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L’Afrique reconnue à Davos

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中国与非洲(法文版) 2017年2期

Davos est une excellente occasion de réf l échir aux transformations économiques de l’Afrique par Chika Ezeanya-Esiobu

L’Afrique reconnue à Davos

Davos est une excellente occasion de réf l échir aux transformations économiques de l’Afrique par Chika Ezeanya-Esiobu

LE Forum économique

mondial (FEM) 2017 qui s’est déroulé à Davos en janvier a souligné l’insatisfaction croissante et la grogne de nombreux citoyens, quels que soient les peuples ou les continents. En l’intitulant « Un leadership réactif et responsable », les organisateurs ont tenté de confronter les idées, les points de vue et les promesses d’action sur cette plate-forme pour réduire les inégalités dans le monde. Les dirigeants africains ont été bien représentés et prof i teront de l’accent mis sur l’inégalité, la mondialisation et la quatrième révolution industrielle. ll est à souhaiter que les pays africains comprendront bien qu’il n’existe pas de système parfait, à l’Ouest comme à l’Est. Les systèmes qui ont ainsi prévalu et apparemment réussi dans certains pays, comme aux États-Unis, révèlent maintenant des poches d’inégalités, comme le système de santé et l’enseignement primaire.

Le forum de Davos 2017 aboutira, il faut l’espérer, à conduire l’Afrique à abandonner sa dépendance excessive des autres continents pour les idées sur le développement, et contribuera à modeler l’avenir dans la consommation, l’économie et la société du numérique, la croissance économique et l’inclusion sociale, l’éducation, le sexe et le travail, l’énergie, l’environnement et la sécurité des ressources naturelles, les systèmes monétaires et fi nanciers, la sécurité alimentaire et l’agriculture, la santé et les soins, l’information et les loisirs, le commerce international et l’investissement, les investissements à long terme, les infrastructures et le développement, la mobilité et la production (les 14 initiatives du FEM).

L’Afrique doit reconnaître qu’elle a un rôle à jouer dans les affaires mondiales, identif i er ce rôle et créer des plate-formes appropriées pour innover dans ce qu’il y a d’authentique et d’unique sur le continent. La recherche et le développement du savoir en Afrique doit être la priorité dans l’élaboration des politiques. L’Union africaine, mais aussi la Communauté d’Afrique de l’Est et la Communauté de développement d’Afrique Australe doivent investir dans la promotion des idées locales applicables. La notion de communauté (Ubuntu), à laquelle adhèrent la plupart des sociétés africaines, doit pouvoir générer de nouveaux concepts.

Dans les loisirs, par exemple, Nollywood et la musique ont généré des milliards, mais ont reçu peu d’investissement et de soutien des gouvernements et des dirigeants économiques mondiaux. Pour modeler l’avenir des loisirs en Afrique, il faut absolument reconnaître ce que l’Afrique peut offrir dans ce domaine et les avantages pour le continent et le monde. Au niveau de la santé, la médecine traditionnelle et les plantes médicinales peuvent propulser l’Afrique. Pour que l’Afrique joue un rôle de leadership mondial, elle doit s’assurer, comme l’a dit le Président de Chine Xi Jinping dans son allocution à Davos, que les mesures économiques ne soient pas copiées mais qu’elles s’adaptent aux conditions nationales, pour que le continent « se lance dans la voie appropriée de l’intégration dans la mondialisation économique au rythme qui convient ».

Les modalités de prêts à l’Afrique dans le cadre des institutions de Bretton Woods, par exemple, n’ont pas prof i té au mieux au continent. En fait, certaines études indiquent que les conditions imposées aux débiteurs sont l’une des causes de l’inégalité sur le continent. La vérité se trouve dans le discours de Xi Jinping, disant que « la mondialisation est une épée à double tranchant qui doit être gérée » car « toute tentative destinée à stopper les échanges de capitaux, technologies et produits, industries et personnels, à diviser le grand océan qu’est l’économie mondiale en petits lacs et rivières est impossible et à rebours de l’histoire ». La mondialisation est bien là, avec ses avantages et ses inconvénients. Le FEM propose de faire ce qu’il y a de mieux pour l’Afrique et les décideurs africains peuvent réf l échir à la transformation économique et trouver les moyens de respecter la dignité des Africains pour qu’ils façonnent ensemble l’avenir. CA

(L’auteur est maître de conférences et chercheur à la faculté d’économie et de commerce de l’Université du Rwanda.)