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De Hangzhou à Hambourg :l’Afrique au cœur du débat

2018-01-11

中国与非洲(法文版) 2017年8期

L’Allemagne a lancé deux initiatives majeures axées sur l’Afrique au cours de sa présidence 2017 du G20. L’une d’elle est le Compact with Africa, visant à prendre des mesures communes pour développer un système d’infrastructures durables, renforcer le cadre d’investissement et soutenir l’éducation et le renforcement de capacités à promouvoir le développement en Afrique. Cette initiative, à laquelle participent la Banque africaine de développement, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, est ouverte à tous les pays africains. L’autre initiative est le Plan Marshall pour l’Afrique, proposée par le ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement économique, qui repose sur trois piliers : l’activité économique, le commerce et l’emploi ; la paix, la sécurité et la stabilité ; la démocratie, la primauté du droit et les droits de l’Homme.

La Chine, à la tête du G20 l’année dernière, a participé activement à la construction du mécanisme. Lors du Sommet de Hangzhou, en septembre dernier, le soutien à l’industrialisation de l’Afrique a été inclus pour la première fois dans le communiqué du sommet.En 2017, l’Allemagne poursuit l’effort et accorde une attention particulière à l’Agenda 2030 pour le Développement durable et la Coopération avec l’Afrique.

Avec ces deux sommets, le G20 est désormais plus inclusif, y compris à l’égard d’Etats non-membres, et envisage des questions plus larges. De son côté, Ia Chine reste fi dèIe à sa position selon laquelle « le G20 appartient non seulement à ses membres, mais aussi à l’ensemble du monde. »

Horizon plus large

L’Allemagne a donc lancé une série d'initiatives liées à l’Afrique lors de sa présidence du G20. L’élément déclencheur étant, sans aucun doute, la crise des réfugiés. En renforçant le développement durable et en augmentant les opportunités d’emplois dans les pays d’origine de ces réfugiés, on espère ainsi en réduire le nombre. Mais aussi changer la façon d’assister l’Afrique et élargir les marchés.Indice de cette volonté, l’expression« pour l’Afrique » a été remplacée par« avec l’Afrique » dans les documents off i cieIs...

Cependant, le chemin est encore long, et au-delà de l’inclusion rhétorique,il faut désormais s’assurer de la pleine participation du continent à sa propre destinée. De fait, l’Afrique du Sud était le seul pays africain du sommet et aucune nation africaine n’a participé à Ia pIanif ication du « Plan Marshall avec l’Afrique ».Par conséquent, il est impératif pour le G20 de considérer le continent comme un partenaire à part entière, avec lequel les problèmes peuvent être résolus.

Coopération tripartite

La Chine et l’Allemagne peuvent travailler ensemble dans divers domaines en raison de leur vision commune sur la gouvernance mondiale. En ce qui concerne le développement de l’Afrique,la Chine, en tant que pays émergent,et l’Allemagne, en tant que membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques, convergent de plus en plus.

Toutefois, le modèle chinois d’assistance à l’Afrique, reposant sur un modèle combinant assistance gouvernementale,commerce et investissement, était rela-tivement différent du modèle occidental,jusqu’il y a peu. Mais les deux initiatives lancées par l’Allemagne sont axées sur la promotion de l’investissement privé. Un changement qui montre que la philosophie de l’assistance évolue pour devenir plus inclusive.

Le Sommet du G20 à Hambourg.

Par ailleurs, au cours du Sommet de Hambourg, le Président Xi Jinping a dirigé la réunion informelle des leaders des BRICS, qui a publié un communiqué indiquant les opinions des économies émergentes sur les sujets abordés au cours du G20. D’après ce communiqué,les BRICS sont dans une optique économique mondiale plus inclusive, équilibrée et ouverte, s’en tiennent à un système commercial multilatéral transparent, non discriminatoire, respectent les règles et les engagements existants de l’OMC et s’opposent au protectionnisme. Au moment critique où le protectionnisme et l’anti-mondialisme sont en hausse, la Chine et d’autres pays émergents sont devenus la force dominante dans lesmécanismes de gouvernance mondiale tels que le G20.

Main dans la main

Aujourd’hui, il existe une véritable opportunité de coopération entre la Chine, l’Allemagne et l’Afrique. Cette collaboration, qui devrait se dérouler selon le principe du « proposé, consenti et dirigé par l’Afrique », doit permettre d’aligner les initiatives de l’Allemagne, les dix Plans de coopération sino-africains et l’Agenda 2063 de l’UA. Lors du Sommet d’Hambourg, le gouvernement allemand a insisté sur l’importance de l’emploi des jeunes en milieu rural, notamment en Afrique. Ce sont, de fait, plus d’un million de nouveaux emplois, à destination des jeunes, qui seront créés à horizon 2022,une formation accrue pour au moins cinq millions de jeunes au cours des cinq prochains années, avec une attention particulière aux jeunes en milieu rural africain. Entre 2016 et 2018, la Chine a,de son côté, prévu d’offrir une formation technologique à 40 000 personnes et de former 200 000 techniciens professionnels sur le continent.

Par ailleurs, la lutte contre les crises sanitaires et le renforcement des systèmes de santé ont été déf i nis comme des priorités. La propagation du virus Ébola en 2014 a eu de graves répercussions non seulement en Afrique, mais a également menacé l’Europe et les États-Unis. Après le déclenchement de l’épidémie, l’Allemagne a ainsi décidé de soutenir plus activement la gouvernance mondiale en matière de santé publique.

La Chine contribue également à la santé publique en Afrique, par l’envoi de missions médicales ou la construction d’hôpitaux. L’amélioration des services de santé en Afrique est donc l’une des pistes de coopération Chine-Allemagne-Afrique.

Aujourd’hui, en plus de prendre des engagements politiques forts, la Chine et l’Allemagne doivent également montrer leur détermination à promouvoir la gouvernance mondiale par leurs actions. Les deux pays doivent travailler main dans la main pour promouvoir le développement de l’Afrique en tant qu’élément central des futurs sommets du G20, et accroître la représentativité des pays africains dans ce cadre. CA