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les déchets,une source d’énergie insoupçonnée

2018-03-30

中国与非洲(法文版) 2018年2期

La décharge à déchets de Reppie,couvrant 36 hectares, a reçu le surnom de Qoshe par les Éthiopiens,ce qui signifie « sa leté » dans l’argot local. Il s’agit de la plus grande décharge à ordures de l’Éthiopie depuis plus d’un demi-sièc le. Située à l’origine en périphérie d’Addis-Abeba, avec l’éta lement urbain,la décharge s’est graduel lement retrouvée en p lein cœur des banlieues de la capitale.

Récemment, la décharge s’est vu donner une seconde vie avec l’installation de la première centra le à déchets ménagers d’Afrique, offrant à la ville une nouvel le source d’énergie propre.

le gouvernement éthiopien a décidé de soutenir la valorisation énergétique des déchets dans le pays au prix de 100 millions de dollars, reconnaissant l’utilisation croissante de cette technologie en Europe,aux États-Unis et en Asie pour produire des énergies renouvelab les propres. Ce faisant, le pays veut convertir un fardeau majeur– les déchets – en une ressource qui fait si cruel lement défaut au pays, l’é lectricité.

Pour réaliser ce nouveau projet, Ethiopian E lectric Power (EEP), une société d’État engagée dans la production, la transmission, la distribution et la vente d’énergie é lectrique,a dirigé la création d’un consortium formé de China National E lectric Engineering Co.Ltd. (CNEEC), une société ayant une longue expérience internationa le dans l’exécution de projets de centra les, et Cambridge Industries, un développeur d’énergie renouvelab le se concentrant sur l’Afrique. Ce trio est assisté par un groupe d’investisseurs locaux.

Selon Niklas Helsen, un des ingénieurs du projet, la centra le de Reppie marquera une étape importante dans la progression de l’Afrique vers un développement durab le, en particulier dans le domaine de la gestion des déchets. Il dit que ce n’est pas le seul projet d’énergie renouvelab le sur le continent, car plusieurs projets solaires,éoliens et hydroé lectriques sont déjà en exploitation. Mais l’avantage de Reppie réside dans sa fonction de gestion des déchets.

« La solution de rechange aujourd’hui est d’empi ler les déchets municipaux après recyclage, ce qui est la situation qui a cours dans toutes les grandes villes d’Afrique.La centra le est donc l’un des projets environnementaux les plus passionnants aujourd’hui », dit M. Helsen.

EEP cherche depuis longtemps à faire pencher l’équilibre de la production d’é lectricité en Éthiopie vers les énergies renouvelab les, comme en témoignent les installations hydroé lectriques et éoliennes du pays.

Wondimu Tenkir, chef de projet adjoint,explique que la construction de la centra le a commencé à la finde 2014 et que 90 % des travaux sont complétés à l’heure actuel le.« Lorsque finie, la centra le de Reppie traitera chaque jour 1 400 tonnes de déchets municipaux et pourra produire 185 millions kWh d’é lectricité », dit-il.

Une nouvel le source d’énergie propre

Selon le ministère éthiopien de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique, le projet Reppie sera un moyen de promouvoir la stratégie d’économie écologique du pays, ainsi que de mieux contrer la pollution. Debasu Bay leyegn, directeur général de la coordination de la mise en œuvre sur le changement climatique du ministère, a dit à CHINAFRIQUE que le projet aidera la gestion des déchets et aura donc des implications importantes pour la réduction de la pollution. M. Bay leyegn a déclaré que la centra le répondra à un tiers de la demande d’énergie d’Addis-Abeba.

M. Helsen a souligné que le projet mettra en œuvre des normes environnementa les strictes, ainsi qu’un système de nettoyage des gaz de combustion répondant aux normes européennes d’émission.

les sites de décharge laissés sans surveillance comportent des risques de catastrophe environnementa le, notamment la lixiviation qui s’accompagne de la pollution de la nappe phréatique et le risque constant d’un incendie causé par le gaz méthane. La fumée provenant d’une décharge incontrôlée est éga lement extrêmement toxique, explique M. Helsen. La décharge Reppie est située au milieu de la ville, ce qui la rend très dangereuse, a-t-iLajouté.

Un nouveau filon économique

En plus de la production d’énergie renouvelab le propre, la centra le produira plus de 3 millions de briques à partir des cendres résiduel les chaque année. Cela créera des emplois pour la population loca le, dit Ermias A lemayehu, directeur des ressources humaines chez Cambridge Industries. En outre, la centra le devrait traiter chaque année plus de 30 millions de litres d’eau de lixiviation qui pollue les eaux souterraines. L’eau traitée sera potab le et la ville d’Addis-Abeba l’utilisera pour l’irrigation.

La décharge produira éga lement 2 millions de tonnes de vapeur, selon M. A lemayehu,qui sera utilisé pour durcir le béton et dans d’autres procédés de construction.

La centra le sera aussi équipée d’un moyen unique de col lecter les métaux dans la cendre résiduel le à l’aide d’un super aimant. On estime que chaque année,plus de 3,6 millions de kg de métal seront ainsi récoltés.

Un projet unique sur le continent

Dès le départ, la centra le de Reppie était destinée à être une installation unique, selon le consortium du projet. Et ce, non seu lement à cause de son emplacement à 2 300 mètres au-dessus du niveau de la mer –une altitude à laquel le peu d’installations de tail le similaire ont été construites, mais plus encore en raison de la va leur thermique plus faib le et de la teneur en humidité plus é levée des déchets locaux.

La centra le a été conçue par une entreprise avec une vaste expérience dans la construction d’installations semblab les avec des déchets similaires à ceux d’Addis-Abeba. le consortium a éga lement eu recours à la China Urban Construction Design and Research Institute (CUCD), qui a réalisé des dizaines d’installations semblab les à travers la Chine. La composition des déchets en Chine est d’ail leurs très similaire à cel le trouvée en Afrique.

les experts croient que le projet de la centra le Reppie marquera un pas important vers la diversification des sources d’énergie renouvelab le d’EPP en Éthiopie. L’Éthiopie s’est éga lement rendu compte que la technologie est parfaitement applicab le à l’Afrique, où l’urbanisation rapide et la croissance économique produisent des volumes toujours plus grands de déchets municipaux, que les systèmes de col lecte et d’élimination des déchets du continent ont du mal à traiter. CA