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Le champion inattendu

2017-03-30LeCamerounremportelaCoupeAfriquedesNationsparIbrahimaMbodj

中国与非洲(法文版) 2017年3期

Le Cameroun remporte la Coupe d’Afrique des Nations par Ibrahima Mbodj

Le champion inattendu

Le Cameroun remporte la Coupe d’Afrique des Nations par Ibrahima Mbodj

LA 31eédition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) qui s’est déroulée au Gabon du 14 janvier au 5 février 2017 a vu contre toute attente le Cameroun battre l’Égypte 2 à 1, s’adjugeant le trophée continental pour la 5efois.

Le Cameroun a dû exulter au coup de siff l et fi nal de l’arbitre zambien dans le match opposant les « Lions indomptables » aux « Pharaons » d’Égypte. Battus 2 buts à 1, les Égyptiens n’ont fait illusion que lors de la première mi-temps, menant 1 à 0 avec un but de Mohamed El Neny à la 22eminute sur une combinaison avec Salah et Warda. Lors de la seconde mi-temps, les Camerounais, requinqués et plus entreprenants, ont su imposer leur puissance athlétique et leur jeunesse.

Dès le coup d’envoi, les Camerounais avaient une montagne à gravir pour parvenir au sommet. Boudée par huit joueurs de renom et entrainée par un coach belge arrivé il y a un an, la sélection nationale camerounaise a misé sur de jeunes joueurs sans expérience en CAN. Après des débuts peu convaincants, notamment leur match avec le Burkina Faso (1 à 1), les Lions indomptables sont montés en puissance, battant la Guinée-Bissau 2 à 1 et se débarrassant d’une bonne équipe du Sénégal en quarts de fi nale grâce à la série des pénaltys avec 5 tirs contre 4. En demi-f i nale, ils se sont retrouvés face au Ghana, quatre fois champion d’Afrique, une équipe rapide et technique avec des joueurs comme Asamoah Gyan et les frères André et Jordan Ayew. Mais à la surprise générale, les Camerounais ont remporté le match 2 à 0 et le ticket de la fi nale contre l’Égypte, sept fois détentrice du titre depuis 1957.

Duel d’entraineurs

Hugo Broos, l’entraineur belge des Camerounais –battus en 1986 et en 2008 en fi nale de CAN par les Égyptiens – a su galvaniser ses troupes. L’équipe de Benjamin Moukandjo, leur capitaine, devait en effet vaincre le signe indien. Le match aura été aussi bien technique que physique, des observateurs estimant que de toutes les équipes du tournoi, le Cameroun a su gérer au mieux ses temps forts et ses temps faibles.

La 2emi-temps a été décisive notamment avec l’entrée des joueurs camerounais Nicolas Nkoulou, auteur du but égalisateur, et Vincent Aboubacar, qui a marqué le but de la victoire à la 89eminute. Dominés physiquement et moins en jambes, les Égyptiens ont tout tenté pour revenir au score, sans succès. Le Cameroun devient le deuxième pays le plus titré derrière l’Égypte et va organiser la 32eédition l’an prochain. Son milieu offensif Christian Bassogog a aussi été désigné meilleur joueur du tournoi.

Hugo Broos revient de loin. « J’ai prof i té de la pause pour apporter certains réglages. Mais il n’y avait pas que cela, car en plus physiquement aussi, nous étions meilleurs que nos adversaires », a-t-il expliqué au quotidien sénégalais Le Soleil.

L’Argentin Hector Cuper, entraineur des Pharaons, a reconnu le mérite de l’équipe adverse et exprimé sa tristesse car le peuple égyptien voulait ce titre et les joueurs ont tout donné dans ce tournoi.

Les leçons d’un tournoi

Avec un total de 66 buts marqués dont 7 par penalty en 32 matches, cette édition de la Coupe d’Afrique est celle qui a enregistré le plus faible nombre de buts après la CAN de 2002 au Mali (48 buts). Si le niveau technique n’a pas été à la hauteur des autres éditions, l’arbitrage, point faible du football africain, a été jugé satisfaisant.

Il n’y a plus de « petite équipe » car avec des professionnels qui jouent majoritairement dans les championnats européens, le niveau des équipes nationales s’est considérablement amélioré. Le coaching fait ainsi souvent la différence. La preuve en a été donnée par l’équipe de Guinée-Bissau qui participait à sa première CAN et qui a fait match nul (1 but partout) avec le Gabon le pays organisateur, qui a tenu tête au Cameroun avant de perdre 2 à 1.

L’équipe du Burkina Faso a été l’une des révélations de cette CAN, s’adjugeant la 3eplace en battant le Ghana 1 à 0 lors de la petite fi nale. Les « Étalons » burkinabés ont fait preuve d’une combattivité remarquable et il faudra désormais compter avec les coéquipiers d’Alain Traoré et de Nakoulma dans le monde du football africain.

Une autre équipe qui semble vouloir renouer avec un passé footballistique glorieux est celle de la République démocratique du Congo. Ayant battu le Maroc 1 à 0 lors de son premier match, elle fera jeu égal avec la Côte-d’Ivoire (2 à 2), l’équipe championne en titre, avant d’exploser le Togo 3 à 1, se qualif i ant pour les quarts de fi nale où elle sera battue par le Ghana 2 à 1. Le football rapide et technique de cette équipe a posé beaucoup de problèmes à ses adversaires.

L'équipe du Cameroun brandissant le trophée continental.

Manque d’infrastructures

Les grands favoris sont tous passés à la trappe. À commencer par la surprenante élimination au premier tour de la Côte-d’Ivoire, championne en titre battue 1 à 0 par le Maroc lors de son dernier match de qualif i cation pour les quarts de fi nale. À aucun moment, les lvoiriens n’ont donné l’impression au cours de leurs trois matchs d’être à la hauteur de leur statut, d’abord après un score de 0 à 0 contre le Togo, puis de 2 à 2 contre la République démocratique du Congo avant d’être sortis par le Maroc.

L’élimination prématurée au premier tour du Gabon, pays organisateur, a pesé sur l’engouement des Gabonais. L’état des pelouses a été déploré par beaucoup d’équipes.

L’équipe du Sénégal a été la plus impressionnante sur le papier avec des vedettes comme Sadio Mané (Liverpool), Diao Keita Baldé (Lazio de Rome) et a affolé tout le monde en se qualif i ant pour les quarts de fi nale dès ses deux premiers matchs gagnés chaque fois par 2 buts à 0. Mais elle succombera face au Cameroun en quarts de fi nale après une série de penaltys (4 tirs à 5) dont un raté par Sadio Mané.

L’Algérie a également beaucoup déçu et la présence de Riyad Mahrez, meilleur joueur africain de l’année 2016, n’a été d’aucun secours. Les Algériens ont semblé jouer un football balbutiant, avec une élimination au bout de trois matches dont deux nuls et une défaite.

Le tournoi a révélé également de grands gardiens de but comme ceux du Cameroun, du Burkina Faso, du Sénégal, et aussi celui de l’Égypte qui a conf i rmé sa réputation.

Même si la Coupe d’Afrique peut donner une idée du niveau de ce sport sur le continent, elle n’est qu’une vitrine. Mais si on met de côté les équipes nationales presque en totalité composées de joueurs expatriés, la situation n’est pas reluisante au niveau local dans beaucoup de pays. En dehors de l’Afrique du Nord et de l’Afrique du Sud, le football ne s’est pas encore véritablement professionnalisé. Les clubs et même les pays n’ont pas les infrastructures adéquates (d’où une opportunité de coopération avec la Chine) pour développer le football et les écoles de football ouvertes un peu partout sur le continent exportent leurs meilleurs éléments. CA