Pour un développement bas carbone de la sidérurgie
2021-08-03WANGZHE
WANG ZHE*
Le 25 février 2021, un ouvrier découpe des plaques d’acier avec une machine de découpe plasma, dans le parc industriel de Jingjiang à Taizhou (Jiangsu).
Les entreprises sidérurgiques chinoises jouent un rôle indispensable dans le double objectif de la Chine d’atteindre son pic de carbone avant 2030 et de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2060. Mais comment réduire les émissions de carbone de ce secteur ?Selon Li Xinchuang, ingénieur en chef et secrétaire du comité du Parti pour l‘Institut chinois de planification et de recherche de l’industrie métallurgique,et membre de l’Académie russe des sciences naturelles, il est nécessaire de promouvoir la planification écologique, d’améliorer l’efficacité énergétique, d’optimiser la consommation d’énergie, de favoriser l’économie circulaire, d’appliquer les technologies à faible émission de carbone et de perfectionner le système institutionnel et les politiques concernées.
Pour un développement de haute qualité
« La Chine joue un rôle moteur dans la transition écologique de l’industrie mondiale de la sidérurgie et jouera un rôle stratégique à long terme dans le développement de la sidérurgie mondiale », affirme M. Li.
L’industrie sidérurgique chinoise,considérée comme une industrie de base dans l’économie nationale,constitue un symbole important de la puissance générale et de l’industrialisation d’un pays. Elle est aussi l’une des forces « invincibles » des industries manufacturières en Chine.
En 2016, lesDirectives relatives à la réduction des surcapacités dans le secteur sidérurgiquepubliées par le Conseil des affaires d’État ont annoncé le début de la réduction des surcapacités de production dans la sidérurgie chinoise. Selon M. Li, depuis le XIIIePlan quinquennal, l’industrie sidérurgique a fermement fait avancer la réforme structurelle du côté de l’offre.Les entreprises sidérurgiques se sont attachées à résoudre des problèmes de surcapacités de production, fournissant au monde des solutions chinoises en la matière. En 2020, le marché intérieur chinois à grande échelle a apporté un soutien solide au développement de l’industrie sidérurgique, de sorte que la production et l’exploitation de la sidérurgie ont maintenu un niveau élevé et un rythme stable. Avec le passage de la Chine vers un développement de haute qualité, l’industrie sidérurgique cherche à accélérer la construction d’un nouveau modèle de développement. Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre cet objectif, car certains problèmes structurels n’ont pas encore été résolus.C’est pourquoi leRapport d’activité du gouvernement 2021a indiqué qu’il était essentiel de continuer d’approfondir la réforme structurelle du côté de l’offre et d’accomplir des tâches importantes telles que l’élimination des capacités de production obsolètes et l’abaissement des coûts de production.
La décision sur la neutralité carbone d’ici 2060 montre une direction claire pour la Chine en vue d’un développement bas carbone. Comme le XIVePlan quinquennal constitue une période clé pour atteindre le pic d’émission de carbone, la Chine redouble d’efforts au niveau du gouvernement central,des ministères et des autorités locales. Par la suite, des mesures visant à réduire les émissions de carbone et l’intensité carbone, à construire un marché national chinois du carbone,à renforcer le contrôle et l’évaluation et à intensifier le soutien financier au développement bas carbone seront progressivement mises en place.
« L’industrie sidérurgique chinoise joue un rôle important en vue d’atteindre le pic d’émission de carbone du pays.Premier producteur et consommateur d’acier brut, la Chine pèse pour plus de la moitié de la production mondiale. La sidérurgie chinoise concentre plus de 60% des émissions de carbone de l’industrie mondiale de la sidérurgie et environ 15 % du total des émissions chinoises de CO2», souligne M. Li. Selon lui,l’industrie sidérurgique est un acteur crucial dans la réduction des émissions de carbone en Chine et doit contribuer activement à concrétiser l’objectif de neutralité carbone en 2060.
Six voies principales
Le développement bas carbone revêt une grande importance et constitue une grande révolution qui aura un impact profond sur l’industrie sidérurgique chinoise et entraînera même une révolution profonde en matière de production, de consommation,d’énergie et de technologie. D’après Li Xinchuang, les restrictions liées à la capacité de charge, à la consommation d’énergie, aux terres et aux carburants se multiplieront au cours de la transition vers un développement de qualité.L’objectif de la neutralité carbone ne permettra pas aux sidérurgistes d’élargir encore leur échelle de production et d’augmenter leur production d’acier brut. Les entreprises du secteur seront obligées de trouver de nouvelles opportunités en surmontant les contraintes.
Comment assurer le développement durable de la sidérurgie chinoise ? De l’avis de M. Li, la décarbonation est la clé pour économiser l’énergie, réduire les émissions et promouvoir l’économie circulaire. « Il faut non seulement se concentrer sur les chantiers actuels liés à la protection environnementale centrés sur les traitements en bout de la chaîne et le recyclage des énergies secondaires, mais aussi recourir à des moyens efficaces afin d’améliorer la structure des ressources énergétiques », explique-t-il.
Des technologies à ultra-faible émission liées au contrôle coordonné de multiples polluants et de multiples processus sont présentées lors de la 17e Exposition internationale de la protection de l’environnement de Chine, inaugurée à Beijing le 12 juin 2019.
Actuellement, la transition bas carbone de la sidérurgie chinoise pose de nombreux défis, tels que la disponibilité des ressources naturelles, la production substantielle, le grand nombre d’entreprises et des mécanismes compliqués. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2060, la transition écologique sera divisée en quatre phases : d’abord réduire les émissions de carbone dans les domaines clés en 2025, puis atteindre le pic de carbone avant 2030, ensuite enregistrer une baisse régulière des émissions de carbone d’ici 2035, et enfin atteindre la neutralité carbone avant 2060. Dans ce contexte, M. Li estime que la trajectoire de la décarbonation de l’industrie sidérurgique chinoise devrait se diviser en quatre étapes : la première étape,d’ici 2025, c’est d’atteindre le pic de carbone ; la deuxième étape consiste en une baisse régulière des émissions de carbone avant 2030 ; la troisième étape vise une baisse substantielle des émissions en 2035, et la quatrième étape est de réaliser une décarbonation profonde avant 2060.
Pour atteindre un tel objectif, d’après M. Li, il vaut mieux se concentrer sur six voies principales dans la sidérurgie chinoise : promouvoir la planification écologique, poursuivre l’économie énergétique et l’amélioration de l’efficacité énergétique, optimiser la consommation d’énergie, favoriser l’économie circulaire, appliquer des technologies à faible émission de carbone et perfectionner le système institutionnel et les politiques concernées.En outre, il souligne que le recours à« l’Internet + » et aux mégadonnées est indispensable pour construire une plateforme informatique de gestion et d’évaluation de la sidérurgie chinoise.
Il est nécessaire d’élaborer des plans de réduction des émissions en ayant la « décarbonation » et la « neutralité carbone » comme objectif ultime. « Les entreprises sidérurgiques doivent opérer un passage régulier et stable entre le pic de carbone et la neutralité carbone, mettre l’accent sur le rôle décisif du marché dans la répartition des ressources, continuer d’approfondir la réforme structurelle du côté de l’offre et faire progresser la concentration des facteurs de production vers les entreprises performantes afin de promouvoir le développement écologique et durable », conclut M. Li.
Il est nécessaire d’élaborer des plans de réduction des émissions en ayant la « décarbonation » et la « neutralité carbone » comme objectif ultime.
Le 8 avril 2021, des bras robotiques et des grandes grues travaillent conjointement dans la chaîne de production de fils et de barres du Xinyu Iron & Steel Group.