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Coopération durable

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中国与非洲(法文版) 2017年2期

La Chine optimise ses programmes d’aide agricole en Afrique par Li Xiaoyu

Coopération durable

La Chine optimise ses programmes d’aide agricole en Afrique par Li Xiaoyu

EN octobre 2016, la plaine d’Imbo, dans laprovince de Bubanza au Burundi, a enregistré un record de production de riz en Afrique, avec un rendement de 924 kg par mu (0,0667 hectare), soit trois fois la production rizicole moyenne locale. Cette récolte exceptionnelle se trouvait sur un champ de démonstration ouvert par des experts agricoles chinois. « Cette réalisation entrera dans l’histoire du Burundi et incitera davantage notre pays à s’inspirer de la technologie chinoise pour développer la riziculture burundaise », s’est réjoui Deo-Guide Rurema, ministre burundais de l’Agriculture et de l’Élevage. Ce projet de démonstration rizicole a fait également l’objet d’une discussion animée lors de la conférence annuelle sur l’aide agricole chinoise organisée en décembre dernier à Beijing par le ministère de l’Agriculture de Chine.

En 2016, 7 équipes composées de 72 experts agricoles chinois ont été déployées dans 5 pays africains, à savoir l’Éthiopie, Djibouti, le Burundi, le Mozambique et le Zimbabwe, comme l’a indiqué Zhang Lubiao, directeur adjoint du département de la coopération internationale au ministère de l’Agriculture de Chine, dans son allocution prononcée à l’occasion de la conférence. Selon lui, outre l’exploit réalisé au Burundi, d’autres équipes ont également enregistré des résultats prometteurs : la culture du riz hybride a été introduite au Zimbabwe ; un projet de culture de champignons comestibles a été lancé dans la Corne de l’Afrique ; un projet expérimental d’élevage en cages marines a été mis en œuvre à Djibouti. Par ailleurs, environ 6 000 responsables gouvernementaux et techniciens locaux ont été formés. ll est à noter que les experts chinois envoyés en Éthiopie pour la formation technique et professionnelle à l’agriculture (FTPA) ont compilé six manuels pour les universités agricoles éthiopiennes, comblant ainsi une lacune de la FTPA locale en la matière, a aff i rmé M. Zhang.

Optimiser les programmes d’aide

Ces résultats positifs sont étroitement liés aux efforts fournis par les agronomes chinois envoyés en Afrique. Depuis 2006, le Centre de services pour la coopération internationale du ministère de l’Agriculture (CSClMA) se charge de la sélection et de l’envoi d’experts agricoles chinois en Afrique. Jusqu’à présent, 43 équipes composées de 189 experts agricoles chinois ont été envoyées dans 34 pays africains, et 11 groupes composés de 184 enseignants chinois ont été dépêchés en Afrique pour joindre le programme de FTPA. « La plupart des candidats sont recommandés par des instituts de recherche et des bureaux agricoles provinciaux, et ils doivent passer un examen oral attestant de leur maîtrise de l’anglais et un entretien avant d’être sélectionnés », explique à CHINAFRIQUE Wang Jing, directrice du département de la coopération du CSClMA.

Depuis 2015, une province chinoise est associée à un pays africain donné. Cela a pour objectif de rendre le programme d’aide agricole plus ciblé, cohérent et eff i cace, explique Mme Wang. En 2016, par exemple, le Sichuan, l’Anhui et le Hubei se sont chargés de sélectionner et d’envoyer des experts agricoles au Burundi, au Zimbabwe et au Mozambique, et ces programmes sont sur la bonne voie.

Si ces provinces sont performantes en termes d’exploitation et de technologies agricoles, elles rencontrent cependant des problèmes dans la sélection d’agronomes. « Comme les experts doivent avoir de solides compétences professionnelles et en langues pour participer aux programmes d’aide en Afrique, il y a peu de candidats jeunes à la hauteur », explique à CHINAFRIQUE Liu Xin, directeur adjoint du bureau d’aide agricole de la province du Sichuan. L’évaluation conduite par le centre sur les programmes d’aide agricole en Afrique révèle elle aussi que la majorité des agronomes chinois sont compétents dans leur savoir-faire professionnel, mais n’ont pas une bonne connaissance des langues étrangères, notammentdans le domaine vétérinaire, de l’aquiculture et de la sériciculture, ce qui pose des problèmes dans la sélection et la mise en œuvre des programmes.

Le vétérinaire Hu Zuobin donne une démonstration pratique à des étudiants éthiopiens.

Considérant ces problèmes, le centre a créé une base de données regroupant les informations détaillées sur plus de 800 experts agricoles chinois, et a élaboré, avec le soutien du département de coopération internationale du ministère de l’Agriculture, un plan de formation en langues de 2017 à 2019 destiné aux agronomes. Par ailleurs, Liu Xin a proposé d’envoyer en Afrique un certain nombre de traducteurs et interprètes avec des experts agricoles de sorte que la sélection de professionnels agricoles ne soit plus limitée par leur manque de maîtrise des langues.

Assurer la continuité des programmes

Couvrant un large éventail de disciplines agricoles, ces programmes d’aide nécessitent du temps pour obtenir des résultats positifs. Or, les programmes actuels durent généralement un ou deux ans, et il existe un laps de temps assez long entre deux groupes d’experts envoyés, note Mme Wang. Selon elle, dans l’ensemble, les programmes d’aide manquent de continuité et de planif i cation à long terme.

Hu Zuobin, vétérinaire expérimenté de la province du Sichuan dans le sud-ouest de la Chine, a pris part à cinq programmes de formation professionnelle à l’Université d’Alage et l’Université d’Agarfa pour la FTPA en Éthiopie de novembre 2009 à juillet 2016. D’après lui, la continuité des projets constitue la principale préoccupation de la partie éthiopienne. Plusieurs responsables universitaires, comme le doyen de l’Université d’Alage M. Kebede Beyecha et le vice-doyen de l’Université d’Agarfa M. Akele Molla, ont souhaité que les enseignants chinois puissent être régulièrement envoyés en Éthiopie et qu’ils puissent y arriver à la rentrée scolaire.

Pour le moment, un programme éthiopien de FTPA dure à peu près un an. Lorsque le programme touche à son terme en juillet, les enseignants et experts chinois doivent retourner dans leur alma mater. Puis, une sélection d’experts recommencera, et un nouveau groupe d’experts arrivera en Éthiopie en novembre. C’est la raison pour laquelle les enseignants chinois ne peuvent arriver en Éthiopie en septembre.

« Étant donné la durée d’un an d’un programme, quand je concevais la formation et les démonstrations d’expérimentation, je pensais seulement à accomplir la mission d’enseignement de cette année-là, au lieu de réf l échir sur le plan de l’année suivante », conf i e M. Hu. « J’espère que la durée d’un programme pourra être prolongée. Je pense que deux mois avant la fi n d’un programme, les enseignants chinois peuvent discuter avec les responsables universitaires éthiopiens de l’orientation et des exigences du programme suivant, ce qui peut être considéré comme un critère de sélection des enseignants. »

D’après Mme Wang, le centre a pris des mesures pour assurer la continuité des programmes. « Avant d’entreprendre un nouveau programme, nous nous entretiendrons avec le ministère de l’Agriculture dans les pays africains et prolongerons la durée d’un programme, assurant la continuité et renforçant l’eff i cacité », aff i rme-t-elle.

Elle indique que le centre travaille maintenant avec le département de l’aide à l’étranger du ministère du Commerce de Chine à mener des études préliminaires pour les prochains programmes d’aide agricole en Éthiopie, à Djibouti, au Zimbabwe, au Mozambique et au Burundi. Un plan à long terme et sur la durée sera mis en œuvre. Les experts chinois seront sélectionnés en fonction des exigences des programmes pour assurer leur continuité et leur eff i cacité. CA

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn