Art Afrik :une occasion à ne pas rater
2018-07-20parLiXiaoyu
par Li Xiaoyu
Les jeunes étudiants africains de Beijing ont voulu profiter de la Journée mondiale de l’Afrique, le 25 mai, pour mettre en valeur le dynamisme de la communauté africaine en Chine à travers une série d’événements culturels et artistiques
L’artiste Anima Opare (droite)pose avec les apprenants lors de la soirée Art Afrik.
Avez-vous envie de savoir comment nouer votre foulard à l’africaine autour de votre tête ? Fabriquer vous-même un bracelet et des accessoires africains ? Et pourquoi ne pas mélanger les couleurs vives pour peindre un tableau créatif ? Autant de possibilités qui ont été offertes à un large public international à l’occasion de l’événement Art Afrik, qui s’est tenu dans la nuit du 23 mai au restaurant Caravan, dans le quartier des ambassades de Beijing, à l’approche de la Journée mondiale de l’Afrique, qui tombe le 25 mai.
Si la célébration de cette journée était autrefois circonscrite à la communauté africaine de Beijing, de jeunes étudiants africains ont voulu cette année rassembler des gens de tous les horizons. Ainsi, entre le 18 et le 26 mai s’est déroulée la semaine de l’Afrique (Africa Week), une série d’événements organisés à Beijing, allant de la danse à la musique, en passant aussi par la gastronomie.
L’organisatrice ghanéenne Zahra R.Baitie, étudiante en commerce international à l’Université Tsinghua, souhaite que ces activités inspirent un dialogue positif et approfondissent les liens entre les Chinois et les expatriés africains à Beijing. Alors qu’elle dit avoir « eu une expérience généralement positive en Chine », les conversations quotidiennes avec ses camarades chinois lui rappellent qu’« il existe encore un manque de compréhension et d’empathie envers la communauté africaine ici en Chine, malgré nos liens serrés et la profondeur de notre engagement économique ». Afin de faire évoluer la perception de l’Afrique, Zahra a coordonné cette série d’événements culturels, un moyen qu’elle trouve efficace pour encourager la participation du public.
« Les arts captivent les gens, de même que la danse et la musique, explique-t-elle.Nous avons donc voulu montrer le dynamisme du continent africain à travers la culture et au-delà des frontières. »
C’est aussi pour cette raison qu’elle a choisi l’ijinle, qui signifie en langue yoruba la racine ou la source, comme thème de l’événement. « Nous voulons mettre en valeur l’Afrique en tant que source de cultures riches et d’expériences du passé,du présent et du futur. »
Parmi une centaine de participants de la soirée, on retrouve Li Yixuan, 24 ans,gestionnaire d’événements dans un média technologique. Elle partage son sentiment avec CHINAFRIQUE : « J’aime m’initier à différentes cultures car cela me permet de m’identifier aux personnes venant d’autres cultures. » L’événement a apporté l’unité à la communauté panafricaine et aux amateurs de la culture africaine.
Un avis partagé par Christelle Ddaya Mbaya, journaliste congolaise à Radio Chine Internationale, qui estime que les jeunes étudiants africains à Beijing ont fait des choses « merveilleuses ». « C’est une très belle initiative qui a montré les différentes facettes de l’Afrique. Elle permet non seulement à nos groupes d’Africains de se retrouver, mais aussi de partager notre quotidien avec d’autres communautés. »
La soirée a été animée par les peintres James Sserwadda et Mikka Kabugo, l’illustratrice Chisom Onyishi, et l’artiste Anima Opare, spécialisée dans la fabrication de bijoux et d’accessoires africains. Ils ont effectué des créations sur place, mais aussi organisé des ateliers interactifs donnant l’occasion de découvrir l’art africain par le biais de la peinture, de la photographie et de l’artisanat, mais aussi de la joaillerie.« Faire participer le public au processus de création nous paraît être un moyen efficace pour créer un partenariat immatériel »,souligne Zahra.
Anima Opare en a profité pour montrer différentes façons de nouer les foulards à l’africaine autour de la tête, et comment fabriquer des bracelets de perles africains.Pour elle, Art Afrik est une occasion de se rapprocher de son public. « Une fois qu’ils découvrent cette forme d’art, ils sont vraiment impressionnés, surpris et curieux, et posent plus de questions, ce qui me permet de raconter mes histoires. L’art est donc un média puissant à travers lequel nous pouvons montrer au monde ce que nous avons. » CA