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L’espoir de guérir

2018-02-06parLiJing

中国与非洲(法文版) 2018年12期

par Li Jing

Entre opérations chirurgicales et formations, des experts chinois à Sao Tomé-et-Principe travaillent d’arrache-pied avec leurs collègues pour hausser les normes médicales locales en matière d’élevage

« M. Zou, s’il vous plaît, sauvez mon cochon... » C’est avec ces mots que Simão Vicente, un éleveur santoméen, est venu demander l’aide de Zou Rui, chef du groupe d’experts chinois de haut niveau sur l’agriculture et l’élevage à Sao Tomé-et-Principe. En effet, son cochon souffrait d’une hernie et avait besoin d’une intervention chirurgicale immédiate.

La hernie porcine est une maladie courante, dont l’incidence s’élève à 12 % à Sao Tomé-et-Principe. Or, en raison du faible niveau médical dans l’industrie d’élevage, de nombreux animaux souffrants ne peuvent être traités à temps. Cela entraîne la mort d’animaux et d’énormes pertes économiques pour les fermiers.

A fin d’aider le développement et de hausser le niveau médical de l’industrie d’élevage,le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales a établi un groupe d’experts chinois de haut niveau sur l’agriculture et l’élevage dans l’archipel, à l’invitation du gouvernement de Sao Tomé-et-Principe.

Le 12 avril 2018, Zou Rui – un expert en élevage de 42 ans – a posé le pied pour la première fois à Sao Tomé-et-Principe. Il y passera deux ans dans le cadre de la mission d’assistance, fort de son expérience sur le continent africain dans le cadre du programme « Coopération Sud-Sud Chine-Nigeria » en 2005 et 2010.

« J’ai travaillé au Nigeria pendant quatre ans, ce qui a développé en moi un attachement profond envers l’Afrique. C’est la raison pour laquelle j’ai participé à ce projet. Cette fois, je peux utiliser mes compétences professionnelles pour hausser le niveau médical de l’élevage à Sao Tomé-et-Principe », explique M. Zou àCHINAFRIQUE.

Avant de se joindre à l’équipe, Zou Rui était à l’origine à l’emploi du Bureau d’agriculture et d’élevage du district autonome de Wuchuan, dans la province du Guizhou,en tant que responsable de la station de surveillance des médicaments vétérinaires.

Fournir une aide urgente

Ayant pris connaissance du problème de Simão Vicente, Zou Rui s’est immédiatement mis au travail pour préparer une chirurgie urgente. Or, le manque des médicaments s’est révélé être une embuche tenace.

« J’ai parcouru presque toute l’île de Principe pour acheter des médicaments anti-in flammatoires tels que la pénicilline et l’iode dans les pharmacies vétérinaires.Ici, les médicaments qui sont disponibles aujourd’hui ne le seront peut-être plus demain », dit M. Zou àCHINAFRIQUE.

Tout est prêt. Accompagné des collègues et de l’interprète du groupe d’experts, Zou Rui se rend chez Simão Vicente le 13 octobre 2018 pour effectuer l’opération. Après plus d’une heure de travail, M. Zou dépose ses instruments : l’opération est un succès ! Il explique alors à Vicente, visiblement soulagé,les précautions postopératoires à prendre quant à l’alimentation et aux soins.

Toute la famille de Vicente est ravie du succès. « Ce petit cochon est notre espoir.Merci à M. Zou et aux experts chinois pour leur aide », dit Vicente. Il invite également Zou Rui et d’autres membres du groupe à venir officiellement à sa maison pour les remercier.

C’était la troisième fois que Zou Rui effectuait des opérations d’hernie porcine à Sao Tomé-et-Principe. La première, achevée le 7 juin, était également la première opération du genre effectuée au pays.

Alfredo Delegado, directeur du Bureau de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche de Principe, s’est dit très satisfait de l’apport des experts chinois. Il espère que les experts chinois pourront aider les professionnels du domaine à maîtriser les compétences pratiques et à réduire le taux d’incidence de l’hernie.

J’espère pouvoir transmettre mes connaissances aux agriculteurs locaux pour les aider réellement à hausser le niveau médical de leur industrie d’élevage.

ZOU RUI,expert chinois en élevage et médecine vétérinaire à Sao Tomé-et-Principe

Priorité à la formation

Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Sur la base de ce principe, Zou Rui propose également diverses formations aux fermiers locaux, en plus de soigner les animaux malades. « J’espère pouvoir transmettre mes connaissances aux agriculteurs locaux pour les aider réellement à hausser le niveau médical de leur industrie d’élevage », dit-il.

Peu de temps après la première opération d’hernie porcine, Zou Rui n’a pas tardé à former les vétérinaires et les techniciens locaux, leur expliquant en détail les causes de l’hernie, les mesures chirurgicales à prendre et les soins postopératoires.

Par ailleurs, Zou Rui a donné plusieurs formations sur l’insémination arti ficielle des cochons et l’identi fication des poulets mâles et femelles, en réalisant des démonstrations sur place à l’invitation du Bureau de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Il passe ainsi environ 3 à 4 jours par semaine dans les villages où il mène des recherches et donne des formations.

Lors de sa formation du 18 août, Zou Rui a d’ailleurs reçu un visiteur de marque :Wang Wei, l’ambassadeur de Chine à Sao Tomé-et-Principe. Ce dernier a loué le niveau technique de Zou Rui, affirmant que les experts chinois comme lui allaient continuer à transmettre sans réserve leurs techniques aux populations locales. La Chine, a-t-il ajouté, continuera à soutenir le développement de Sao Tomé-et-Principe.

Zou Rui cherche aussi à s’attaquer à d’autres problèmes qui entravent le développement de l’élevage local, notamment la grave pénurie d’aliments pour animaux.En raison du coût élevé de la culture locale de maïs et de haricots – les matières premières du fourrage – et du manque de technologie pour le traitement des aliments importés, l’importation à grand coût d’aliments transformés est la seule solution.Le manque de moyens pousse plusieurs fermiers à réduire leur consommation de fourrage, ce qui conduit des problèmes de malnutrition et de maladies chez leurs animaux.

Selon Zou Rui, la clé pour résoudre ce problème est de développer les ressources locales tout en utilisant des aliments importés. De plus, l’approche locale de l’élevage doit être revue et améliorée. « La prophylaxie est toujours meilleure que le traitement médical. Les agriculteurs locaux doivent attacher plus d’attention à la prévention,plutôt que d’avoir recours aux vétérinaires quand leurs animaux tombent malades »,explique M. Zou. Face à la pénurie, il a d’ailleurs préparé à l’avance certains médicaments les plus courants a fin de traiter les animaux malades à temps.

« Ces animaux sont la source de revenus des agriculteurs. On peut dire même qu’ils sont leurs espoirs. Je veux utiliser mes connaissances et faire de mon mieux pour les aider », conclut Zou Rui. CA