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Un léopard à Beijing

2018-05-11parricVincentFomo

中国与非洲(法文版) 2018年5期

par Éric Vincent Fomo

Dans notre série de portraits des footballeurs africains évoluant en Chine, nous vous proposons de découvrir ce mois-ci le Congolais Cédric Bakambu,joueur africain le plus cher de l’histoire…

Suite à son transfert vers le club Beijing Sinobo Guoan, Cédric Bakambu est devenu le joueur africain le plus cher de l’histoire.

Cédric Bakambu… L’évocation de ce nom renvoie désormais à un transfert record. Et pour cause : le Football club Beijing Sinobo Guoan, en Chine, a déboursé la somme astronomique de 74 millions d’euros pour débaucher l’attaquant de Villarreal, en Liga espagnole.Pour accélérer la signature de son contrat de quatre ans, le club chinois a payé en plus,la taxe de transfert dans son intégralité. Et voilà le Congolais assumant le transfert le plus coûteux de l’histoire du football africain. « Cela fait beaucoup d’argent. Être le joueur africain le plus cher de l’histoire,c’est quelque part une fierté. Mais je ne veux pas m’arrêter à cela », précise le natif d’Ivry-sur-Seine, en France, qui veut aussi inscrire son nom parmi les meilleurs joueurs de la Chinese Super League et du continent africain.

Côté salaire, l’attaquant des Léopards de République démocratique du Congo (RDC)sera rémunéré à hauteur de 18 millions d’euros bruts annuellement. Le magazine sportif français France Football s’est amusé à évaluer ce salaire. « 18 millions d’euros par an, cela fait 1,5 million d’euros par mois,375 000 euros par semaine, 53 571 euros par jour et 2 232 euros par heure. C’est bien mieux que ce que perçoivent les meilleurs joueurs du championnat anglais et espagnol. » L’attaquant congolais, lui, préfère s’exprimer sur les terrains et défend son statut. « Cela fait beaucoup d’argent, je le sais. Cela a joué un rôle dans mon choix que j’ai pris seul, après avoir discuté avec ma famille et quelques proches. Mais je pars en Chine pour faire quelque chose que j’adore :jouer au foot. » Cédric Bakambu rappelle d’ailleurs à propos que « les footballeurs africains restent sous-cotés quand il s’agit de transferts et de salaires. »

En matière de grands salaires, il est uniquement devancé dans l’histoire du football africain par l’inénarrable Samuel Eto’o Fils.Lorsqu’il évoluait à l’Anzhi Makhachkala en Russie, le quadruple ballon d’Or africain et triple vainqueur de la Ligue des Champions européenne (UEFA) percevait annuellement 20,5 millions d’euros. Mais à la différence du Camerounais qui avait la trentaine bien entamée lorsqu’il a rejoint le club caucasien,Cédric Bakambu est un jeune joueur de 26 ans qui quitte l’élite du football européen pour rejoindre le football chinois. Un football qui s’est développé avec le recrutement de multiples stars du ballon rond au cours des dernières années. En Chine, Bakambu croisera également d’autres joueurs africains connus, comme l’Ivoirien Gervinho(Hebei Fortune FC), les Camerounais Christian Bassogog (Henan Jianye) et Benjamin Moukandjo (Jiangsu Suning), le Sénégalais Papiss Cissé (Shandong LunengTaishan) ou les Nigérians John Obi Mikel (Tianjin Teda)et Obafemi Martins (Shanghai Greenland Shenhua).

Efficacité attendue face aux buts

Très attendu sur le terrain, l’ancien joueur de Villarreal n’a pas convaincu lors de sa première sortie, le 4 mars dernier, face au Shandong Luneng FC. Après avoir joué toute la rencontre, l’attaquant n’a pas trouvé le chemin desfilets, et son club s’est lourdement incliné 3 à 0. Pour ne pas se retrouver sous pression, il doit rapidement s’adapter et prendre ses marques. Mais Cédric Bakambu, c’est 48 buts toutes compétitions confondues en deux saisons et demi à Villareal, dont 14 pions en 21 rencontres pour la saison 2017-2018. Ce sont donc bien ses statistiques qui ont amené les dirigeants du Beijing Sinobo Guoan à investir des moyens conséquents sur le joueur, afin qu’il puisse aider le club – qui afini dans le ventre du classement la saison dernière – à regagner ses lettres de noblesse.

Le joueur a l’habitude de renverser les situations difficiles sur le terrain grâce à sa bonne lecture du jeu.

Le dernier titre en championnat du sextuple champion de Chine, remonte à 2009,et ses dernières coupes et super coupes de Chine datent de 1997 et 2003. L’objectif pour le Beijing Sinobo Guoan est donc de remonter rapidement sur le podium.Cédric Bakambu présenté par son coach,l’italien Alberto Zaccheroni, comme l’une des armes de son système, va devoir rapidement se remettre en jambes. Cependant,la contre-performance de son club lors de la première journée de la Chinese Super League n’a pas entamé son moral. Dans ses précédents clubs, Sochaux (France, 2009-2014), Bursaspor (Turquie, 2014-2015) et Villareal (Espagne, 2015-2017), Cédric Bakambu a pris pour habitude de renverser les situations difficiles sur le terrain grâce à sa bonne lecture du jeu, son adresse devant le but, sa capacité à soutenir ses partenaires par son engagement et son sens du devoir.

À Villarreal, le dernier club où il a évolué en Europe avant de s’envoler pour la Chine,on regrette encore son talent et son moral à toute épreuve. À son arrivée, il n’était considéré que comme le troisième choix en attaque, derrière l’Espagnol Soriano et le Colombien Carlos Bacca. Pourtant, chaque fois qu’il est entré en jeu, le Congolais est toujours parvenu à se montrer à son avantage, au point d’obtenir progressivement une place de titulaire. Son talent sera d’ailleurs pleinement reconnu lorsqu’il est désigné meilleur joueur du mois de la Liga espagnole en octobre 2017, devançant des vedettes comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi.

Pour gravir la Grande Muraille et pouvoir y brandir les trophées qu’il aura acquis en Chine, de même que ceux qu’il espère gagner avec les Léopards de la RDC, Cédric Bakambu va devoir rapidement s’adapter au climat et au style de jeu local. Le Beijing Sinobo Guoan FC fonde beaucoup d’espoir sur lui. À lui de se montrer à la hauteur de la tâche.