (Italie) et pratique le ski depuis 2011. Le drapeau de l’Érythrée est brandi aux jeux d’hiver par Shannon Ogbani Abeda. Née au Canada,elle pratique activement le ski alpin et le bobsleigh depuis 2011. Aux JO de Sotchi en 2014, Mathilde-Amivi Petitjean, native du Togo, a fini au 68e rang sur 75 présents au 10 km en ski de fond. Elle était alors juste âgée de 19 ans. À 27 ans, elle a l’âge de la maturité pour remporter une médaille aux JO 2022. Connor Wilson était le principal espoir sud-africain lors des JO de 2018. Malheureusement, il n’a terminé ni le slalom,ni le slalom géant auxquels il a participé. Ce passionné de ski alpin, ancien étudiant en sciences vétérinaires à l’Université du Vermont (États-Unis), aura pour défi d’aller au terme d’une épreuve lors de cette compétition. L’engagement de ces athlètes a permis à l’Afrique de passer d’une à quatre nations présentes lors des précédentes éditions jusqu’en 2014. Puis à huit pays présents en 2018 (Afrique du Sud, Érythrée, Ghana,Kenya, Maroc, Madagascar, Nigeria, Togo). Plusieurs pays africains s’emploient actuellement à convaincre les binationaux de s’engager sous leurs couleurs, tout en développant des espaces appropriés pour la pratique de ces sports d’hiver. L’espoir est d’avoir une présence massive d’athlètes africains aux JO d’hiver. CA