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Le cloisonné

2018-12-24parLisaCarducci

中国与非洲(法文版) 2018年12期

par Lisa Carducci

L’art du cloisonné est typique de Beijing.C’est une forme particulière de l’émail sur cuivre connu tant en Afrique du Nord qu’au Québec. La technique chinoise du cloisonné, née sous la dynastie des Yuan(1271-1368), a atteint son apogée sous le règne de l’empereur Jingtai des Ming (1450-1456). Comme, à l’époque, on émaillait surtout en bleu marine, le nom chinois est oujingtailan, ce qui signi fie précisément le« bleu de l’empereur Jingtai ». Remarquez qu’en Chine, les vases se vendent par paire,symbole du bonheur à deux.

Le développement de la technique apporta la variété des couleurs, mais aussi et surtout la qualité du cuivre (malléable)utilisé, qui permet de mettre en valeur les motifs décoratifs.

La confection d’une pièce commence par le façonnage au marteau d’un support en cuivre rouge ; l’opération soudure suit, et alors de minces bandes de métal flexible ou des fils de cuivre viennent déterminer les motifs que l’on veut obtenir. Puis, les petits espaces, chacun ayant sa « cloison », sont remplis un à un de poudre d’émail, et les diverses couleurs ne se mêleront pas. On met ensuite la pièce au four, en trois étapes.Vient ensuite le polissage, puis l’étape finale qui consiste à couvrir de laque dorée les séparations métalliques apparentes.Le brillant du métal et le verni des émaux multicolores produisent un effet étonnant.Et tout ce travail est effectué à la main.

Dans les temps impériaux, on fabriquait des brule-encens, des vases et pots de diverses formes, des boites à bijoux ou à poudre, des chandeliers, des horloges, etc. Ces pièces imitaient la porcelaine et les bronzes antiques.Aujourd’hui, on met l’accent sur l’aspect ornemental des pièces d’usage courant comme cruches, assiettes, services à thé, lampes de bureau, coupe-papier, portecrayons, et même des tables et tabourets.

Pour ma part, j’aime beaucoup les bijoux en cloisonné comme ce collier de petits poissons provenant de la province insulaire de Hainan.

Collier et trophée.

Cloisonné et verre peint.

Par paire.

Le vase de 18 cm de hauteur qu’on voit sur la photo était fixé sur une base en bois. C’était un trophée que j’ai remporté au concours de photoChina Through Foreigners’ Eyesdans les années 1990. Mes déménagements successifs dans des logements de plus en plus restreints m’ont obligée à me défaire de plusieurs objets dont trophées, diplômes et médailles. En fin, le long collier de cette photo est en cloisonné de Beijing, tandis que le plus court est en verre coloré de Venise. On remarque que le second imite la technique du cloisonné : les couleurs,appliquées sur une surface lisse et non« cloisonnée », sont séparées par les lignes dorées peintes qui représentent les cloisons effectuées par des fils de cuivre très fins dans l’art du cloisonné. Aujourd’hui, la technique du cloisonné est aussi utilisée par les fabricants de porcelaine. CA