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La CHEC accompagne le Cameroun vers son émergence

2018-05-11parFranoisEssomba

中国与非洲(法文版) 2018年5期

par François Essomba

La China harbour Engineering Company (ChEC),l’un des leaders chinois en BTP, continue d’imposer son label de grand bâtisseur au Cameroun, avec la construction de l’autoroute Kribi-Lolabe. D’une longueur d’environ 40 km, cette autoroute s’étendra jusqu’à la ville d’Edéa avec un prolongement de 100 km à partir de Kribi

Le chantier de construction de CHEC au Cameroun.

Jonchée d’asphalte au cœur d’une forêt luxuriante équatoriale, aux confins de la terre fascinante du sud Cameroun,l’autoroute Kribi-Lolabe, est un chefd’œuvre de la China Harbour Engineering Company LTD (CHEC), société chinoise.Cette autoroute va bientôt faire du port en eau profonde de Kribi, un centre de gravité qui deviendra sans doute le cœur vibrant de l’ensemble de la côte ouest africaine.

Rappelons que c’est dans le but defluidifi er le transport des marchandises du nouveau port de la ville de Kribi, que l’État du Cameroun a lancé de vastes chantiers de construction de plusieurs tronçons autoroutiers dont Kribi-Edéa (100 km), Yaoundé-Douala (215 km). Le projet de construction de l’autoroute de Kribi s’inscrit dans cette logique, et estfinancé à 85 % par Exim-Bank of China, et à 15 % par le Cameroun. Tous ces travaux sont évalués à un peu plus d’un milliard de dollars. Selon les projections du gouvernement, l’autoroute Kribi-Lolabe rejoindra plus tard l’autoroute Edéa-Kribi qui permettra de rallier aisément le port en eau profonde de Kribi à partir de Douala, la capitale économique du pays. Actuellement,ces travaux de construction sont réalisés à plus de 76 %, indiquent les responsables de l’unité opérationnelle du projet.

Les prouesses technologiques de la CHEC

Le projet de l’autoroute Kribi-Lolabe va participer à la modernisation des infrastructures de transport et à l’amélioration de la circulation et de la sécurité sur l’itinéraire actuel. Ainsi, sur le plan visuel, l’infrastructure prévoit des larges chaussées de 2×3 voies. La vitesse de référence est de 110 km/h. Le schéma d’aménagement de cette infrastructure prévoit également la construction de deux grands ponts sur lesfleuves Kienké (100 m) et la Lobé (140 m).Parallèlement à l’exécution des travaux, la procédure de passation du contrat en mode Partenariat Public-Privé est en cours. Cela permettra à terme d’exploiter l’autoroute sur une période de concession de 30 ans,permettant de rétribuer à la fois le partenaire privé et de rembourser l’emprunt contracté par l’Etat du Cameroun.

C’est par la première phase de construction du port en eau profonde de la ville de Kribi, que la CHEC, a conquis la confiance des autorités camerounaises. Le gouvernement camerounais a réitéré sa confiance à la société pour les constructions de la deuxième phase des travaux du port qui sera le plus grand de toute la côte ouest africaine. Il n’est donc pas étonnant de voir l’entreprise en première ligne dans les constructions de l’autoroute devant desservir le gigantesque complexe. La CHEC rafle déjà de nombreux marchés dans certains pays africains notamment au Nigéria et en Côte-d’Ivoire, et vient definaliser un accord avec le gouvernement camerounais, pour la construction d’une ligne ferroviaire longue de plus de 100 km devant relier les villes de Kribi et Edéa.

Et pour certains habitants de la cité balnéaire camerounaise rencontrés par CHINAFRIQUE, la Chine révolutionne la ville vers le développement à travers ces constructions. « Nous voyons une amélioration dans nos recettes journalières »,a déclaré Warren, jeune tenancier d’un petit commerce d’appareils électronique.Stéphanie, une vendeuse de chaussures pense quant à elle que le port et l’autoroute réalisés par la CHEC, apportent déjà un véritable développement dans la ville. « Les Chinois font du bon travail dans cette ville,d’abord avec le port en eau profonde et maintenant avec l’autoroute. C’est une excellente opportunité pour les habitants de Kribi. »

L’autoroute Kribi-Lolabe.

Mettre l’accent sur le volet social

Sur l’un des sites du chantier de l’autoroute reliant la ville de Kribi au port situé au village Lolabe, les ouvriers sont affairés.Certains compactent les barres de fer destinées à concevoir des dalots pour les caniveaux, d’autres s’attèlent à les transporter vers les zones d’installations. Blaise Ivouva Meme, chef du village Lolabe et chargé des Relations publiques de la société CHEC dans les chantiers de Kribi, explique que la construction de l’autoroute mobilise 600 travailleurs, dont plus de 400 camerounais.

Les populations situées sur la bande côtière Kribi-Campo apprécient le travail réalisé dans la ville de Kribi et ses environs. Cependant, elles souhaitent que la construction des grandes infrastructures soit accompagnée par des actions sociales.Ainsi, les riverains invitent la Chine à mettre un point d’honneur sur le volet social en construisant en marge des grands chantiers,d’autres infrastructures pour l’amélioration des conditions de vie des classes les moins favorisées. Pour l’instant, la Chine s’en tient aux accords passés avec les autorités camerounaises, qui épargnent la société CHEC dans son cahier des charges,la construction des infrastructures à caractère social, ainsi que la prise en charge des indemnisations pour les populations délocalisés des sites de constructions. Selon Clément Louoh, chef du village Lendi :« nos amis chinois doivent mettre l’accent sur le volet social. Nous avons proposés que les Chinois bâtissent un centre de santé, des écoles, qu’ils connectent le village au réseau électrique et au réseau d’eau.Concernant mes responsabilités de chef,j’ai demandé aux responsables de CHEC de construire une case à palabre. Mais ils m’ont fait savoir que ce volet nefigure pas dans leur cahier des charges. »

Un constat partagé par Blaise Ivouva Meme : « Lolabe abrite le port en eau profonde de Kribi, mais il manque des infrastructures de bases telles que des écoles.Celles qui existent déjà ne sont pas en bonne condition. »

De manière générale, les grands travaux de construction destinés au développement du Cameroun, et notamment à Kribi, se heurtent souvent au problème de l’indemnisation des riverains, dont les mécanismes doivent encore s’améliorer. C’est le cas sur la bande côtière Kribi-Campo, où la société CHEC réalise la grande autoroute ainsi que le port en eau profonde de Kribi.

Sur les sites de construction, la quasi-totalité des chefs traditionnels rencontrés par CHINAFRIQUE, souhaitent que les sociétés chinoises, à qui sont confiés les travaux,puissent négocier avec l’Etat pour leur permettre d’insérer le volet social dans le cahier des charges. Ceci afin que les riverains puissent bénéficier directement des retombées de ces projets de développement.